Le Service Départemental d'Incendie et de Secours (SDIS) de la Haute-Loire vient d'être récompensé du prix national de l'innovation décerné par l'ecole Nationale Supérieure des Officiers de Sapeurs-Pompiers (ENSOP).
Le jury national est constitué d'universitaires, d'élus et d'officiers supérieurs de sapeurs-pompiers.
Ce prix vise à récompenser les projets constituant des avancées majeures pour la profession.
Avec son nouveau GPS intégrant "les données métiers", le SDIS de Haute-Loire a donc logiquement été récompensé puisque son innovation permet de réduire les délais d'intervention et donc d'améliorer l'efficacité des interventions.
- Le lieutenant-colonel Alain Mailhé, directeur du SDIS de Haute-Loire, revient sur la genèse du projet et explique l'avancée que cette innovation devrait représenter pour la profession.
Fini les cartes en papier !
Jusqu'à présent, le diercteur du SDIS de Haute-Loire affirme que "la plupart des interventions se faisait à partir de cartesen papier", et non de GPS, car ce dernier, lorsqu'il est destiné au grand public, est "davantage axé sur le tourisme et on y trouve très peu d'informations et de mise à jour sur les zones industrielles ou sur les lotissements par exemple".
Avec ce nouvel équipement, les soldats du feu entendent donc gagner en efficacité, aussi bien au centre de secours (aide à l'analyse de la zone d'intervention pour un meilleur acheminement des engins,) que dans les véhicules d'intervention.
Pour ces derniers, il suffit d'un code à cinq chiffres (donné par le centre de secours), corresponsant à un objet unique de la cartographie (environ 80 000 pour la carte altiligérienne) pour le trouver aussitôt sur le GPS, ce qui évite de chercher parfois durant de longues minutes, à vive allure et de nuit, des lieux-dits que le GPS grand public n'aurait finalement pas trouvés.
----Une centaine de GPS ont été déployés dans l'ensemble des centres d'incendie et de secours du département et depuis déjà presque deux années d'utilisation quotidienne, "ils ont montré tout leur intérêt opérationnel", relève le lieutenant-colonel Alain Mailhé.
-----Il permet "d'adapter au plus vite les moyens à mettre en oeuvre et la stratégie à adopter"
Sur ce nouveau GPS, on retrouve des données propres à l'établissement, "comme par exemple les matières inflammables, ce qui permet d'adapter au plus vite les moyens à mettre en oeuvre et la stratégie à adopter", explique le commandant Patrice Achard.
Dernier exemple en date avec l'incendie de Sevarome à Yssingeaux, car cet outil "nous a permis de limiter la propagation du feu au plus vite et ainsi indirectement de sauvegarder des emplois", commente-t-il.
Le concours d'un étudiant
Ce projet a nécessité le long et complexe développement d'une procédure technique pour intégrer les données pompiers dans ces GPS. Pour mener à terme ce projet, le service prévision / cartographie du SDIS 43 a collaboré durant cinq mois avec le monde universitaire grâce à Julien Chopy, un étudiant stéphanois de Master II "système d'information géographique".
Grâce à son concours, le nouveau GPS intègre désormais points d'eau, reliefs, établissements industriels, poteaux incendie, lignes SNCF et RTE ou encore près de 1 200 établissements accueillant du public.
- Le lieutenant-colonel Alain Mailhé énumère tous les nouveaux éléments que les sapeurs-pompiers ont intégré sur ce nouvel équipement et assure que les délais d'intervention devraient être réduits.
Un GPS protégé, accessible uniquement aux sapeurs-pompiers
Attention ! Ce GPS amélioré n'est pas accessible au grand public, il est réservé uniquement aux sapeurs-pompiers. Il a d'ailleurs "été protégé par des licences propres pour qu'il ne puisse être utilisé qu'en interne", précise le lieutenant-colonel Alain Mailhé. Pas question donc de le commercialiser (les sapeurs-pompiers n'en ont pas le droit de toute façon).
Quant au coût de l'opération, il est moindre "car on a signé une convention avec l'équipementier GPS, donc c'est à titre gratuit. A final, il n'y a que l'acquisition de la centaine d'équipements pour nos services qui a eu un coût pour la collectivité", qui serait de l'ordre de 15 000 euros.
Maxime Pitavy