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Une carte scolaire « dévastatrice » dans le département

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 01/02/2024 à 04:00

Ce ne sont pas moins de 15,5 classes dans le 1er degré (primaire) qui devraient disparaître en Haute-Loire à la rentrée scolaire 2024. Ce constat est issu de la carte scolaire présentée ce mardi 30 janvier à l’inspection académique devant les partenaires sociaux.

Saint-Etienne-Lardeyrol. Polignac. Le Puy. Les Estables. Fontannes...Nombreuses sont les communes et autant d’établissements scolaires du 1er degré (maternelle et école primaire) sous le coup d’une perte d’enseignants et de classes entières, suite à la projection de la carte scolaire en septembre 2024 . C’est une hécatombe selon les syndicats, un coup de sabre d’autant plus qu'il est basé, selon eux, sur une mauvaise interprétation du nombre d’élèves dans les écoles, d’après eux.

Un problème de maths

« L’inspecteur académique nous a certifié qu’il se basait sur les chiffres du ministère pour constater une baisse des effectifs dans certaines classes, nécessitant en ce sens la suppression de postes d’enseignants », explique Laurent Berne, secrétaire départemental du FNEC-FO (Fédération nationale de l’enseignement de la culture et de la formation professionnelle Force ouvrière).

Il poursuit : « Selon le gouvernement, il y aurait ainsi une carence de 210 élèves en Haute-Loire par rapport à l’année précédente. Or, d’après les remontées prises en janvier sur le terrain par les directeurs des écoles, c’est totalement l’inverse ! Nous sommes totalement déroutés et écœurés par ce type d’inconsidération ! »

Une saignée pour les uns, un sursis pour d’autres

En résumé, dans le 1er degré, ce sont de 15,5 fermetures de classes qui sont annoncées, contre une seule ouverture de classe à l’école de Séneujols. À l’école de Saint-Germain-Laprade, un blocage à la fermeture induira de compter les élèves à la rentrée de septembre 2024 pour confirmer la fermeture ou l’annuler.

Des postes en moins, ce sont des classes qui disparaissent.
Des postes d'enseignants en moins, ce sont des classes qui disparaissent. Photo par DR

Les établissements spécialisés abandonnés

Deux écoles passeront en classe unique, à Chomelix et aux Estables. L’Inspecteur d’académie prévoit d’ouvrir deux postes de remplaçants sur le département. Aucune ouverture de poste spécialisé n’est au programme, que ce soit dans les RASED (Réseaux d’aide spécialisés aux élèves en difficulté avec 4 postes fermés à la rentrée 2023), en établissements spécialisés ou pour les postes pour les élèves allophones (dont la langue maternelle est une langue étrangère).

Dans le document ci-dessous, toutes les écoles de la Haute-Loire menacées par la perte de postes et la fermeture de classes pour la rentrée 2024 ▼

Les rendez-vous du dernier espoir

Logiquement, tous les partenaires sociaux se sont dressés contre cette carte scolaire 2024. À la suite de ce refus général, un CSA (Comité Social d'Administration) sera mis en place le vendredi 9 février, suivi l’après-midi par un CDEN (Conseil départemental de l'éducation nationale). Ces deux actions sont les deux dernières instances possibles pour faire bouger la balance.

« Si un accord n’est pas trouvé, la carte scolaire sera malheureusement adoptée en l’état, déplore Laurent Berne. Des mobilisations sont prévues un peu partout au sein des écoles impactées. Il y aura aussi la grande journée de grève ce jeudi 1er février. »

Il espère tout de même : « Le nouvel inspecteur académique n’est pas fermé à la discussion et n’est pas sourd à nos inquiétudes. On peut penser que la carte puisse bouger. »

St-Etienne-Lardeyrol. « Nous sommes tous déstabilisés et inquiets de cette menace »

Dans le département, les forces vives s’activent et les banderoles de colère décorent les parvis des établissements scolaires. À Saint-Étienne-Lardeyrol, élus, parents, grands-parents, enfants et anciens élèves, au total 180 personnes, ont fait barrage devant l’école du village.

« La menace d'une suppression de classe et d'un poste d'enseignant n'est pas concevable », s’insurgent les parents d’élèves.

Ils ajoutent : « Nous sommes tous déstabilisés et inquiets de cette menace. Notre école fonctionne très bien dans son organisation actuelle. Les élèves arrivent en collège avec un bon niveau scolaire, une autonomie et un comportement appréciés des établissements qui les reçoivent ! »

La dense mobilisation devant l'école de Saint-Etienne-Lardeyrol.
La dense mobilisation devant l'école de Saint-Etienne-Lardeyrol. Photo par DR

Fontannes. « Il faut nous mobiliser pour sauvegarder l'école ! »

Du côté de Fontannes, des pancartes ont été installées et une délégation est partie au Puy mardi 30 janvier pour faire entendre les voix devant l'inspection d'académie. Des cafés-discussions sont organisés cette semaine devant l'école pour informer et échanger avec les parents.

Une réunion d'information et d'organisation de la mobilisation aura lieu lundi 5 février en fin de journée. « Si nous souhaitons pouvoir bénéficier d'un enseignement de qualité dans un tel cadre, il faut nous mobiliser pour sauvegarder l'école ! Soutenez-nous en signant et en relayant notre pétition ! ». La pétition est à retrouver sur ce LIEN.

À Fontannes, parents, élèves et enseignants ne comptent pas se laisser faire comme ça.
À Fontannes, parents, élèves et enseignants ne comptent pas se laisser faire comme ça. Photo par DR

Polignac. « Avec un demi poste en moins, c’est toute l’organisation de l’école qui risque d’être affectée »

Au pied de la Forteresse de Polignac, là également, la colère est tenace. Mardi 30 janvier, élus et parents d’élèves étaient sur le pied de guerre en mairie pour défendre le demi poste menacé de fermeture pour la rentrée 2024.

« L’école publique communale voit ses effectifs augmenter d’année en année, soulèvent-ils. Si en 2019, elle comptait 123 élèves, elle en a aujourd’hui 153 (73 en maternelle, 80 en élémentaire). Et 160 sont annoncés pour la rentrée prochaine, le tout pour six postes et demi ».

Ils continuent : «  L’établissement a aussi été choisi pour porter le dispositif EMILE (Enseignement des Matières par l’Intégration d’une Langue Étrangère). Il est le seul du département à le mettre en œuvre dans tous les niveaux. Avec un demi poste en moins, c’est toute l’organisation de l’école qui risque d’être affectée ».

Lundi 5 février, à 18h30, devant l'inspection académique, un rassemblement de parents est programmé pendant qu'une délégation sera reçue dans l’institution.

Du côté de Polignac, des actions se mettent en place pour sauver le demi-poste menacé.
Du côté de Polignac, des actions se mettent en place pour sauver le demi-poste menacé. Photo par DR

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