Tout au long du week-end, les réactions se sont enchaînées pour dénoncer d'une voix unanime les attentats parisiens du 13 novembre.
Dans ce terrible moment, resserrons les liens qui nous unissent."
- Laurent Wauquiez, député-maire du Puy-en-Velay et candidat les Républicains
"Nous éprouvons tous ce matin un sentiment d’effroi et de révolte. Toute la France est en communion profonde avec les familles des victimes. On ne peut pas continuer comme ça, on ne peut pas accepter passivement ce monde de terreur pour nos enfants et il faut clairement dire "ça suffit". Nous sommes en guerre et c’est eux ou nous. Il faut agir : oui pour l’état d’urgence mais il faut aller jusqu’au bout de ce qu’il permet. Nous sommes dans une heure de notre histoire où la sécurité doit être notre seule priorité. Le plus important est d’empêcher à tout prix de nouvelles attaques. Aujourd’hui près de 4 000 personnes vivant sur le territoire français sont fichées pour terrorisme. Dans la quasi-totalité des attaques terroristes que nous avons connues, il s’agissait d’individus qui étaient déjà surveillés. On ne peut plus attendre qu’ils passent à l’acte. Je demande que toutes les personnes fichées soient placées dans des centres d’internement anti-terroristes spécifiquement dédiés. Notre système de défense doit maintenant être à la hauteur de la menace. Il n’y a pas de liberté pour les ennemis de la France et de la République."
- Le député, Jean-Pierre Vigier
"Horreur, choc, tristesse. La France est en deuil. A nouveau, notre pays a été frappé par des attentats terroristes. Notre nation a été attaquée par des hommes qui, à visage découvert, de sang froid, tuent nos parents, nos voisins, nos amis, dans la rue, à une terrasse de restaurant, dans une salle de concert, à un stade… Cette ignominie est inacceptable ! C’est de la barbarie ! C’est avec une grande émotion que je pense à toutes les victimes, trop nombreuses, et à leurs proches. C’est avec une grande émotion que je pense au courage des secours et à celui des forces de l’ordre. L’heure est grave, l’état d’urgence est décrété. La guerre est parmi nous. Nous devons tous être unis et solidaires pour ensemble résister et affronter ces criminels. Nous devons agir d’urgence et avec la plus grande fermeté pour que la terreur cesse."
- Jean-Charles Kohlhaas et Corinne Morel Darleux, au nom du Rassemblement citoyen écologique et solidaire, composé d’organisations politiques et de citoyens, "Ne rien céder à l'inhumain"
"Comme tous les français, les membres du Rassemblement citoyen écologique et solidaire sont sous le choc. Nous tenons à exprimer notre douleur et notre solidarité.
Nous rendons hommage aux victimes, à leurs familles et à tous les parisiens qui ont vécu l'effroi cette nuit.
Nous saluons les agents du service public qui sont à pied d’œuvre aujourd'hui pour maintenir le fonctionnement et la cohésion de notre société en ces heures noires.
Nous suspendons notre campagne sur la région Auvergne Rhône-Alpes.
Face à la terreur, nous devons répondre par l'humanité, la démocratie, la solidarité. Nous appelons au rassemblement de tous les citoyens autour de la défense des valeurs de notre République : Liberté-Egalité-Fraternité."
- Yves Prat, tête de liste L’Humain d’Abord avec la Gauche Républicaine et Sociale
"Je tiens à exprimer toute ma compassion à l'égard des victimes et de leurs familles mais aussi mon dégoût face à cette barbarie. Ces assassins ne sont les représentants d'aucune cause, d'aucun peuple, d'aucune philosophie ; ils sont les ennemis de l'humanisme et de l'émancipation. Plus que jamais la devise de la république Liberté, Egalité, Fraternité prend tout son sens .
Dans un souci de décence et de respect du deuil des familles, nous suspendons notre campagne pendant quelques jours."
- L'association Déclic citoyen
"L'association Déclic Citoyen présente ses plus sincères condoléances aux proches des victimes des attentats de Paris. Nos sentiments les plus chaleureux accompagnent les blessés qui sont actuellement entre la vie et la mort. Nous pensons également à celles et ceux qui ont assisté à ces attentats.
