Plongée dans la vie d'un cabinet d'avocats comme un autre... ou presque. Pierre Maillard, le personnage central (interprété par Daniel Russo), s'apprête à plaider dans une affaire de haute importance. Son patron, qui souhaite en toute hypocrisie se débarasser de lui, ajoute un peu de nervosité et de tension à ce début de journée.
Et que dire de l'ex-compagne du personnage central, fraîchement embauchée pour substituer sa secrétaire. La tension monte d'un cran pour cet avocat froid et rigide, bourré de principes semblables à des TOC (troubles obssessionnels du comportement). Surtout lorsque les scènes se répètent inlassablement, comme dans une histoier sans fin...
A deux doigts de sombrer dans la folie, il multiplie les pitreries
Il essaie bien d'alerter les divers protagonistes de ces scènes répétées, il est le seul à s'en rendre compte. Il a beau signer maintes fois les mêmes pièces que lui présente sa secrétaire, lorsqu'elles lui reviennent en main, elles sont toujours vierges de son empreinte. Idem pour la boîte de cigare qu'il offre à son patron pour s'en débarasser, et qui finit inexorablement par revenir sur son bureau...
A deux doigts de sombrer dans la folie, l'avocat multiplie les pitreries et le théâtre du Puy rit à gorgre déployée. Un seul personnage le comprend et vit le même enfer sans que personne d'autre ne puisse le voir ou l'entendre : il s'agit d'un millionaire décédé le jour même et dont le héros a détruit le testament pour favoriser la veuve, bien loin d'être éplorée...
Un malin plaisir à orchestrer leur vengeance
Cette dernière s'est bien joué de son mari pendant des années, tout comme le patron de l'avocat, qui manoeuvre en sous-main pour se séparer de Pierre Mayard. Pouvant revivre les scènes à volonté, les deux victimes vont finalement se lier d'amitié et prendre un malin plaisir à orchestrer une vengeance ne manquant ni de piquant, ni de gags à répétition.
Les comédiens des Bouffes Parisiens ont séduit les spectateurs du théâtre municipal dans cette pièce vive et totalement absurde, sans prétention mais dont l'humour est d'une efficacité redoutable.
Maxime Pitavy