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Chadrac

La ferme des frères Perrel : une remontée dans le temps

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:33

Ce jeudi 26 mars 2015, Thomas Rousseau, guide animateur, reçoit un groupe de huit personnes pour la visite de l’écomusée, quatre altiligériens, une ligérienne, deux ardéchois, mais aussi un Belge qui se trouve en villégiature aux Estables. Durant une heure, le guide, intarissable et passionné, entraîne les visiteurs dans un retour dans le temps, à une époque pas si lointaine et qui pourtant paraît à des millénaires, pour faire découvrir ou revivre la vie rudimentaire des paysans.

Le savoir-faire des frères Perrel….

Dans les premières pièces, les visiteurs repèrent, fascinés, les deux grandes panoplies d’innombrables outils ayant servi aux frères Perrel pour la fabrication de tout objet utile à leur confort et à leur existence. Thomas Rousseau révèle ainsi pourquoi les armoires possèdent des pieds en haut. Et encore, " les frères Perrel fabriquaient trois paires de sabots pour chacun, dont une paire pour le dimanche ", informe-t-il à la grande surprise de tous. " Ils vivaient en totale autarcie ", insiste-t-il enfin. Ainsi, ils exerçaient plusieurs métiers : agriculteur, éleveur bien sûr, mais aussi maçon, menuisier, ébéniste.

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La ferme des frères Perrel, imposante chaumière au toit de paille de seigle, a été construite en deux parties, une partie au 17ème siècle, l’autre au milieu du 18ème. La fratrie Perrel se compose de neuf frères, tous célibataires et sans enfants. Certains sont décédés jeunes, avant l’âge de huit ans, un est mort-né. Les deux derniers des frères Perrel sont morts à la maison de retraite de Laussonne en 1986, Albert à l’âge de 82 ans et Alphonse à 74 ans.

-----… et leurs conditions de vie

Puis dans une pièce entièrement voûtée, en basalte, pierre volcanique, les visiteurs s’ébahissent notamment devant les lits-armoires avec leur matelas en feuille de hêtre. Et le guide souligne la particularité du chiffre " quatre " de l’horloge, qui n’est pas, semblable aux autres chiffres, un chiffre romain écrit " IV ", mais tracé de quatre barres " IIII ". Ensuite, La cuisine les étonne davantage avec sa multitude d’objets intégralement conservés qui révèlent bien des secrets sur les conditions de vie des paysans. Dès lors, Thomas Rousseau apprend tout de l’utilité entre autres du four à pain, de la baratte, de la chaufferette, du boisseau… Et il illustre son récit d’anecdotes drôles et cocasses. Il narre la boutade d'enfants venus visiter l’écomusée assimilant la chaufferette à " un grille-pain " ou à " l’ancêtre du micro-ondes ". Les visiteurs décortiquent minutieusement les petits objets de l’étagère, notamment la petite vaisselle. " Pas d’évier, pas d’eau non plus ", avise pertinemment le guide.
La chambre attire, elle aussi, toute la concentration du groupe : les lits placards, les différentes armoires remarquablement façonnées. Le guide dévoile dès lors aux visiteurs stupéfaits, la raison pour laquelle les ancêtres dormaient assis. Il conte aussi l'interrogation d'enfants venus jadis visiter l'écomusée : " mais où est donc la salle de bains ? ", très étonnés de ce manque. Et tout un chacun contemple encore avec admiration les armoires emplies de lingerie et de divers objets dont la nécessité laisse la plupart perplexe. Certains se plaisent enfin à lire l’arbre généalogique de la famille Perrel pendant que d’autres épluchent les carnets de notes inscrites quotidiennement par " les Perrel " d’une écriture très lisible. De petits objets sont encore propices à des commentaires liés à l’étonnement, telles les pierres à venin, la cousette…

Une agriculture ni mécanisée ni motorisée
Le passage à l’écurie entraîne les visiteurs sur le plancher des vaches, véritable litière en bois. " Les bêtes étaient mieux loties que les hommes eux-mêmes ", observe Thomas Rousseau, divulguant au passage la véracité de l'expression " le plancher des vaches " encore formulée de nos jours. Et tout en présentant le gros matériel servant aux champs, l’araire, le brabant, la charrue à traction animale, le guide rapporte le grave accident de labour dont a été victime Alphonse en 1936. Et il met l’accent sur " l’absence de mécanisation à la ferme Perrel, ils n’ont jamais connu le tracteur ".
De petits outils sont également accrochés à une panoplie. On y trouve principalement les pièges à rats et à taupes entièrement conçus et fabriqués par les frères Perrel eux-mêmes. Les visiteurs sont hébétés aussi par le " jucadour ", poulailler situé en hauteur, les poules y accédant grâce à une sorte d’échelle. Enfin, le traîneau tiré par une jument, avec un collier à grelots autour du cou, dévoile le signe de richesse des frères Perrel.
 