Ces attaques terroristes d'une violence inouïe constituent une atteinte aux valeurs fondamentales de l'Humanité. Une de plus dans une liste déjà trop longue : Beyrouth, Madrid, New York, Londres, crash de l'Airbus A321,...
Malgré tout, l'Humanité ne faillit pas. Face aux menaces obscurantistes d'une poignée de fanatiques elle se relève toujours plus forte. Sa soif de liberté ne cesse de croître. Les peuples s'unissent dans la douleur pour affronter cette aberration qu'est Daesh. Leurs gouvernements doivent désormais mettre leurs désaccords de côté pour suivre ce mouvement d'union. Souhaitons qu'il en soit ainsi.
Les attentats de Paris nous font comprendre l'état d'urgence dans lequel nous sommes. Comme nous l'avons écrit, ces attentats ne sont pas les premiers. Ils sont nombreux à travers le monde : en Afrique, en Israël, en Syrie, en Égypte,... et désormais en France (pour la seconde fois). Personne n'est à l'abri. Le danger est réel et nous sommes tous exposés.
Nous devons rester unis au sein même de notre pays. Les élections régionales sont proches. Pour nos politiciens la tentation de s'approprier les faits pour gagner quelques voix est grande. Certains franchissent le pas. Pourtant ça n'est pas ce que souhaite le peuple français aujourd'hui et cette attitude témoigne d'un manque de respect absolu envers la mémoire de nos morts.
Un peu de dignité, Messieurs les politiciens ! Rassemblez-vos forces pour trouver des solutions qui permettront d'éviter qu'une partie de notre jeunesse rejoigne les rangs de l'abject Daesh. Vous devez désormais travailler ensemble, et avec les associations de proximité, avec les citoyens,... C'est votre devoir !
Il convient également d'éviter la stigmatisation d'une frange importante de la population. Évitons les amalgames. Nous vivons dans un pays laïc où se côtoient des chrétiens, des musulmans, des athées et tant d'autres. Chaque citoyen est libre d'avoir ses propres convictions à partir du moment où elles respectent l'ordre public. Les musulmans de France ne sont pas des membres de Daesh ! Les Français issus de l'immigration maghrébine (ainsi que les immigrés en cours d'intégration) ne sont pas de potentiels djihadistes ! Il est temps d'arrêter avec ces clichés d'un autre temps. On peut être pour ou contre le port du voile, pour ou contre les repas de substitution. Mais on ne peut pas traiter un citoyen de djihadiste en prétextant qu'il est musulman ou issu de l'immigration ! Il est par exemple inadmissible de voir un homme se faire violemment prendre à partie à la sortie d'un concert de Cali (Brives-Charensac le soir des attentats) parce qu'il est d'origine maghrébine !
Les morts que nous pleurons aujourd'hui venaient tous d'horizons divers et variés. Nous leur devons bien ça."
- Corinne Morel-Darleux, porte-parole du Rassemblement Citoyen Ecologique et Solidaire, Jean-Charles Kohlhaas, tête de liste du Rassemblement
"Jeudi dernier, réunis en meeting à Lyon, nous posions la question : les politiques sont-ils des citoyens comme les autres ? La réponse, nous l'avons reçue depuis, violemment, dans notre chair. Comme vous, nous avons été frappés. Comme vous, nous sommes des citoyens, des parents, des êtres humains. Comme vous, nous avons été choqués, déboussolés, inquiets, en colère, tristes. Endeuillés. Comme vous, nous pressentons qu'après ces attaques terribles, plus rien ne sera comme avant. Et comme vous, nous avons besoin de temps d'échange et d'aiguiser notre analyse. A cette heure douloureuse, il nous est difficile de reprendre une expression publique, mais celle-ci est devenue nécessaire.
Être responsable politique, c'est aussi avoir le courage de dire les choses honnêtement : la situation est complexe. Il n'existe aucun raccourci ni baguette magique en la matière, et ceux qui brandissent leurs mesures toutes faites sont des imposteurs. Notre responsabilité est de ne rien céder à la panique manichéenne et aux discours simplistes, aux pulsions vengeresses ou à l'illusoire désignation de boucs émissaires. Le courage, la fidélité à nos principes exigent plus que jamais de notre part sang-froid et discernement.
