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Les opposants au crématorium font feu de tout bois

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 29/11/2023 à 04:00

Le 22 juin dernier, l’Agglo du Puy avait annoncé le projet d’implantation du tout premier crématorium en Haute-Loire à Saint-Christophe-sur-Dolaison. Si les élus souhaitent la première crémation en début d’année 2026, ça sent déjà le roussi dans le bourg, les braises de la contestation de plus en plus ardentes.

Sandra Lombardy, élue à la Communauté d’Agglomération du Puy, avait partagé au mois de juin 2023 les caractéristiques du futur crématorium de St Christophe. « L'établissement aura une surface de 623 m² sur un terrain à proximité du nouveau stade de foot, dans une zone isolée et en retrait ».

Toujours d’après ses informations, la structure devrait être équipée d'un seul four, avec la possibilité d’en accueillir un second en cas de forte demande. OGF, l’entreprise en charge de construire et de gérer le crématorium, prévoit alors 700 crémations au terme de la première année.

« Cette fois, il n'y a pas de riverains et donc pas de polémiques. »

Du côté de la mairie Saint-Christophe-sur-Dolaison, le champagne a semble-t-il été sabré car, pour le maire Daniel Boyer : « Il y a eu 100 % de vote pour le projet du crématorium au Conseil municipal, avait-il indiqué lors du Conseil communautaire du 22 juin. Et selon ce qu'on entend dans le bourg, les gens ont hâte que l'établissement soit opérationnel. Il n'y a eu aucun soulèvement de la part de la population. Je suis très heureux pour St-Christophe ».

Michel Joubert, Président de l’Agglo, avait même remis une bûche dans ce feu de joie : « Le lieu est idéal !, s’était-il écrié ce 22 juin. Cette fois, il n'y a pas de riverains et donc pas de polémiques.(…) Toutes les conditions sont réunies pour que le projet aboutisse enfin ! »

« Ce sont déjà plus de 150 personnes qui ont confié leur désapprobation. »

Sauf que...un vent de contestation se lève sur le plateau, soufflant sur un foyer resté jusqu’à présent silencieux. À travers une pétition mise en ligne le 23 octobre 2023, le Collectif de défense du cadre de Saint-Christophe-sur-Dolaison entend bien se dresser fortement contre le projet.

Si cette pétition recueille pour l’instant 47 signatures, sa version papier est près de 4 fois plus lourde. « Ce sont déjà plus de 150 personnes qui ont confié leur désapprobation par ce bais là, partage un membre du Collectif. Et nous n’avons eu le temps de ne sonder que 10 % de la commune ! »

Il ajoute : « Une fois que nous aurons rencontré chaque habitant de Saint-Christophe, nous porterons cette pétition et nos arguments devant le maire pour qu’il nous entende vraiment ».

« Nous ne voulons pas d’émanations de gaz carbonique, d'oxyde d'azote, de dioxine de mercure. »

Concernant justement les arguments, les opposants au crématorium évoquent plusieurs aspects. Le premier est la préservation du cadre de vie « dans une commune où il fait bon vivre. (…) Les crématoriums ont des impacts environnementaux non négligeables, notamment en termes d'émissions polluantes (…) Nous ne voulons pas d’émanations de gaz carbonique, d'oxyde d'azote, de dioxine de mercure à proximité de nos habitations », est-il mentionné sur la pétition.

 « Avez-vous envie de voir un défilé funéraire passer sous vos fenêtres et raviver vos souvenirs douloureux ? ». Le Collectif de défense du cadre de Saint-Christophe-sur-Dolaison 

« Qui voudrait acheter ou faire construire à proximité d'un crématorium ? »

La seconde flèche enflammée envoyée contre le projet porte sur le réchauffement climatique. « Que doit-on penser de la pollution du crématorium favorisée par de très hautes températures ? Et aussi de celle qui en découle avec le transport des citernes de gaz par la route, le gaz de ville ne passant pas dans notre commune ! »

Troisième boulet rouge catapulté par le Collectif, celui de la dépréciation des biens immobiliers. « Tous les propriétaires devraient se soucier de la valeur immobilière de leur bien car celle-ci va chuter. Qui voudrait acheter ou faire construire à proximité d'un crématorium ? »

Actuellement, avec la Corrèze, le Lot, la Lozère et la Haute-Marne, la Haute-Loire fait partie des derniers départements en France à ne pas être pourvu d’un crématorium.

 

 

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