"Travailleuse acharnée", "courageuse et déterminée", "grande équilibriste", "présidente de sécurité", "maman du tribunal"... Les hommages se sont multipliés pour le départ de Chantal Ferreira, président du tribunal de Grandes Instances (TGI) du Puy-en-Velay, vendredi 18 décembre.
Plus d'une centaine de personnes s'est réunie au théâtre municipal pour le départ de la présidente tant appréciée. Après cinq ans d'exercice, elle prend la direction de Perpignan où elle prend la présidence du TGI. "Je condamne le tribunal du Puy à vous regretter", déclare avec humour, mais non sans émotion, Tristan Boffard, substitut du procureur.
Une présidente appréciée
"Discrète, mais déterminée", la pluie d'éloges ne tarit pas. A cela s'ajoute la modestie naturelle de la présidente. André-Frédéric Delay, président du tribunal correctionnel, n'a pas hésité à sermonner gentiment Chantal Ferreira : "En assemblée générale, elle nous a confié avoir l'impression de laisser le tribunal dans un plus mauvais état qu'à son arrivée... Nous ne sommes pas d'accord". Le public présent n'a pu qu'acquiescer face à la gène de celle qui a su, entre autres, gérer le passage au Réseau privé virtuel des avocats (RPVA). "Cela n'a pas été simple", se souvient Christian Bellut, bâtonnier de la Haute-Loire.
Une énorme quantité de travail
L'engagement de Chantal Ferreira a été souligné à de multiples reprises. Émue, elle témoigne des conditions de travail au Puy-en-Velay : "J'ai eu une quantité de travail extrêmement importante à laquelle je ne m’attendais pas en arrivant au Puy-en-Velay". La présidente sur le départ clame encore le manque de personnel : "Il faudrait au moins 12 magistrats, nous sommes 11 et rarement à plein." En effet, les magistrats fonctionnent plus souvent à 7 ou 8 pour de multiples raisons. "C'est une grande équilibriste, elle a réussi à faire fonctionner le tribunal presque sans magistrat", témoigne le bâtonnier de la Haute-Loire.
Lumière sur le Palais de JusticeCe qui a marqué la présidente, c'est aussi le partenariat avec "
les élus, le département, ville…" Elle développe cette expérience plutôt inédite : "
Ils ont été surpris parce que mes prédécesseurs ont été moins présents dans la ville je pense. Dans un département comme celui-ci, c’est possible d’être en relation avec les gens." La mise en lumière du Palais de justice a été un véritable temps fort : "
C'était un bâtiment dans l'ombre, c'est extrêmement important qu'il soit éclairé".
Le temps de nos quelques questions, une montagne de cadeaux s'est formée sur une table de voisine, preuve de la sincère popularité de la présidente.
Emma Jouve