Si le directeur du centre hospitalier Jean-Marie Bolliet déclare que "l'hôpital est l'un des plus performants de la région", les chiffres ne lui donnent pas tort.
De bons résultats qui ne sont pas le fruit du hasard
L'activité est en constante augmentation depuis plusieurs années, de plus de 6% en 2015 avec 18 712 séances soit 1 840 supplémentaires et 22 879 séjours soit 442 de plus par rapport à 2014. Le nombre de passages aux urgences dépasse 38 000 contre 35 000 en 2014. L’établissement est à nouveau en équilibre budgétaire pour la 7ème année consécutive. En terme de professionnels aussi, l'hôpital ponot progresse car s'il a enregistré 13 nouveaux praticiens, comme en 2014, "en 2016 le recrutement médical sera encore plus important" prophétise le Docteur Marc Bouiller, Président de la Commission Médicale d’Etablissement.
Pour lui, ce n’est pas par hasard si "nous sommes le seul hôpital d’Auvergne à être à l’équilibre budgétaire" et il poursuit l'anaphore : "ce n’est pas par hasard si notre chirurgie ambulatoire est la plus élevée d’Auvergne et atteint 52% pour une cible nationale à 50%. Ce n’est pas par hasard si notre croissance est de 5 à 6% par an et que notre masse salariale est maitrisée depuis plus de 6 ans. Ce n’est pas par hasard si nos taux d’occupation dépassent 96% en médecine et 85% en chirurgie".
La santé financière du centre hospitalier
Lorsqu'Olivier Servaire-Lorenzet est arrivé à la tête de l'hôpital du Puy, en 2008, la situation financière était plutôt alarmante, avec environ sept millions d'euros de déficit. Elle est aujourd'hui excédentaire de 150 000 euros environ. Le bilan est flatteur mais comment avait-il procédé et était-ce au détriment de la qualité des soins ou du personnel ? Toutes les réponses sont à retrouver dans notre émission Le Scan de l'été dernier, dont il était l'invité.
Il a donc laissé sa place à Jean-Marie Bolliet, arrivé le 1er septembre dernier (lire). Ce dernier a tenu à placer cette cérémonie des voeux "sous les augures de trois forces : celle de l'ouverture, celle de la performance et celle de la confiance".
"Aucun secteur de notre département ne devra demain rester isolé"
Pour l'ouverture, les collaborations tissées depuis de nombreuses années avec l’ensemble des partenaires (collèges, lycées, CPAM, mutualité française, de nombreuses associations, la médecine libérale, partenariat avec le Burkina-Faso ou l'Argentine, groupements d’achats à rayonnement régional, chirurgiens qui opèrent sur d'autres sites, consultations avancées avec les autres établissements de santé ou médicosociaux...) ne vont pas s’essouffler en 2016. C’est d’abord le futur Groupement Hospitalier de Territoire de Haute-Loire, "nos systèmes d’information doivent toujours plus communiquer, en temps réel et en temps continu. J’y vois un préalable incontournable à notre futur groupement et la télémédecine y jouera un rôle central", a affirmé le directeur de l'établissement.
"Aucun secteur de notre département ne devra demain rester isolé sans pouvoir bénéficier de nos spécialités médicales dans le quotidien de tous les établissements altiligériens", a-t-il également déclaré. La médecine libérale deviendra aussi connectée au CHER et l'ambition est de permettre l’accès de la médecine de ville au dossier patient hospitalier. "Gain de temps, de réactivité, de meilleure connaissance mutuelle des réalités de chacun des acteurs de soins doivent nous plonger dans le 21ème siècle", a-t-il conclu sur ce chapitre.
Fibre optique, blanchisserie, pôle intergénérationnel
Pour ce qui concerne la performance, des services ont souhaité entrer sans aucune contrainte dans des processus de qualité et de certification, comme par exemple la stérilisation, le service du laboratoire ou encore les services financiers. On peut évidemment citer le très bon classement de l'hôpital ponot dans le magazine Le Point, comme nous l'avions déjà évoqué dans cet article : L'hôpital des villes parfois devancé par l'hôpital des champs. Cette année 2016, la mise en oeuvre de la fibre optique s'inscrit dans cette même lignée, tout comme le traitement du linge avec une blanchisserie commune aux 18 établissements.
Cette année 2016 devrait être marquée par la sortie de terre du pôle intergénérationnel, un projet évalué à deux millions d'euros et initié en 2012 (lire). Le centre de gérontologie et l'espace petite enfance y seront confondus, afin d'en faire un espace intergénérationnel. "Je suis impatient, je l’avoue, de voir sous le même toit nos anciens et notre futur, les enfants du Puy et de ses environs", a commenté Jean-Marie Bolliet.
Une confiance ébranlée par la panne électrique, mais renforcée par la réaction des personnels
Reste enfin le chapitre de la confiance, d'abord ébranlée puis renforcée par les événements de décembre dernier (lire), où une panne avait paralysé l'hôpital. Finalement, la responsabilité incomberait plutôt à Erdf et la facture de 150 000 €, liée au surcoût généré par ce sinistre, serait donc à sa charge (lire). Surtout, le directeur avait tenu à souligner le professionalisme de la communauté médicale et des techniciens dans cette affaire, "sans aucun dommage pour nos patients".
La confiance est donc le maître mot de la conclusion du discours de Jean-marie Bolliet, "confiance dans l'avenir de notre outil de soins puisque nos projets sont nombreux, je n'en citerai que quelques uns : coronarographie, installation de notre deuxième scanner, de notre deuxième IRM, ou encore de la télé médecine émailleront les mois à venir".
Petit rappel à propos de cette fameuse panne électrique
Rappelons qu'à la suite de la panne, le directeur Jean-Marie Bolliet avait déjà livré une première réaction, alors qu'on apprenait que la panne était partie du bâtiment chirurgie. Les syndicats aussi ont tenu à réagir, soulignant la qualité de la réaction des personnels, et le mercredi suivant les opérations programmées étaient décommandées le temps de réparer la panne.
Alors selon vous, l'hôpital du Puy est-il "l'un des hôpitaux les plus performants de la région" ? N'hésitez pas à déposer un commentaire en bas de page.