En 2021, la Commission européenne imposait aux États membres de prendre des mesures pour limiter l'accidentalité des deux roues motorisés. Pour cela, chaque gouvernement devait, soit mettre en place le contrôle technique obligatoire (CT2RM), soit mettre au point une série de 9 mesures alternatives.
« L'État avait reconnu l'efficacité de ces mesures alternatives » Didier Renoux
Au moment de la déposition du règlement européen, le Gouvernement avait choisi cette seconde solution. Parmi les mesures concernées, l'extension de la prime à la conversion aux deux roues motorisés, l'installation de radars sonores, le renforcement des campagnes et des actions de sensibilisation à la sécurité des deux roues motorises, ou encore l'adaptation du permis B pour la sécurisation des usagers vulnérables ou encore du permis AB, pour l'apprentissage de l'entretien du véhicule et de l'écoconduite.
Selon Didier Renoux, le délégué général de la Fédération français des motards en colère, l'adoption de ces mesures alternatives était une reconnaissance de la part de l'État, de l'inefficacité du contrôle technique.
Mais alors que l'expérimentation des radars sonores avait déjà débutée, changement de politique au sein du gouvernement.
« Tous les moyens sont bons pour lutter contre le contrôle technique »
D'après Didier Renoux, ce revirement de situation au sein du gouvernement serait dû à des pressions, effectuées auprès du Conseil d'État par trois associations.
Il explique : « L'association est tout à fait d'accord sur le fait qu'il est nécessaire de lutter contre la pollution gazeuse et sonore et pour une meilleure sécurité routière. Mais tous les moyens sont bons pour lutter contre ce contrôle technique. Nous allons tout mettre en œuvre, dans le cadre de la légalité bien sûr » et dénonce : « Il faut voir à qui profitent ces contrôles techniques. »
« Un contrôle technique inutile »
Ce que dénonce la FFMC, c'est l'inefficacité d'un tel contrôle. « Lorsque le contrôle technique a été mis en place pour les voitures, les défaillances techniques représentaient 17 % des tués sur la route. C'est seulement 0,3 % pour les motards. C'est une population consciente du danger qu'elle court, n'étant pas protégée par une carrosserie. »
Pour prouver l'inefficacité de ce système, l'homme s'appuie également sur les résultats des pays voisins : « Parmi tous les pays européens qui ont mis en place un CT2RM, aucun d’eux ne peut se targuer d’avoir amélioré la sécurité : on constate même dans la moitié de ces pays une augmentation de l’accidentalité. Concernant le bruit excessif, l’Allemagne en est à fermer des routes aux motos en raison des nuisances sonores, alors même qu’un CT2RM y est obligatoire depuis plus de 20 ans »