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Révolte des agriculteurs : la colère toujours très présente

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 02/02/2024 à 04:00

En ce matin du 1er jour de février, les clients des grandes surfaces ont fait face à des montagnes des pneus, de balles de foin et de lisiers déposés sur les entrées de grandes surfaces. Loin de s’affaiblir, le mouvement des « agri » reste solide et semble s’inscrire dans la durée.

Auchan à Brives-Charensac, Casino à Baccacarat, Intermarché, Casino à Chaspuzac...Les mêmes monticules noirs et jaunes pailles ont pris position devant les centres commerciaux et d’autres structures telles que la DDT (Direction Départementale des Territoires) de la Haute-Loire.

L’action combinée a été effectuée aux alentours de 5 heures du matin en signe de protestation contre la politique du gouvernement. Personne n’est dupe quant aux conditions de vie difficiles des professionnels de la terre en France, conditions de vie si compliquées et anxiogènes qu’un suicide tous les deux jours est constaté chaque année dans le monde paysan.

Le Casino de Baccarat au Puy également sujet aux mêmes modes opératoires.
Le Casino de Baccarat au Puy également sujet aux mêmes modes opératoires. Photo par Nicolas Defay

La rédaction de Zoomdici a tenté de s’entretenir avec le directeur d’Auchan à Brives. Ce dernier a préféré ne pas faire de commentaire sur les actions qui bloquent l’accès à son commerce. Néanmoins, certains clients ont partagé leurs ressentis sur le sujet. Parfois, sans langue de bois…

« Il faut que ça explose dans ce pays ! Ici, en France, tant qu’il n’y pas de casses, de dégâts et d’accidents, les ministres se foutent des manifestations comme de leur premier slip ! » Christiane

« J’espère que ça va chauffer bien plus que ça dans les jours à venir. »

« C’est super embêtant pour s’alimenter correctement, explique Christiane, une septuagénaire brivoise. Mais je suis à 100 % pour leur mouvement. Voyez-vous comment ils vivent ! Ils produisent des choses qu’on leur achète à peine plus cher que leur coût de production. C’est impossible de vivre ainsi ! Comment peuvent-ils faire ? »

Elle ajoute en colère : « J’espère que ça va chauffer bien plus que ça dans les jours à venir et que d’autres professions se rangeront avec eux. Il faut que ça explose dans ce pays ! Ici, en France, tant qu’il n’y pas de casses, de dégâts et d’accidents, les ministres se foutent des manifestations comme de leur premier slip ! »

Devant le bâtiment de la DDT, annexe directe de l'Etat et de son gouvernement.
Devant le bâtiment de la DDT, annexe directe de l'Etat et de son gouvernement. Photo par Clara Serrano

« Nos paysans sont soumis aux normes les plus strictes du monde sur le bio, les pesticides et compagnie, pendant que le gouvernement fait des accords commerciaux avec des pays exempts de ces normes en question ! » Jérôme

« Rien n’a de sens dans la stratégie de l’État. Rien »

Aux revenus insuffisants, s’ajoute la hausse des tarifs de l’énergie et de la taxe sur le gasoil non routier (GNR) pour les machines agricoles. Les agriculteurs dénoncent aussi la concurrence de produits en provenance d’autres pays, y compris européens, où les normes sont moins strictes.

Du côté du Super U d'Yssingeaux. Photo par Emilie

« C’est évident qu’il y a une sacrée injustice, un vrai déséquilibre, déplore Jérôme, quarantenaire du Monteil. Nos paysans sont soumis aux normes les plus strictes du monde sur le bio, les pesticides et compagnie, pendant que le gouvernement fait des accords commerciaux avec des pays exempts de ces normes en question ! On marche sur la tête ! »

Il poursuit : « En plus, rien n’a de sens dans la stratégie de l’État. Rien. On va voir débarquer dans les assiettes en France des viandes provenant d’Argentine ou de la Nouvelle Zélande, sans normes alimentaires restrictives. Des viandes qui auront pollué la planète en traversant des milliers de kilomètres ! Quel est le sens de tout ça ! »

Prix des carburants, de l'alimentation, le coût de la vie...un poudrière qui prend feu.
Prix des carburants, de l'alimentation, le coût de la vie...un poudrière qui prend feu. Photo par Nicolas Defay

Le journaliste de Zoomdici s’est, au total, entretenu avec huit personnes, clients du centre commercial Auchan brivois. Tous, sans exception, malgré les inconvénients d’accès et les désagréments des dépôts de lisiers et autres objets, tous ont salué l’action des agriculteurs en partageant sensiblement les mêmes analyses que les deux témoignages précédents.

Une petite vidéo de l'action des agriculteurs devant les entrées du commerce brivois Auchan ▼

 

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