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On a testé pour vous le Calendrier de l’Après...du côté des artistes

, Mise à jour le 07/12/2023 à 17:00

La 4ème édition de l’évènement phare du P’tit Café bat son plein actuellement, du 1er au 24 décembre, place du Marché couvert au Puy. Le principe est que le public découvre, sans connaître le programme à l’avance, les artistes venus se produire chaque soir de 19 à 19h30.

En compagnie de trois acolytes, un journaliste de Zoomdici a dépoussiéré sa guitare pour tenter cette aventure haut-perchée.

Le P’tit Café se trouve derrière le mastodonte des Halles ponotes, place du Marché couvert. Depuis le 1er décembre, la fenêtre de son premier étage s’ouvre à 19 heures précise pour se refermer 30 minutes après. Et chaque soir, des visages différents apparaissent devant un public plus au moins nombreux.

Comme un calendrier de l’Avent, celui du P’tit Café, baptisé Calendrier de l’Après, se conçoit de la même façon. À la différence près que, au lieu de chocolats trop sucrés ou de jouets en plastique made in China, ce sont de véritables humains qui se cachent derrière la fenêtre surprise.

Des groupes de musique, des danseurs, des conteurs, des magiciens, des paroliers, des comédiens… Pendant une demi-heure chaque soir, la place du Marché couvert devient un spectacle vivant, gratuit et antimorosité.

La rédaction de Zoomdici qui n’a peur de rien, même de se ridiculiser, a confié la lourde tâche à l’un de ses éléments pour vivre ces 30 minutes non pas avec le public, mais au 1er étage du café associatif.

Voici son récit de voyage

La peur au ventre

Les instruments sont prêts. Les amplis ronronnent. La liste des morceaux est posée un peu « à l’arrache » sur la scène en bois montée pour l’occasion dans la toute petite pièce de l’étage. Il est 18h55 et un autre bruit s’ajoute alors dans l’espace réduit. Celui des ventres qui gargouillent, martelés par le stress qui ne cesse de faire du hard rock dans les tripes.

Vous prendrez bien un p'tit verre de bile ?

On a éteint les lumières pour créer l’effet de surprise prévu à 19 heures pétantes. Reste plus que trois minutes. On se tient là, tous les quatre, à avaler notre salive et à se demander ce qu’on « fout » là, qu’on serait bien mieux en bas à se boire un bon vin chaud ensemble ou une bonne bière bien fraîche et attendre justement que la fenêtre ne s’ouvre.

À travers les carreaux de la fenêtre, on peut voir des formes en bas. Certaines silhouettes discutent entre elles, d’autres tapotent sur leur téléphone. Les plus cruelles regardent attentivement vers nous, les yeux plissés telles des harpies, comme si elles nous voyaient vraiment « flipper comme des ouf ».

Patricia, diva et cœur du groupe Athome.
Patricia, diva et cœur du groupe Athome. Photo par Clara Serrano

« Combien de cordes contient une guitare ? » Heu...

Et puis arrive l’instant. Celui des dernières secondes qui s’égrainent avant que The Show must go on, pour reprendre un titre de Queen. Des secondes plus lourdes qu’un riff de Sepultura ou de System of a down. Là, étrangement, durant ce Final Countdown, on est certain d’avoir oublié tous les morceaux, toutes les partitions, qu’on sait à peine combien de cordes contient une guitare ou à quoi peut bien servir le capodastre posé à coté.

La Vierge, fan de rock

Et on ouvre la fenêtre en même temps que les puissantes lumières éclairent sans pitié nos visages blafards. Devant, à trois mètres en dessous, ils ont l’air d’être des milliers de personnes à scander le nom de notre groupe. Encore aveuglés par l’allumage des projecteurs, on devine d’immenses banderoles qui traversent la place de part en part, avec nos prénoms écrits dessus en large lettres dorées. La Vierge elle-même semble être drapée d’un t-shirt à l’effigie de notre célèbre groupe Athome.

Nicolas (multiinstrumentiste) et Claude (percussionniste) sont l'arbre à cames d'Athome.
Nicolas (multiinstrumentiste) et Claude (percussionniste) sont l'arbre à cames d'Athome. Photo par Clara Serrano

De l’amour et de l’amitié. De la bienveillance et des sourires

Ce n’est qu’une fois que nos pupilles aient fait le point à travers les spots que la méga foule de départ s’avère finalement moins dense que nos premières impressions. Les banderoles se révèlent être des écharpes secouées par le vent. Quant à la Vierge, elle fait sa statue, totalement insensible à notre présence.

À la place, ce ne sont peut-être pas des milliers qui sont là, pas même une centaine. Mais juste quelques poignées de personnes, composées surtout d’amis, de copains, de familles et de collègues. Car c’est ça, le Calendrier de l’Après du P’tit Café. De l’amour et de l’amitié. De la bienveillance et des sourires. Une chouette fenêtre ouverte sur un théâtre le plus vivant du monde.$

Nicolas à la guitare pose ses accords sur la voix exceptionnelle de "Pat".
Nicolas à la guitare pose ses accords sur la voix exceptionnelle de "Pat". Photo par Clara Serrano

Pour tous les « potos » venus là, juste pour nous

Et comme un compte à rebours inversé, là où les secondes étaient avant des supplices intestinales, celles-ci deviennent de la pure adrénaline, nous euphorisant collectivement. Alors, on prend nos instruments, on souffle un bon coup, et on balance tout ce qu’on a pour tous les « potos » venus là, juste pour nous.

Nina Simone, Pomme et Noir Désir, Queen, M... À l’étage, les riffs s’enchaînent, les « pains » aussi, les rires et les grimasses, les doutes et les instants complices. En bas, ce sont des applaudissements, des encouragements, des voix qui chantent ces morceaux que tout le monde connaît.

Finalement, à peine les premières notes consumées que les dernières arrivent. Trente minutes qui promettaient d’être une existence dans les feux de l’enfer se sont mutées en un claquement de doigt de béatitude.

Car c’est ça, le Calendrier de l’Après, au P’tit Café

Et quand l’ultime accord résonne sur la place, quand le dernier claquement de main se meurt doucement, on range la guitare et la basse. On éteint les micros. On pose les baguettes. Et, on ferme cette fenêtre magique qui ne s’ouvrira que le lendemain, pour un autre show, pour un autre instant, pour un autre rendez-vous si beau, si chaud, et tellement humain. Car c’est ça, le Calendrier de l’Après, au P’tit Café.

Le numéro 6 pour le 6 décembre. Du 1er au 24, ce sont ainsi 24 représentations offertes.
Le numéro 6 pour le 6 décembre. Du 1er au 24, ce sont ainsi 24 représentations offertes. Photo par Laurane Vidil

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