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Madama : « Il a été relaxé ! Nous sommes fous de joie ! »

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 08/11/2023 à 16:30

Un soulagement immense pour le jeune malien et sa famille de cœur, au Puy-en-Velay. Au terme de l’audience du 27 septembre 2023 à la Cour d’appel de Riom, la relaxe a été prononcée à l’encontre de Madama Diawara quant à sa condamnation pour usage de faux documents administratifs en vue d'obtenir un titre de séjour.

Qui habite au Puy-en-Velay connaît assurément ce prénom. Madama. Depuis le mois de février 2021, il est devenu le symbole d’une lutte acharnée, désespérée, collective et sociétale sur la cause des migrants, leurs droits et leurs devoirs.

« Tant que je ne tombe pas, je me battrai »

« Tant que je ne tombe pas, je me battrai », avait lancé Eric Durupt, en pleine grève de la faim entamée le 30 janvier 2021 pour soutenir comme il pouvait le garçon accueilli chez lui et sa compagne Véronique De Marconnay. Face à la petite famille, un rouleau compresseur : l’État. S’engage alors un bras de fer impossible, inégal, voué à l’échec pour Madama et ses parents de cœur. Un combat entre David et Goliath.

La machine de la rue

Médiatisée dans tous les médias locaux et certains journaux nationaux, l’affaire s’immisce dans les discussions, dans les cafés ponots, les foyers, les associations, les institutions. Dans la cité pavée, une machine s’assemble alors. Grande et puissante. Celle de la rue.

Le 17 février 2021, plus de 600 personnes défient la préfecture. Des centaines de jeunes et de vieux, de femmes et d’hommes, de syndicats et de collectifs, de militants et d’électrons libres, font vibrer les rues du Puy pour soutenir Madama Diawara afin qu’il obtienne enfin ses papiers et reste en France.

Le 13 mars, un nouvelle vague populaire, composée de plus de 400 gouttes d’eau, se déverse sur la place du Breuil. Un collectif de musiciens se crée pour donner de la voix à ce mouvement de résistance. Et une pétition lourde de 38 800 signataires complète cette artillerie de solidarité.

La machine de l’État

Malgré tout, les désespoirs s’enchaînent pour le couple et le garçon. Garde à vue, pression, perquisition, interrogation, cellule, Centre de Rétention et Administratif, Police de l’Air et des Frontières, expertise et contre expertise de papiers d’identité... Madama Diawara est menacé directement par une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français).

« C'est un innocent qui vient d'être condamné »

Le vendredi 29 octobre 2021, Madama Diawara est condamné à deux mois de prison, reconnu coupable d’usage de faux documents administratifs pour obtenir un droit de séjour. Cécile Linossier, l’avocate du jeune garçon, fait aussitôt appel de cette décision. « C'est un innocent qui vient d'être condamné », avait partagé le couple à la sortie du tribunal judiciaire du Puy.

« Ce jugement met fin aux poursuites pénales contre Madama Diawara »

Deux ans après, le 2 novembre 2023, le résultat du procès qui s’est déroulé le 27 septembre 2023 à la cour d’appel de Riom est rendu. Madama Diawara est relaxé de toutes les charges qui lui avaient été reprochées précédemment. « Il a été relaxé ! Nous sommes fous de joie !  », confie la famille de cœur du jeune malien, éreintée mais éprise d’un soulagement insondable.

Cécile Linossier décrit les éléments importants du rapport judiciaire : « L'arrêt a été prononcé le 2 novembre 2023. Madama, poursuivi pour avoir fait usage d'un faux acte de naissance malien et tenté d'obtenir de façon frauduleuse un titre de séjour, a été totalement innocenté ».

Elle poursuit : « L'élément intentionnel des infractions n’est pas caractérisé. La culpabilité sera ainsi infirmée. Ce jugement met fin aux poursuites pénales contre Madama Diawara ».

« Si c’est une étape importante et réjouissante, ce n’est pas une victoire »

Si le volet pénal est classé, l’administratif ne l’est pas. Madama Diawara reste toujours en quête d’un titre de séjour. « C’est quand même un bon point qu'une préfecture, là où il se trouve actuellement, voit qu'il n'a jamais tenté de frauder qui que ce soit et qu’il n’est pas le délinquant montré du doigt, ici », souligne Cécile Linossier.

Véronique de Marconnay soulève de son côté : « Si c’est une étape importante et réjouissante, ce n’est pas une victoire. Le parcours est encore long et loin d’être terminé. Là, c’est une lourde barrière qui se lève pour continuer d’avancer ».

Eric Durupt complète : « Il est hors de question que nous abandonnions la lutte ! Tant que Madama ne sera pas régularisé, nous serons là, debout et ensemble ».

« Il y a eu des manifestations très forte au Puy pour Madama. Mais des Madama(s), il y en a plein »

Véronique De Marconnay termine en ces mots : « Madama nous dit souvent que tous ces gens qui se sont mobilisés pour lui sont constamment dans son cœur. Et comme lui, nous n’oublierons jamais ces centaines de regards tournés vers nous et cette cause. Il y a eu des manifestations très fortes au Puy pour Madama. Mais des Madama(s), il y en a plein. Des jeunes qui souffrent, des années de galères, de peur et des années perdues ».

 

 

 

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