Depuis plusieurs mois, le diocèse regarde avec inquiétude la statue de Saint-Joseph, qui trône depuis un peu plus d'un siècle sur les hauteurs d'Espaly. Haute de 22 mètres, la statue pèse environ 80 tonnes et c'est un peu le pendant de la statue Notre Dame de France, son aînée d'une cinquantaine d'années.
Le temps n'a pas épargné la structure, car le bras droit de la statue de Saint-Joseph (d'environ cinq mètres) présente quelques fissures qui laissent s'infiltrer l'eau. On constate aussi quelques dégradations sur l'arrière du socle.
Entre 800 000 et un million d'euros de travaux
S'il n'y a pas de danger imminent pour la population, les problèmes pointés du doigt devraient conduire à une aggravation à terme. En plus du bras fissuré, le socle aurait été fragilisé par les dernières interventions, à tel point que l'assise serait aujourd'hui déséquilibrée. Une étude générale a donc été diligentée, en espérant ne pas découvrir d'autres surprises.
Difficile pour l'instant d'estimer le coût des travaux mais la municipalité d'Espaly parle d'une facture de 800 000 à un million d'euros. Beaucoup trop salée pour le diocèse, qui a sollicité la mairie d'Espaly, qui ne pourra pas non plus en assumer la charge seule. Il faudra donc trouver d'autres financeurs.
Qui va mettre la main à la poche ?
Laurent Wauquiez, Président de la région Auvergne Rhône-Alpes, est prêt à engager les deniers de la Région et même à ce qu'elle soit le premier financeur du projet, à condition que les autres collectivités suivent la dynamique. Outre le diocèse, propriétaire du site et la mairie d'Espaly, où se situe la statue, la communauté d'agglomération du Puy et le Département sont sollicités, ainsi que des mécènes privés. Une souscription avec la Fondation du Patrimoine est envisagée ; pour le chantier de la Vierge, elle avait permis de réunir plus de 66 000 euros.
Laurent Wauquiez, au micro de RCF : ce monument n'est ni classé, ni inscrit et s'il est un emblème de la commune d'Espaly et du bassin du Puy, il ne s'agit pas d'une compétence du conseil régional alors pourquoi se mobiliser pour cet édifice et quelle sera la nature de l'engagement ?
Un site souffrant d'un manque de notoriété, malgré "65 000 visites par an"
Ce chantier peut également être un moyen de remettre cette statue sur un piedestal car il faut bien reconnaître que le sanctuaire espaviot souffre d'un manque de notoriété, y compris parmi les vellaves. Le site recenserait "environ 65 000 visites par an", selon Don Hervé, recteur du sanctuaire Saint-Joseph, mais comme il s'agit d'un secteur non marchand, l'office de tourisme n'a pas de données officielles.
"On a 800 à 1 000 personnes les 19 mars et 1er mai (ndlr : dates de pèlerinage dédié à St-Joseph, protecteur de l'Eglise universelle le 19 mars, puis artisan le 1er mai). Cette année, on aura forcément beaucoup plus de monde avec les jubilés du Puy et de la Miséricorde", annonce confiant le recteur du sanctuaire Saint-Joseph.
Comment mettre en valeur le site ? Bientôt une partie payante ?
Pour faire évoluer le site, une mise en lumière avec un nouvel éclairage est ainsi envisagée, ainsi qu'une éventuelle nouvelle couleur. Quant à la possibilité de rendre l'accès au site espaviot payant, elle est exclue par Don Hervé qui concède seulement la possibilité de faire payer l'entrée du diorama "car il s'agit d'un espace muséographique et non religieux", une façon de contribuer à l'entretien du site, "même si c'est plus symbolique que rentable".
Le recteur du sanctuaire souhaiterait enfin que le site espaviot soit associé à l'itinéraire touristique (billets couplés, etc.) qu'empruntent les touristes venant séjourner sur le bassin du Puy. Dans cette logique, le monument pourrait bénéficier d'une mise en valeur grâce à l'aménagement de la promenade de la Borne jusqu'aux Orgues d'Espaly, un projet dans les tuyaux de l'agglo.
Maxime Pitavy