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L’écomusée a été créé en 1978, après le départ, en 1974, de la dernière famille habitant la ferme, les frères Perrel. Mais avant sa création, il est classé aux monuments historiques en 1975. La bâtisse appartient aujourd’hui à la commune. Et l’écomusée est géré par une association de bénévoles, "l’association des amis des frères Perrel". Seul le guide animateur est salarié, épaulé en pleine saison par deux employés saisonniers. La fréquentation de l'écomusée, en hausse régulière jusqu’en 2010, a chuté ensuite pour enregistrer 8 450 visiteurs en 2014.

-----Une démonstration de fabrication d’un "cloissoux"

La visite se termine par l’exploration de la grange recouverte d’un volumineux toit de paille, très pentu, d’une superficie de 700 m2, composé de milliers de " cloissoux ". Après avoir commenté l’utilité du vannoir à grain principalement, du pourquoi de la couleur bleue des chars à bois, Thomas Rousseau fabrique de A à Z un "cloissoux" utile aux chaumiers sous le regard attentionné des personnes présentes. Il accompagne chacun de ses gestes d’une explication très rationnelle et judicieuse, permettant de comprendre toute la technicité de la confection d’un "cloissoux". "Mais, bon, le chaumier va quand même plus vite que moi", avoue-t-il modestement sous les éclats de rire des visiteurs. "C’est tout un travail !", reconnaissent, épatés, ces derniers.

Jacqueline, 59 ans, d'Orzilhac, Bernard, 58 ans, de Saint-Désirat en Ardèche, Elisabeth, 57 ans, du Puy et Marie, 52 ans, de Saint-Alban-les-Eaux dans la Loire. ont confié leurs impressions après la visite :

Emerveillés, les visiteurs quittent l’écomusée la tête remplie d’images fortes retraçant un passé évocateur pour certains, totalement inconnu pour d’autres. Et à l’unanimité, ils extériorisent tout simplement leur enchantement par ces mots : "c’était super !".


G.D.

Les horaires d'ouverture 2015 :

avril et octobre : mardi, mercredi et jeudi, de 14h à 17h
                      vendredi, samedi et dimanche, de 10h à 12h et de 14h à 17h

mai, juin et septembre : mardi, de 14 à 18h
                                vendredi, samedi et dimanche, de 10h à 12h et de 14h à 18h

juillet et août : du lundi au dimanche, de 10h30 à 12h30 et de 14h30 à 18h30
                     (visite à 10h30, 11h30, 14h30, 15h30, 16h30 et 17h30)

novembre (jusqu'au 11 inclus) : mardi, mercredi et jeudi, de 14h à 16h
                                                vendredi, samedi et dimanche, de 10h à 12h et de 14h à 16h

La visite est exclusivement guidée et dure une heure environ.
La dernière visite a lieu une heure avant la fermeture.

Pour d'autres infos, contacter le guide au 06.27.59.14.52
                       ou par mail : ecomusee.perrel@gmail.com, ou sur le site www.moudeyres.fr

Les tarifs 2015 :

Adulte 5€, enfant 2,50€, groupe adultes 3.50€/pers., groupe scolaire 2€ /par enfant
visites-services : école 1/2 journée 30€, école journée 50€, jeu de piste 3€

D'autre part, une boutique propose des cartes postales à 0,50€, carnets à 4€, boîte crayons à 5€, cabas à 5€, affiche à 1€, sans oublier le livre de la ferme Perrel à 12€ et bien d'autres livres encore.

Enfin, le 1er juin, la Chaumière des Saveurs et de l'Artisanat ouvre, dans le centre du village, un commerce local de proximité. Ce sera non seulement une boutique de vente des produits locaux, d'origine agricole ou artisanale, mais aussi un point restauration, d'une capacité de 50 personnes, qui proposera des menus pour groupes à 23 € sur la base de produits du terroir locaux.

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