Le 13 octobre dernier, le pays était marqué par l'assassinat de Dominique Bernard à Arras. Dans le même temps le conflit israélo-palestinien bat son plein et les populations subissent chaque jour l'escalade des violences.
C'est dans se contexte, et alors que les collégiens et lycéens de Haute-Loire faisaient leur rentrée après des vacances de Toussaint bien méritées, que le préfet de Haute-Loire a demandé la mise en place du dispositif Sentinelle au Puy-en-Velay.
« Un système réactif et adaptable », Lieutenant colonel Monier
Le Lieutenant colonel Monier, délégué militaire départemental de Haute-Loire et conseiller du préfet pour l'emploi des armées explique : « Sentinelle est un système réactif et adaptable. Avant l'attaque d'Arras, 3 500 soldats étaient déployés dans ce cadre sur l'ensemble du territoire Français. Puis dans le week-end qui a suivi, ce sont le double qui étaient répartis sur le terrain, aux abords des lieux de culte israélites et des établissements scolaires. »
En l'absence de lieu de culte israélite en Haute-Loire, la priorité a donc été donnée à la sécurisation des établissements scolaires, et le dispositif a été mis en place dès le début de semaine, de manière à corréler avec la rentrée des vacances de Toussaint.
« Des missions aléatoires et imprévisibles »
Ainsi, trois groupes d'une dizaine de sentinelles seront déployés, de manière aléatoire et imprévisible sur les dix établissements scolaires et leurs abords. Le lieutenant colonel Monier précise d'ailleurs : « Il n'y a pas de régularité dans les interventions. Les soldats effectuent des missions mobiles, aléatoires, avec des patrouilles à pied ou en véhicule, dans différentes zones et à des moments différents. »
La mission sentinelle en Haute-Loire
Depuis 2015 et les différents attentats perpétrés cette année-là, le dispositif sentinelle a été déployé régulièrement en Haute-Loire et sur l'ensemble du territoire.
Une présence, effective en particulier à proximité de lieux de culte, des établissements scolaires, et lors de grands événements.
Dans le département, ce sont surtout ces deux derniers cas de figure qui sont concernés, avec notamment une présence lors d'évènements cultuels, tels que les fêtes de Pâques, de la Toussaint, ou du 15 août.
« La visibilité est le maître-mot : voir et être vu »
Alors que la Haute-Loire est considérée comme un désert militaire, la mobilisation d'un tel dispositif dans les rues de la ville peut s'avérer être alarmante. C'est pourquoi Aurélien Duvergey, directeur du cabinet du préfet, souligne : « Ce n'est pas parce qu'il y a des militaires, qu'il se passera quelque chose. »
De son côté, le militaire précise : « La vocation de la mission sentinelle est également d'être visible. Elle est en grande partie dissuasive, avec des soldats qui déambulent équipés et armés aux abords des établissements. »
Et d'ajouter : « Au contraire, cette présence est destinée à rassurer les citoyens, qui voient que l'armée est présente pour assurer sa sécurité et intervenir, le cas échéant. »
« Le risque est permanent et peut surgir de nulle part », Aurélien Duvergey
Habituellement utilisé pour répondre à une menace terroriste armée et organisée, le dispositif sentinelle est tout de même apte à répondre à de nombreuses situations de danger. Le lieutenant colonel Monier précise : « Actuellement, la plus grande menace en France est celle d'un individu isolé, par exemple un jeune radicalisé, pas forcément identifié, qui va agir seul avec un couteau. Nous sommes capables de réagir dans ce cas, et nous y sommes préparés. »
De son côté, le directeur de cabinet du préfet ajoute : « Le risque zéro n'existe pas. Il est permanent et peut surgir de nulle part. C'est pourquoi nous nous préparons, à répondre à toute éventualité. »
« Des passages à l'acte dans des zones rurales, il y en a eu et il y en aura », Aurélien Duvergey
Selon le directeur de cabinet, le risque en Haute-Loire et sur l'ensemble du territoire Français est réel. Il explique que : « Des signalements ont été faits, des situations méritent examen. Nous ne sommes pas immunisés. La protection est là, mais on ne peut pas couvrir tous les sujets, tous les territoire. Des passages à l'acte dans des zones rurales, il y en a eu par le passé et malheureusement il y en aura certainement d'autres. »
Cependant il souligne l'absence « d'alerte particulière, mais plutôt la présence d'un phénomène global, dans un contexte où le pays est toujours en alerte attentat, dans le cadre du plan Vigipirate ».
Responsabiliser les citoyens
En somme, le directeur de cabinet du préfet appelle les citoyens à la vigilance et tient à rappeler que « l'objectif est de ne pas laisser passer le moindre comportement suspect, la moindre attitude étrange. C'est pourquoi toute personne qui est confrontée à ce type d'attitude ne doit pas hésiter à contacter les forces de sécurité pour une intervention rapide et pour, le cas échéant, faire cesser le trouble ».