Entrés en contact via un site de petites annonces en ligne, un jeune homme et une femme ont organisé la saillie entre leurs chiens de race chihuahua. Seulement, la situation a dégénéré le 17 août 2012 au domicile de la victime à Tence. Cette dernière finit enfermée dans le coffre d’une voiture. L'homme a été présenté devant le tribunal correctionnel du Puy-en-Velay ce mardi 17 novembre.
Un mensonge à l'origine de l'affaire
Le deal était pourtant simple. L’homme, originaire du Vaucluse mais résidant à Aubenas, devait récupérer un des chiots en guise de paiement selon la victime. L’homme, lui, en voulait la moitié. Seulement, la saillie n’aurait rien donné selon les dires de la propriétaire de la chienne. Le jeune Vauclusien apprend par un tiers qu’il s’agit d’un mensonge. Il décide alors de se rendre chez la Tençoise avec son cousin, mineur au moment des faits (donc non jugé au tribunal correctionnel).
----Connu pour du recel de chiens volés
Le Vauclusien avait un casier judiciaire vierge au moment des faits. Depuis, il a notamment été condamné pour recel de chiens. En détention, il s’est également fait remarquer pour avoir menacé un gardien et même cassé une télé pour changer de codétenu.
Les gendarmes ont recherché une implication éventuelle dans un trafic de chiens avant d'écarter cette hypothèse.-----« D’après vous, elle a presque sauté dans le coffre !? »
Quand les deux hommes arrivent à Tence, la situation dérape. « J’ai toqué, mais c’était ouvert », explique simplement le jeune homme. Là, ils entrent dans le domicile. Les versions divergent à ce moment. La jeune femme a vu les deux hommes s’enfuir avec les chiots. Mais l’agresseur explique à la barre avoir entamé une discussion avant de revenir sur ses propos : « Je voulais récupérer ce qu’elle me devait. Quand je suis arrivé, j’ai compris que ce n’est pas ce qui allait se passer ».
La jeune femme décide de courser les voleurs et termine…dans le coffre de la voiture des agresseurs. Elle a expliqué y avoir été enfermée, ce que dément le Vauclusien. « D’après vous, elle a presque sauté dans le coffre !? », demande ironiquement Anne-Marie Mace, la présidente du tribunal. « Exactement. »
Les faits ne s’arrêtent pas là. L’agresseur, âgé, au moment des faits de 22 ans a fermé le coffre. «
C’est pas un coffre. Elle lève la tête, elle est à l’arrière », commence le jeune homme pour se défendre avant de relativiser : «
J’ai dû la voir quand je fermais mais je n’ai pas réagi. Ensuite je l’ai vue dans le rétroviseur ». Après avoir parcouru 400 mètres, il libère finalement la victime qui s’échappe avec un chiot. Elle dit avoir été étranglée et menacée par une arme de poing. Des traces rouges sur son cou ont été constatées. La jeune femme a obtenu une ITT de deux jours. Une fois libre, elle se sent menacée par la voiture comme elle l'explique dans sa déposition : «
Elle a essayé de m’écraser ». Les hommes ont pris la fuite et la voiture a été retrouvée, avec les chiots, sur la commune d’Yssingeaux.
Le tribunal a choisi de ne pas suivre les réquisitions du ministère public s'élevant à deux ans d'emprisonnement. La violence sous menace ou usage d'une arme (la voiture) n'a pas été retenue. Cette relaxe ne concerne pas la tentative de strangulation. L'homme écope finalement de 18 mois de prison dont 12 avec sursis. La peine est assortie d'un sursis/mise à l'épreuve de deux ans. Le jeune homme devra indemniser la victime. Les scellés, dont la voiture, ont été confisqués.
Emma Jouve