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Burn out (2/2) :  "Cela a été très violent pour l'image de moi"

Par Nathalie Piendel , Mise à jour le 05/01/2024 à 06:00

Suite et fin de ce portrait croisé sur le burn-out, avec le témoignage d'une seconde jeune femme. Faustine nous raconte. 

À 33 ans, elle sort depuis peu la tête de l'eau. "La sonnette d'alarme a retenti à la fin de l'été 2021." Suite à, selon Faustine, une accumulation de tâches, d'événements et de changements, personnels et professionnels, sur une courte période. 

Issue du secteur social, la jeune femme a travaillé plusieurs années dans la coordination de multi-sites (accueil de loisirs / périscolaire). "J'étais un peu le couteau suisse : budget, ressources humaines, management, formation, mais je ne m'en plaignais pas, j'aime la polyvalence." 

Surcharge mentale et décharge de responsabilité 

Sophie, psychologue à Issoire, nous parlait dans l'article précédent d'un profil de personnes touchées par le burn-out, mais d'autres facteurs sont à relever selon elle. "Il n'y a plus réellement de fiche de poste, les tâches sont morcelées, éparpillées, mal définies. Tout cela créé de la surcharge mentale, et de la frustration de ne pouvoir accomplir une tâche pleinement et la terminer. Il y a aussi le problème de la décharge de responsabilité de la hiérarchie, les personnes se retrouvent à faire le tampon et endossent une pression qui n'est pas la leur."

"J'étais tellement fatiguée que j'avais peur d'en mourir." 

Pour la jeune femme, tout bascule l'été 2021. A des bouleversements personnels s'ajoutent alors des relations hiérarchiques pesantes, la charge de travail estivale s'intensifie en l'absence de collègues, et Faustine, perfectionniste dans l'âme, tire alors "un peu" fort sur la corde.  

Incomprise par ses proches au début, elle s'enfonce dans une grande solitude, incapable de gérer les actes du quotidien. "Cela a été très violent pour l'image de moi. J'ai toujours été pleine d'énergie, multitâches, et là je ne pouvais même plus faire mon ménage, me faire à manger. J'étais tellement fatiguée que j'avais peur d'en mourir." 

Faustine contracte également durant ce burn-out la mononucléose, une maladie infectieuse qui épuise son énergie vitale, déjà affaiblie par les troubles du sommeil, et par une anxiété constante, privée de clarté sur son avenir. 

Malgré cette descente aux enfers, la jeune femme a toujours gardé le goût de vivre, et la combativité. "Je me suis dit que c'était une épreuve de la vie pour que j'apprenne à m'écouter, à m'aimer, et que je devais tout faire à présent pour mettre de la joie dans ma vie. Ma psychologue m'a beaucoup aidé à ça, à rire de mes névroses."

Alors elle décide de relever la tête."Je me suis reconnectée à moi et à mon corps, par les loisirs, l'escalade, les balades en nature, la méditation, les auto-massages." 

"Il me reste à répondre à la question : Qui-es-tu ?"

Aujourd'hui, Faustine apprend à reconnaître ses limites et à écouter ses ressentis. "Je cultive la patience, et j'apprends à recevoir. Même des petites choses, le sourire de la boulangère ce matin, les compliments, dire simplement merci et se reconnecter au beau."

Et si Faustine retrouve la joie de vivre, "Maintenant, il me reste à répondre à la question : Qui-es-tu ? Découvrir et apprivoiser peu à peu la personne que je suis devenue." 

La jeune femme se lance alors dans le bilan de compétences et la reconversion professionnelle, une évidence pour elle, dans sa démarche de guérison. 

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