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Crue de la Loire : « Le jour où ça arrive vraiment, c’est toujours plus difficile. »

Par Clara Serrano , Mise à jour le 05/10/2023 à 06:00

Ce mercredi 4 octobre, la mairie de Brives-Charensac et l'Agglomération du Puy-en-Velay s'associaient pour leur exercice annuel de gestion de crise. Exceptionnellement cette année, le scénario avait été préparé par l'Institut des risques majeurs.

Voilà près d'une journée que la préfecture a mis en place une alerte orange précipitations sur le territoire.

En ce mercredi 4 octobre, d’importantes précipitations drainent les sols et entrainent l'importante montée du niveau de la Loire. Du côté du Farnier, la situation est la même. Alors que les deux cours d'eau sortent de leur lit, les inondations commencent à s’étendre et des personnes doivent être évacuées. 

Face à la situation, la commune doit réagir et décide de mettre en place son Plan communal de sauvegarde (PCS) à 17h30, alors que le niveau de la Loire continue de monter. Quelques heures plus tard et au plus haut de la crue, quelques 4m80 sont relevés à la station « vigicrues » du Goudet (Loire).

Différents agents étaient déployés pour surveiller le niveau de l'eau. Photo par Clara Serrano

Un scénario réaliste

Ce scénario est évidemment fictif puisque la berge est presque à sec à hauteur de Brives (en raison d'un dysfonctionnement), mais il n'en est pas moins réaliste. En effet, la commune a déjà subit plusieurs crues tristement célèbres, notamment en 1980 et 2020. C’est pourquoi elle effectue chaque année, en association avec l'Agglomération, un exercice de gestion de crise. 

Cette année, celui-ci avait une saveur toute particulière puisque le scénario a été préparé par l’Institut des risques majeurs, implanté à Grenoble. L'objectif, surprendre les intervenants pour correspondre au mieux aux conditions réelles. Anthony Veiga, qui a mis au point ce scripte s’est appuyé sur les évènements ayant malheureusement déjà marqué la commune. 

L’occasion de mettre à l’épreuve les différents intervenants de ce PCS, pour déterminer les points forts et à améliorer, pour que de telles situations aient un moindre impact sur la commune et ses habitants.

La cellule de commandement a dû faire face à quelques imprévus. Photo par Clara Serrano

Quelques « surprises » au programme

Pendant plusieurs heures, le centre de contrôle et l'ensemble des cellules mobilisées étaient en ébullition. De nombreux échanges entre sapeurs-pompiers, préfecture, mairie, police nationale, service communication, accueil de la mairie, agents techniques ou de terrain et centre d'accueil de la population se sont succédés avec un nombre incalculable d'informations à traiter et transmettre. Pourtant, une impression de calme et de sérénité se faisait ressentir au sein du centre de commandement.

Jean-Paul Bringer confiait d’ailleurs en souriant  : « Quand j’ai reçu un appel pour un grave accident de la circulation alors que nous étions sur un exercice crue, je me suis dit "on y est" ! C’est pour cela que nous avons fait appel à l’IMRA. » Il expliquait également que « Je dois cette sérénité à mon âge et mon expérience, de par mes précédents postes. »

« La priorité, c’est l’humain »

Avant le lancement de l’exercice, l'adjoint au maire rappelait aussi l’importance de l’évènement et soulignait : « La priorité numéro une, c’est l’humain. Le matériel passe au second plan. » Un credo qu’il a d’ailleurs respecté tout au long de l’opération.

Alors que Gilles Delabre soulignait : « Aujourd'hui, on anticipe tellement toutes les éventualités que des décès comme en 1980 n'arriveraient plus. Enfin je l'espère ! »

À chaque prise de décision, Jean-Paul Bringer ne voulait "prendre aucun risque". Photo par Clara Serrano

« Les points d'amélioration ne sont que des détails », Gilles Delabre

La soirée s'est conclue par une débriefing de l'ensemble des personnes intervenues mais aussi des observateurs (des maires des communes voisines). L'occasion de faire le point sur les choses à conserver ou à améliorer. 

D'abord, quelques points négatifs ont été signalés sur la communication, notamment avec les habitants, qui pourrait être améliorée. Des doutes ont également été émis sur l'éventualité de l'absence d'un des membres de la cellule de commandement : « On a l'impression que vous fonctionnez tellement bien ensemble, que l'on se demande ce qu'il adviendra si l'un de vous n'est pas disponible le jour J » s'accordaient à dire plusieurs membres de l'assemblée.

Une réunion a rassemblé tous les intervenants pour faire le point en fin d'exercice. Photo par Clara Serrano

« La commune est prête à faire face »

De son côté, l’expert a constaté une « bonne gestion globale de la situation de crise avec des transmissions d’informations efficaces et claires. »

Le maire, fier de la finalité de l'exercice préférait considérer que « les points d'amélioration qui ont été évoqués ne sont que des détails » et que la commune est « prête à faire face ».

 

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