Et pourtant, face à un tel drame, comment faire…
Dès samedi nous avons suspendu notre campagne, le temps du deuil national, naturellement. Puis nous avons échangé longuement, nous nous sommes réunis et interrogés sur ce qu'il convenait de faire pour la suite de la campagne des régionales. Traversés par le dilemme de rester silencieux au risque de ne laisser audibles que ceux qui, n'ayant pas ces pudeurs, en appelaient déjà au racisme, à la haine ou aux centres d'internement. Ou de reprendre notre expression publique, au risque de paraître décalés par rapport à la légitime douleur qui, au-delà des trois jours de deuil national, continuera longtemps de hanter nos esprits et nos cœurs.
Nous avons rédigé plusieurs brouillons de tracts et de communiqués. Rien ne convenait, rien n'était à la hauteur, rien ne sonnait juste. Nous avons finalement décidé de nous adresser directement à vous, sans langue de bois, avec nos mots à nous. Parce que quand tout vole en éclats, que les certitudes vacillent, la sincérité et le langage de vérité sont toujours la meilleure des réponses. Pour vous dire que les courriers du Rassemblement que vous allez recevoir, dans les boites aux lettres de certains départements, ont été rédigées avant. Vous dire que la profession de foi pleine d'optimisme et d'espoir, nos tracts colorés, nos sourires sur les affiches, posés là avant, ne sont pas pour autant inconvenants. Non, malgré nos réticences spontanées, il est de notre devoir de les assumer car ils sont en réalité le reflet de ce qui doit continuer à nous animer : la fierté d'être libres, de se sentir vivants, et de continuer de porter haut nos valeurs, ce "bien vivre ensemble" qui est notre marque de fabrique, face aux terroristes abjects qui voudraient nous voir nous terrer chez nous et nous excuser d'être en vie.
Nous avons suspendu la campagne trois jours, nous allons la reprendre petit à petit. En adaptant nos rencontres publiques au contexte et en en faisant des moments de fraternité, d'échange et d'analyse avec tous les citoyens qui en éprouvent le besoin. Mais face aux interrogations légitimes, au débat hyper-sécuritaire qui s'engage nationalement, aux actes de racisme qui commencent à se multiplier, nous ne pouvions rester silencieux plus longtemps. Nous voulons reprendre parole, non pour battre la tribune et faire campagne électorale, mais simplement pour rassurer toutes celles et ceux qui désespèrent des voix dominantes entendues à la radio, leur dire qu'il existe une autre voie que celle de la haine et du repli sur soi. Une autre voix qui prône l'émancipation, la solidarité, l'éducation et le partage. Qui croit dur comme fer à notre devise républicaine d'égalité, liberté, fraternité, avec la volonté de les appliquer au quotidien, toujours et partout. Une voix qui ne cédera rien à la terreur et continuera de célébrer la tolérance, l'émancipation et le bien vivre ensemble.
Beaucoup de décisions vont devoir être prises aux plans national et international dans les jours qui viennent. Elles seront lourdes de conséquences. Nous participons à ces débats nationaux en refusant la prolongation de l'état d'urgence et sa constitutionnalisation. Des lois existent qui permettent déjà de faire face au terrorisme sans prendre le risque d'aggraver la situation en restreignant davantage les libertés publiques. Nous y participons également en condamnant, comme nous l'avons toujours fait, l'intervention de nos forces armées en dehors de tout mandat de l'ONU, et son alignement sur le bellicisme de l'Otan. Tout comme nous continuerons à dénoncer la bienveillance accordée par le gouvernement français aux états pétroliers, ennemis de la démocratie et des droits des femmes, et soutiens des intégrismes, au Proche et Moyen-Orient.
Et puis, nous allons continuer de porter nos propositions. Pas de la même manière, avec une gravité nouvelle, mais nous le ferons. Lundi 23, publiquement, sans s'excuser d'être présents. Car nous n'avons jamais eu autant besoin de débat démocratique, jamais eu autant besoin d'une autre manière de faire et de parler de politique. Et parce que nos propositions pour la Région, bâties sur les valeurs de citoyenneté, de coopération, de partage et de solidarité sont tout sauf décalées. C'est bien localement, dans la proximité, qu'ensemble nous ferons société. Tous ensemble. Sans laisser personne au bord du chemin.
