Le Front National entend "faire entrer à l’Assemblée départementale les idées de la majorité silencieuse des Altiligériens", explique Pierre Cheynet. Accompagné de Suzanne Fourets, il se présente donc aux élections départementales des 22 et 29 mars prochains.
Pour l'instant, ni l'UMP, ni le PS n'ont présenté de têtes d'affiches face au FN car il est très fort probable qu'une candidature commune et républicaine soit opposée au ticket frontiste. Non seulement ça ne fait pas peur au FN, mais c'est même peut être une aubaine pour ce parti qui se nourrit régulièrement du rejet des partis au pouvoir depuis des décennies, et qu'il aime appeler "l'UMPS".
"Un attelage brinquebalant qui manque de cohérence et de cohésion"
Les candidats frontistes pensent pouvoir créer la surprise et se félicitent d'avoir "déjà partiellement réussi", soulignant "l’absence des ténors politiques locaux" face à leur candidature. Favori de ces élections il y a six mois encore, Guy Vocanson (conseiller général PS sortant) ne se représente pas. Claude Vial, qui avait battu Pierre Cheynet aux dernières municipales à Aurec a lui aussi renoncé à se porter candidat, tout comme Frédéric Girodet, président de la Communauté de communes.
"Pour faire bonne figure, les partis du système semblent avoir misé dans notre canton sur un binôme UMPS, sans doute le premier de France, conduit par deux élus communautaires que tout oppose", ironise Pierre Cheynet en référence au très probable binôme de Florence Teyssier, issue d’une municipalité de gauche et Daniel Tonson (divers droite). Il dénonce donc "un attelage brinquebalant qui manque de cohérence et de cohésion et qui n’est unie que par la volonté de priver le Front National de représentants, dans un esprit bien peu démocratique".
Insécurité, assistanat, précarité... toujours les mêmes ingrédients dans la recette frontiste
Concernant les axes de campagne, sans surprise, le parti frontiste va surfer sur le sentiment d'insécurité, pointant du doigt "l’extension des problèmes urbains de la banlieue de Saint-Etienne et Firminy vers le nord-est de la Haute-Loire" et s'engageant dans "la lutte contre l’insécurité et la défense des Français d’abord". Rappelons que pour les élections européennes, 35% des électeurs du canton d’Aurec, le plus peuplé du département, avaient voté pour le FN.
Inutile donc de changer de recette, les traditionnels ingrédients sont là : la précarité sociale, l’explosion fiscale, et "l’assistanat envers certaines minorités auprès desquelles on achète la paix sociale au détriment du plus grand nombre". Profitant d'un hiver particulièrement enneigé ces dernières semaines, les candidats du FN dénoncent enfin "une baisse de la qualité du déneigement et de l’entretien de nos routes".
Augmentation du budget du SDIS et baisse des indemnités des élus
Côté proposition, le Front National propose un salaire parent dépendant pour les personnes ayant un parent handicapé ou dépendant à charge. Ils s'engagent aussi à "défendre l’égalité des territoires". L’entretien des routes, en particulier des portions de départementales accidentogènes, figure également au rang des priorités, tout comme l’achèvement de la mise à 2 X 2 voies de la RN 88 jusqu’au Puy.
Le binôme bleu marine dénonce également "les coupes sombres de la majorité départementale dans le domaine de la sécurité incendie et des regroupements autoritaires de casernes, alors qu'elle a augmenté les impôts de près de 40 % en 10 ans" et assure qu'il donnera au SDIS, s'il est élu, "les moyens d’assurer l’ensemble de ses missions dans des conditions idéales". Pierre Cheynet s'engage aussi à "un plan d’économies drastiques sur les dépenses de fonctionnement du conseil général", avec comme première proposition s'il siège au Département "une baisse symbolique de 15% des indemnités des élus".
Présentation des candidats
Pierre Cheynet a longtemps été secrétaire départemental du FN de Haute-Loire (de 2000 à 2015), et il est toujours membre des instances nationales du FN (réélu au comité central en 48ème position lors du Congrès de Lyon). Conseiller municipal d’Aurec-sur-Loire et chef de file de l’opposition dans la commune, il est aussi conseiller communautaire Loire-Semène. Juriste publiciste, il a 35 ans. Suzanne Fourets a 63 ans. Conseillère municipale depuis mars 2014, elle est engagée au sein du Front National depuis un an, très impliquée dans le monde associatif, notamment dans la défense de l’environnement et du patrimoine local.
Pierre Cheynet et Suzanne Fourets ont coutume de dire qu’ils sont "les plus Saint-Justaires des Aurécois et les plus Aurécois des Saint-Justaires", ayant chacun de fortes attaches avec les communes d’Aurec et de Saint-Just-Malmont. Le ticket est suppléé par André Lesven, un jeune conseiller municipal de 27 ans, comptable de profession, et cheville ouvrière du parti de Marine Le Pen dans le canton.