D’après les informations du collectif de la Lutte des Sucs, entité réunissant associations, opposants et sympathisants unis contre le grand projet routier de la Région, une vingtaine de personnes se sont retrouvées devant les murets et les chibottes à la Pénide, commune de Saint-Hostien.
"A la suite du festival Révolte&Vous, à l’initiative de citoyens et de citoyennes, une veille a été mise en place sur la campagne de destruction des murets et des Chibottes qui a lieu en ce moment même tout au long du tracé", partage la Lutte des Sucs.
Elle continue ainsi : "Ces petites cabanes de pierre sont l’héritage de nos anciens et anciennes et le témoignage de la vie paysanne que nous souhaitons préserver sur notre territoire altiligérien. Ces Chibottes sont classées propriété du patrimoine culturel et rural. Elles servent également d’habitats à de nombreuses espèces qui ont plus que besoin aujourd’hui d’être protégées à la veille de leur hibernation".
"Ce matin, ils (les engins de chantiers, Ndlr) n’avaient pas pu approcher des murets"
Devant eux, ce sont plusieurs pelleteuses et autres engins présents pour détruire les vieilles structures dont les cabanes en pierre. "Rejoignez-nous au plus vite !, lancent-il via la toile dès 7 h 30. Ce matin, ils (les engins de chantiers, Ndlr) n’avaient pas pu approcher des murets. Une quinzaine de personnes de la Lutte étaient là, avec les brebis des Sucs".
Ils ajoutent : "Face à ce projet obsolète et écocide, nous appelons à être rejoint par le plus grand nombre afin d’empêcher la destruction des murets et des chibottes".
Un arrêté préfectoral pas respecté
"Ces derniers jours, nous avons relevé de nombreuses irrégularités sur l’ensemble des communes du tracé, souligne la Lutte des Sucs. Hier, nous avons constaté que des murets avaient été détruits sans phase de débroussaillage préliminaire !"
Avant de demander : "Comment les écologues peuvent-ils déplacer les espèces sans voir les pierres ! L’arrêté préfectoral N° BCTE/2020-141 en date du 28 octobre 2020, stipule que le débroussaillage doit impérativement être fait avant la phase de démolition des murets !"
Sit-in pacifique et contrôle d'identité
D'après le collectif, dès 7 heures ce matin du mercredi 4 octobre, un premier dialogue avec les ouvriers et le chef d’Ingerop (maître d’ouvrage du projet RN88) n’a pas abouti. Les forces de l’ordre ont été appelées et ont procédé à des contrôle d’identités. Les militants de la Lutte des Sucs ont alors engagé un blocage pacifique sous forme de sit-in avec leurs brebis.
"Notre collectif a été invité à veiller, en bonne entente avec les services de la région, à ce que ces travaux se passent dans les bonnes conditions"
La Lutte des Sucs remporte la bataille
Après plus d’une heure de pression entre les gendarmes et les militants bien décidés à faire respecter l’arrêté préfectoral, le dialogue a été ouvert avec le représentant de la Région.
Aux alentours de 10 heures, la mobilisation a pris fin dans le calme. « La région nous a garanti que l’intégrité des chibottes et de ses murets sur la Pénide, sera assurée jusqu’à la prochaine période propice à ces travaux, c’est-à-dire en septembre 2024, partage victorieux la Lutte des Sucs. Sous la condition que les fouilles archéologiques prévues sur le Mont-Chiroux ne soient pas empêchées tant qu’elles restent dans le respect de la mise en place de l’arrêté".
Les militants terminent ainsi : "Nous appelons les citoyens et les citoyennes à rejoindre cette veille entamée et que nous continuerons. Car aujourd’hui, cette surveillance accrue a prouvé sa pertinence !"