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Terrorisme : "On ne se sent plus en sécurité à l'école"

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 16/10/2023 à 16:45

"L'école est censée être un lieu où on doit se sentir en sécurité. À présent, avec tout ce qu'il se passe, cette sensation n'est plus. Maintenant, tout est brisé". Cette phrase, lourde de sens, a été partagée par une collégienne de l'école publique Lafayette, au Puy-en-Velay. Le meurtre de Dominique Bernard, professeur de lettre assassiné le 13 octobre à Arras, a fait trembler les murs de toute une profession, de ses enseignants et de leurs élèves. 

Partout dans l'Hexagone, les hommages se font. Dominique Bernard, 57 ans. Samuel Paty, 47 ans. Tous les deux étaient enseignants, le premier comme "prof" de lettre, le second en histoire-géographie.

Avant eux, en janvier 2015, c'est Charlie Hebdo qui est lardé de coups mortels. En novembre de cette même année, 131 personnes sont massacrées à Paris et au Bataclan. Le 13 juin 2016, un couple se fait trucider par un terroriste djihadiste devant leur enfant âgé de 3 ans et demi. Le 14 juillet 2016, 86 personnes perdent la vie sur la promenade des Anglais à Nice...

Tous, tous ces femmes et hommes, ont été emportés par la folie aussi lamentable que meurtrière d'autres hommes, lâches, petits, tirant dans le tas ou égorgeant à tout va, parce qu'en désaccord avec les idées d'autres, des points de vue différents, des idéologies diverses.

Chaque détonation, chaque coup de lame, ont entamé un peu plus les esprits des vivants. Jusqu'à distiller une certaine peur dans les rangs des plus jeunes. "L'école est censée être un lieu où on doit se sentir en sécurité. À présent, avec tout ce qu'il se passe, cette sensation n'est plus. Maintenant, tout est brisé". 

Exercices de sécurité dans les établissements scolaires

Les enseignants du collège Lafayette au Puy, aussi frappés de plein fouet que tous les profs de France par ce dernier drame, ont suivi les directives du ministère dans ce climat tendu. Ils ont rappelé les exercices contre les intrusions comme celles de se mettre au sol, portables coupés, lumières éteintes et portes barricadées. Dans chaque classe, ils indiquent les consignes à suivre, s'éloigner des fenêtres, fermer les rideaux et les stores, et garder le silence le plus total. 

"Le principe de la laïcité suppose la neutralité de l'Etat à l'égard de tous les élèves. (...) C'est pour cela que j'ai indiqué que les abayas et les qamis ne peuvent être portés en milieu scolaire. Je veux rappeler que la laïcité ne s'oppose à aucune religion et que les règles sont les mêmes pour tous". Gabriel Attal, Ministre de l'éducation nationale

"Dominique Bernard considérait que la culture et les livres contribuaient à l'ouverture d'esprits des élèves"

Avant la minute silence engagée vers 14 heures dans le collège de Lafayette, les enseignants ont lu un texte devant leur classe respective. "Nous sommes ensemble maintenant pour honorer leur mémoire et ne pas oublier, partagent-ils. Dominique Bernard était un professeur de français qui considérait que la culture et les livres contribuaient à l'ouverture d'esprits des élèves et à leur curiosité sur le monde. Samuel Paty était un professeur d'histoire, de géographie, d'enseignement moral et civique. Il enseignait à ses élèves la manière de penser par eux-mêmes, librement, en cherchant la vérité sans la recevoir toute faite".

"Face à ces attaques, nous opposons l'affirmation de nos libertés"

Ils continuent encore : "Face à ces attaques, nous opposons l'affirmation de nos libertés, notre refus de l'intolérance, notre engagement et notre vigilance à permettre aux élèves d'acquérir les compétences sociales et civiques qui leur seront indispensables tout au long de la vie, au delà de leur scolarité (...)".

"Notre silence, collectivement partagé, sera le bruit sourd du refus de toute résignation"

Ils terminent en ces mots : "Maintenant, nous allons faire une minute de silence (...). Cette tradition a été instaurée pour la première fois en France le 11 novembre 1922 pour rompre avec l'habitude bruyante des cloches et des canons pour célébrer les disparus. Notre silence, collectivement partagé, sera le bruit sourd du refus de toute résignation et sera la manifestation de notre détermination".

 

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