On en parle déjà depuis presque six ans. Le projet est porté par le Département, la communauté de communes et l'ONF. L'association, quant à elle, a changé son bureau récemment et se veut aujourd'hui "davantage dans le compromis".
la rencontre de ce jeudi soir s'est bien passée et elle a débouché sur "des échanges courtois et constructifs quant à l'avenir", précise le bureau de l'association.
----Plus aucune voiture dans le cratère
C'est le mot d'ordre des initiateurs du projet, "des écologiqtes intégristes", selon certains membres de l'association.-----Le stationnement au coeur de la polémique
Dans ses premières esquisses, le projet faisait état d'un parking de 400 places au col de "Très Regard", à 750 mètres de la plage, pour accueillir les touristes estivaux, avec notamment un espace muséographique. Quant à la route départementale d'accès au lac, il ne devrait rester que 26 places (dont deux pour handicapés) alors qu'elle en recense 142 aujourd'hui.
C'est principalement cet espace de stationnement qui concentrait l'opposition des riverains : « Ils veulent supprimer les parkings existants alors qu'ils sont très biens : ils sont invisibles depuis les bords du lac et suffisent à accueillir les baigneurs et marcheurs 98 % du temps », argumentait Louis Rousset, vice-président de l’association en octobre 2014 (lire), « Le lac du Bouchet est saturé quelques après-midi d'été simplement, le reste du temps il n'y a personne ».
L'association se sentait bernée
Victoire pour l'association : leurs revendications ont été entendues, le projet de stationnement est abandonné et les parkings existants ne seront pas supprimés. C'est en tout cas ce que croient les membres de l'association "Pour la sauvegarde de notre Lac" mais finalement, ils apprennent cet été (lire) que le projet d'éco-développement du lac devrait bel et bien voir le jour.
Pire : il devrait en fait ressembler à la première proposition. « Nous avons été bernés », clamaient alors les représentants de l'association qui se battent depuis plus de cinq ans pour préserver le lac.
----La crainte d'un site payant
Parmi les craintes évoquées par l'association, on relève le fait que le stationnement devienne payant, la mise en place de navettes payantes ou pourquoi pas encore « faire payer le tour du lac ou la baignade comme sur les gros sites touristiques ! », s'indignaient les opposants, qui veulent garder le lac tel qu'il est aujourd'hui.----- Des parkings auxquels ne s'oppose pas le nouveau bureau de l'association
Le parking de 400 places au col de "Très regard", est toujours d'actualité selon la Présidente de l'association, Marcelle Bufferne : "en tout cas il fera plusieurs centaines de places, il est en cours de réalisation et prévu pour juin". Il faut ajouter à celà une vingtaine de places vers l'hôtal. Des parkings auxquels ne s'oppose pas le nouveau bureau de l'association, à condition que ses revendications soient entendues.
Marcelle Bufferne met en garde : "sans les stationnements le long de la route départementale, on met le restaurant en péril". Elle veut donc que les 142 places aujourd'hui existantes soient conservées et que l'accès à la plage par la voie forestière soit maintenu aux véhicules. Sinon, « l'accès à la plage sera rendu impossible aux familles avec de jeunes enfants. La promenade autour du lac par des personnes âgées sera, elle aussi, condamnée ».
« Tout est déjà bouclé financièrement donc c'est très difficile de modifier le projet »
Joint par téléphone ce vendredi après-midi, Michel Decolin, le conseiller général pointé du doigt par une partie de l'association, a été lapidaire mais précis : « tout est déjà bouclé financièrement donc c'est très difficile de modifier quoi que ce soit, surtout que ça a été validé par tous les partenaires. En plus, le permis d'aménager a déjà été délivré ».
Le Président de la communauté de communes Paul Braud a également été contacté et nous attendons toujours son appel... Certains membres de l'association le tiennnent pour responsable de cet échec : « il semblait très proche de nous au début mais des subventions de l'Etat ont été accordées pour ce projet, et il a peur de les perdre s'il modifie le projet. Ce n'est plus la démocratie, c'est la médiocratie ».
Maxime Pitavy