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La future station d’épuration de Chadrac comme si vous y étiez

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 30/11/2023 à 04:00

Toute la presse locale a été invitée à visiter les travaux en cours dans la plus grande station d’épuration du département. Près de 10 millions d’euros hors taxes ont été injectés pour faire de cette structure un établissement ultra moderne.

« C’est le chantier numéro un, actuellement, dans l’Agglomération du Puy-en-Velay », mentionne Roland Gobet , vice-président délégué à l’eau et à l’assainissement de la collectivité. En ce sens, ce sont précisément 19,5 millions d’euros investis pour rénover à 90 % la vieille station d’épuration cinquantenaire, accroître sa capacité d’absorption et faire en sorte que son process colle aux enjeux d’aujourd’hui à savoir la préservation de l’environnement.

Un nouveau corps pour ses 50 ans

Pour la petite histoire, l’édifice a ouvert ses portes en 1974. La station subit alors un premier lifting qui double sa surface en 1994 et reste comme ça durant trois décennies. Depuis avril 2022 et jusqu’au début de l’année 2025, c’est carrément un changement de corps qui est en train de s’opérer sur les bords de Loire.

« De plus en plus de problématiques s’additionnaient au cours du temps, partage Laurent Ferrer, Directeur de la DEA (Direction de l’Eau et de l’Assainissement). Nous avions notamment un process très vieillissant et des soucis de gestion des eaux pluviales. »

Il poursuit : « En prenant en compte ce contexte, l’Agglo a décidé de refondre la station d’épuration à près de 90 %. »

Laurent Ferrer, Directeur de la DEA, décrit aux élus le nouveau visage de la station.
Laurent Ferrer, Directeur de la DEA, décrit aux élus le nouveau visage de la station. Photo par Nicolas Defay

Moins de boues, moins énergivore, moins polluante

Sans trop s’immerger dans les aspects techniques d’une complexité certaine, Laurent Ferrer vulgarise le nouveau procédé installé. « La station est reprise avec ce même dispositif de boues activées. De façon schématique, une biomasse du vivant mange la pollution organique. Mais là, ce sont des process bien plus modernes qui nous permettent de réduire considérablement les volumes des bassins, de diminuer la consommation d’énergie et d’incorporer beaucoup moins de réactifs tels que le chlorure ferrique. »

Le traitement en question est appelé « boue aérobies granulaires ». D’après l’entreprise SOURCES qui a développé le procédé, cette solution est en pleine expansion dans le monde entier. Entre 25 et 30 % de l’énergie serait ainsi économisé par rapport à un procédé classique.

Les bassins de traitement bénéficient du procédé Nereda® par l'entreprise SOURCES.
Les bassins de traitement bénéficient du procédé Nereda® par l'entreprise SOURCES. Photo par Nicolas Defay

« Parfois, l’afflux de l’eau de pluie est si important et rapide que la première vague ne peut être absorbée par la station »

Si la station dispose encore d’une capacité de traitement de 63 750 équivalents-habitants, la plaçant au rang de la plus importante de la Haute-Loire, elle montera sa jauge à 75 000 à son terme. D’autre part, pour palier aux inondations de plus en plus fortes et brutales, un bassin d’orage de 5 800 m³ a été édifié.

« Les pluies sont moins diffuses mais les orages de plus en plus violents, souligne Laurent Ferrer. Parfois, l’afflux de l’eau de pluie est si important et rapide que la première vague ne peut être absorbée par la station. Cette quantité d’eau polluée après son passage sur les toitures, les routes ou les canalisations prend alors le risque de rejoindre directement la Loire sans avoir pu être traitée avant ».

Le bassin d’orage aura cette fonction d’espace tampon le temps que l’eau soit totalement dépourvue des particules polluantes avant d’être acheminée dans le cours d’eau.

La plupart des anciens équipements vont être être détruits et évacués.
La plupart des anciens équipements vont être être détruits et évacués. Photo par Naomy Laurent

Plein gaz !

Autre ajout de taille, la méthanisation. « Les boues vont être méthanisées, ce qui va nous permettre de produire du gaz et de le réinjecter dans le réseau EDF », nous apprend Philippe Joujon, Président la DEA.

La production de biométhane se situe, selon les chiffres communiqués par la Communauté d’Agglomération du Puy, à 280 000 Nm3/an*. Les recettes attendues avec la revente au réseau gazier français est de l’ordre 400 000 euros HT par an.

Et quid des boues aseptisées ?

En ce qui concerne les milliers de tonnes de boues traitées, la DEA collabore avec leur exploitant SUEZ. Ce dernier les récupère pour les disposer dans une plateforme de compostage. « Les boues sont de nouveau traitées afin qu’elles deviennent un produit normé, termine Laurent Ferrer. À ce moment, il n’y a plus de déchets mais une matière qui peut être épandue dans les champs agricoles ».

* Nm3 : Nm³ est une unité de mesure de quantité de gaz qui correspond au contenu d'un volume d'un mètre cube pour un gaz se trouvant dans les conditions normales de température et de pression.

Mis bout à bout, ça fait beaucoup de boue.
Mis bout à bout, ça fait beaucoup de boue. Photo par Naomy Laurent

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