Défendre les services publics, être garant de l'égalité et de la laïcité, assurer la présence d'adultes et d'agents dans nos établissements d'éducation, dans les gares et transports en commun, faire que nos lycées soient les berceaux d'une éducation à la citoyenneté, que la culture vive sous toutes ses formes et partout, lutter contre la précarité et créer des emplois, faire que la formation, condition de l'émancipation, bénéficie à tous... Voilà la meilleure réponse que peut et doit apporter notre Région au besoin de sécurité qu'expriment aujourd'hui nos concitoyens.
Mais le langage de vérité nous oblige aussi à vous dire que nous ne pourrons pas relever tous ces défis seuls, par la seule réponse institutionnelle. C'est à une mobilisation citoyenne, un sursaut à la base, dans les quartiers et les campagnes, que nous en appelons. Pour que chacun se ré-empare de la chose publique et ne laisse pas « les politiques » s'en occuper à leur place. Nous comprenons le rejet, nous savons les trahisons successives et les causes de l'abstention. Depuis trop longtemps, nos quartiers populaires et nos zones rurales ont été abandonnés. Il est urgent de redonner du sens, de l'activité et du lien dans ces zones où le chômage n'en finit plus d'exploser, où la discrimination exacerbe la détresse et où les services publics se raréfient. Nous comprenons le découragement et la colère. Mais l'heure est grave, elle est à la mobilisation de tous. Pour que cette colère ne bascule pas du côté de la haine. Pour que chaque habitant de la région trouve sa place dans la société et puisse y vivre en dignité et liberté. C'est l'affaire de tous.
Dans cette période d'incertitudes et de brumes, nous avons une conviction : nos principes républicains et nos valeurs universelles ne seront pas vaincus, parce qu'ils émanent du Peuple et qu'on ne fait pas disparaître un Peuple. Mais il faut pour cela un réveil démocratique. Et le vote peut devenir un acte de résistance.
Les élections seront la prochaine occasion citoyenne pour que chacun exprime quelle idée il a de son pays, et décide de quelle société il veut pour lui et pour tous : un pays qui stigmatise, qui relègue à l'assistanat ceux qui souffrent des manques essentiels, qui veut faire de la préférence identitaire nationale ou régionale - et renforce ainsi, au lieu de la combattre, la radicalisation -, qui introduit un discours religieux en politique en refusant les mêmes droits à tous ; ou un pays qui promeut la solidarité, l'entraide, un pays qui fait primer l'intérêt général, la liberté par l'émancipation, l'égalité par les services publics et la fraternité par la culture et les échanges humanistes ?
Ce choix est le vôtre, il vous appartient.
Notre devoir, notre honneur est de rendre ce choix possible.
Plus que jamais, ce sera le sens de notre campagne, projet contre projet."
- L'UNAF et l'UDAF de Haute-Loire, "Unis, face à l’horreur"
"Hier soir, les membres du Conseil d’administration de l’UNAF étaient réunis à Paris, quand ils ont appris les événements en cours dans la capitale, et pris la mesure de la violence et de l’ampleur des actes commis.
Avec l'ensemble de ses membres, et en qualité de représentante de l'ensemble des familles françaises et étrangères qui vivent en France, l'UNAF pense avec douleur et compassion aux victimes, aux blessés et à leurs familles qui vivent des heures infernales.
Encore sous le choc, nous dénonçons la violence et l’aveuglement de ces actes barbares perpétrés contre des personnes qui avaient pour seule envie d'aimer la vie. Mélangés à d’autres, quelles que soient leurs situations, leurs convictions, leurs religions, ces innocents partageaient l'amour de la musique ou du sport, ils célébraient la vie entre amis ou en famille.
Notre liberté, notre fraternité sont considérées comme des provocations par les extrémistes... il nous faut donc en être fiers et défendre avec détermination et sang froid ces valeurs qui font aussi notre force et notre unité nationale."
- Mgr Luc Crepy, êvéque du Puy s'est confié au micro du diocèse
Il donne la marche à suivre pour dénoncer les attentats.
Luc Crepy s'est également exprimé sur l'extrémisme de ces actes.