La RD 40 est fermée depuis cinq mois. Deux éboulements ont touché la voie. Non seulement la circulation y est coupée mais la sécurité n'est pas assurée pour y effectuer les interventions nécessaires à sa remise en l'état. Un huissier de justice a été mandaté par le Département de la Haute-Loire pour faire évoluer la situation de la RD 40.
L'huissier a enjoint à WWF de mettre enfin en œuvre les solutions techniques présentées dans le devis de maîtrise d’œuvre qu’il a lui-même demandé à une entreprise spécialisée. Le Département précisait alors : " Compte tenu de la particularité des lieux, de l’impact sur l'activité économique et touristique ainsi que sur la population, le Département avec l’Etat et l’ensemble des partenaires du dossier s'est fortement impliqué pour définir ces solutions. Il appartient maintenant à WWF, en tant que propriétaire, d’agir pour sécuriser le site et libérer les deux voies de communication".
Chacun se renvoie la balle et les usagers de la ligne se mobilisent
Mais cette interventionn'a pas vraiment permis de débloquer le verrou de ce dossier. Entre les terrains privés gérés par leur propriétaire (WWF), la RD 40 gérée par la collectivité et la voie ferrée qui appartient à la SNCF, chacun se renvoie une peu la balle... et le déblaiement de la route est toujours au point mort.
Début août, le Collectif des Usagers des transports du Haut-Allier a pris le relais : ils étaient entre 250 et 300 à attendre le train, les bras chargés de valises, de parasols, d’animaux de compagnie… un mouvement de protestation pour dénoncer l’inaction du Département de la Haute-Loire et de WWF vis-à-vis de l’éboulement sur la RD 40 et la voie ferrée.
L’aspect juridique et l’aspect travaux du dossier dissociés
Selon nos informations, l’aspect juridique et l’aspect travaux du dossier de l’éboulement de rochers sur la route départementale 40 entre Pont d’Alleyras et Saint-Privat d’Allier ont été dissociés. Une opération qui permettrait d'entamer les travaux de déblaiement avant même que toutes les responsabilités ne soient définies. Une décision spéciale mais qui se justifierait par l'urgence de la situation.
En revanche, cette scission entre les deux volets du dossier n'aurait pas été imposée par le Préfet de Haute-Loire comme certains l'affirmaient initialement. En tout cas, nous n'avons trouvé aucune trace d'un arrêté de police allant dans ce sens.
Un accord serait proche pour reprendre les travaux au plus vite
L’espoir d’obtenir un calendrier de travaux peut-être avant la fin du mois d'août renaît donc avec cette décision. Toujours selon nos informations, les négociations sont en cours de finalisation et un accord serait proche pour reprendre les travaux au plus vite.
Les travaux de déblaiement pourraient ainsi débuter dans les semaines à venir, même s'il faut rester prudent, pour une réouverture fin septembre au mieux, plutôt courant octobre selon toute vraisemblance.
"Les atermoiements du Département, incapable, pour ses territoires reculés, de prendre des décisions efficaces de son propre chef"
En attendant, même si une solution semble se profiler à l'horizon, les riverains déplorent "les atermoiements du département de Haute-Loire, incapable, pour ses territoires reculés, de prendre des décisions efficaces de son propre chef".
Pendant ce temps des circulations de trains sont coupées, des zones touristiques délaissées. Les habitants des gorges sauvages de l’Allier préviennent d'ores et déjà qu'ils s'en souviendront et ironisent en conclusion : "il nous prend parfois à rêver de faire partie du département voisin de la Lozère, à sept kilomètres, autrement plus préoccupé de ses administrés".
Maxime Pitavy