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(Vidéo) Quand la révolte des agriculteurs gronde

Par Clara Serrano , Mise à jour le 26/01/2024 à 08:19

Après une première mobilisation silencieuse en décembre dernier, les agriculteurs élèvent cette fois la voix pour faire entendre leur mécontentement et leur détresse. Au Puy, ils étaient 200 à 300 à se mobiliser.

« On a besoin que l'agriculture soit considérée, de sentir que la France a besoin de nous. Parce que jusqu'à présent, les message que l'on a, c'est vous êtes des pollueurs, vous êtes des salauds, vous détruisez tout etc. »

Ce jeudi 25 janvier marque pour les agriculteurs altiligériens une grande journée de soulèvement. Alors que les manifestations durent déjà depuis plusieurs jours dans certaines régions du pays, la Haute-Loire tardait jusqu'à présent, mais a su se mobiliser en nombre.

En effet, ils se sont réunis comme prévu dès 10 heures ce jeudi matin, sur trois ronds-points de la périphérie ponot, pour ensuite se rendre respectivement sur les parvis de la Direction Départementale des Territoires et l'Office Français de la Biodiversité, avant de converger sur la place du Breuil du Puy-en-Velay, devant la préfecture.

Cette mobilisation, c'est d'abord pour les agriculteurs le reflet d'un besoin de reconnaissance, de la part du gouvernement et des citoyens. Mais aussi un besoin de clarté, notamment dans les règles et les lois en place, en France, en Europe et à l'échelle mondiale. 

« On bataille à retrouver notre place dans la société française. On est persuadés qu'on peut vous nourrir bien et avec des produits de qualité. Sauf que quand on vous les mets sur le marché vous préférez acheter des produits importés, pas chers plutôt que des produits de qualité français. Donc on ne sait pas trop comment se positionner » lance d'ailleurs Philippe Châtain, secrétaire général de la Fédération Départementale Des Syndicats d'Exploitants Agricoles.

« On sait faire bien, on peut faire bien, mais il faut qu'on nous laisse travailler », Philippe Châtain, secrétaire général FDSEA Haute-Loire.

En effet, c'est un appel lancé conjointement par l'ensemble des agriculteurs du pays, cette demande de davantage de libertés face à l'apparition constante de nouvelles contraintes.

Le secrétaire général de la Fédération Départementale Des Syndicats d'Exploitants décrit d'ailleurs : « Chaque mois, chaque semaine, on voit apparaitre de nouvelles contraintes, de nouveaux enregistrements à faire chez nous, de nouvelles règles à respecter, qui se superposent les unes aux autres et deviennent invivables. On ne sait plus lesquelles il faut qu'on respecte, et il y a même des cas où y compris l'administration ne sait plus nous éclairer. On est dans un système complètement aberrant. On a besoin de clarté et de savoir comment on peut travailler. »

Tous demandent reconnaissance et fin des contraintes. Photo par Clara Serrano

« On ne demande pas des fortunes, juste de quoi vivre dignement », Philippe Châtain.

En plus du poids des contraintes, et pour certains, « de l'agribashing », les agriculteurs soulèvent également celui de l'économie. David Richaud, apprenti à l'ISVT de Vals-près-le-Puy et fils d'agriculteur confirme les paroles de Philippe Châtain : « On ne demande pas des fortunes, juste de quoi vivre dignement. »

Il décrit par ailleurs l'inquiétude qui est la sienne et celle de ses camarades : « On se pose tous des questions sur l'évolution de notre métier. On se demande si on va réussir à avoir un métier stable, réussir à vire, à évoluer... »

Il précise d'ailleurs que certains étudiants actuellement en formation pour des métiers agricoles, et enfants d'exploitants, « ne veulent pas reprendre la ferme familiale, pour devenir salarié agricole, et ainsi s'assurer d'avoir un salaire, des horaires convenables, etc. ».

« Il faut impérativement que l'État bouge, et rapidement », Philippe Châtain.

En cette journée de mobilisation altiligérienne, aucun débordement n'est encore à déplorer. Un mouvement calme et pacifique donc, qui pourrait en revanche « s'intensifier, si aucune réponse n'est donnée rapidement par le gouvernement. « Il faut impérativement que l'État bouge, et rapidement », alerte Philippe Châtain.

Avant de poursuivre : « Ça pourrait être grave pour l'agriculture, et pour les manifestations qui vont s'intensifier. On n'exclue pas l'hypothèse de devenir plus virulents. »

De son côté, Gabriel Attal, récemment nommé Premier Ministre, devrait prendre la parole demain, 26 janvier. Affaire à suivre donc.

Sur place, David Richaud, apprenti et fils d'agriculteur ainsi que Anthony Fayolle, membre du bureau de la FDSEA, expliquent leur situation et celle de beaucoup de leurs homologues. 

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