Elle était reconnue comme une grande, une très grande, par l'ensemble de ses pairs. Elle était connue et appréciée par tous les vrais amateurs d'Art en France et même à l'étranger. Exposée à Paris et New-York, mais finalement trop peu connue en Haute-Loire, Louise Delorme est décédée le 25 novembre dernier, à l'EPHAD de Lantriac dans lequel elle était accueillie depuis quelques années déjà.
Née dans une ferme de Noustoulet en 1928, dans une famille de paysans, elle était partie vivre à Paris dans les années cinquante pour y suivre des cours à l'école des Beaux-Arts ainsi qu'aux côtés du peintre Henri Goetz. C'est auprès de ce dernier qu'elle posera son style, minimaliste et empâté , minéral et tellurique, porté par une matière violente, sombre et lumineuse à la fois, dans laquelle se retrouve à la fois l'influence du fauvisme et du cubisme.
Ses tableaux donnaient vie aux matériaux du quotidien, le bois ou la pierre, rendaient hommage à la végétation sauvage de sa terre natale ou à des figures chères à l'histoire locale comme la vierge noire exposée dans les travées de la cathédrale du Puy.
Pierre Lévy, l'un des plus grands collectionneurs d'Art du siècle dernier, comparait sa peinture à celle de Nicolas de Staël.
L'artiste qui disait souvent avoir autant aimé la vie parisienne que la vie des champs repose désormais au petit cimetière de Saint-Pierre Eynac.