Marc Pigeon, avec son entreprise Imaginaire, est le nouveau propriétaire du Régina (voir notre article de Juillet ci-dessous). Le bâtiment emblématique du boulevard du Maréchal Fayolle va être totalement rénové pour renouer avec son histoire mais aussi s'ancrer dans le présent et se préparer au futur.
Avant tout, faisons le point sur cet investisseur. Originaire du Puy-en-Velay, Marc Pigeon a ensuite vécu de nombreuses années à Montpellier, là où son entreprise est implantée. Malgré tout, il garde un lien régulier avec sa ville : " Ma famille vit toujours ici, j'y reviens donc très souvent. "
" Je me souviens d'une époque où le boulevard était un espace de vie pour les habitants, un lieu dynamique. Je veux que l'on retrouve cet esprit. Si l'on peut inciter d'autres commerçants à s'installer sur le trottoir d'en face, alors ce sera déjà une grande réussite " raconte le promoteur. Créé en 1918, le bâtiment possède une riche histoire que l'homme souhaite raviver.
Marc Pigeon et Carole Laponche, nouveaux propriétaires du Régina
Photo par Clara Serrano
Un concept novateur
Pour redonner vie au bâtiment, Marc Pigeon et la start-up Evi Hob ont choisi de mettre en place un concept encore inexistant au Puy-en-Velay. L'idée : allier le confort d'un hôtel à la convivialité d'une chambre d'hôtes. Carole Laponche, fille de Marc Pigeon souligne : " Après la crise sanitaire, nous avons vu une réelle évolution des modes de vie, de consommation, y compris pour les voyages. Les gens ont davantage tendance à faire des séjours plus courts, de quelques jours généralement, mais aussi plus proches de chez eux. " C'est ce que l'on appelle le "staycation", contraction des mots anglais "stay", rester et "vacation", vacances.
"Il faut refaire du Régina une adresse incontournable" Marc Pigeon
En ce sens, des rénovations importantes vont être entamées dès le mois d'octobre, avec dans un premier temps des travaux au rez-de-chaussée et au premier étage, avec la mise en place d'une boutique de produits typiques de la région, un bar lounge, une salle de restauration ainsi qu'un espace de réunion. Cette première étape devrait être terminée d'ici le 3e trimestre 2024 puis la partie hôtellerie avec la rénovation et la construction d'un total de 42 chambres devrait être exploitable au premier trimestre 2025.
Une première vente du mobilier actuel de l'hôtel restaurant sera proposée à prix réduits du 12 au 14 octobre prochain. Une seconde sera organisée dans les semaines à venir.
Concrètement, différentes typologies de chambres seront proposées ainsi que diverses gammes de prix. Une philosophie à laquelle l'investisseur tient particulièrement : " Il faut être flexible, dans tout !" Et surtout, le patrimoine et la vie locale seront mis à l'honneur, notamment grâce à la boutique de produits locaux, mais aussi la mise en place d'animations, d'évènements, d'ateliers, etc. qui permettront de fédérer les habitants autour de ce lieu.
Ils seront d'ailleurs directement sollicités pour la décoration des parties communes puisqu'une adresse mail a spécialement été créée pour que les ponots partagent leurs photos anciennes du Régina et des moments de vie passés entre ses murs : monregina43@gmail.com. Ces clichés seront ensuite imprimés et utilisés pour décorer et donner vie aux cloisons de l'hôtel restaurant. " Je veux que les locaux se sentent chez eux " lance-t-il.
"Notre réputation se jouera dans les deux semaines suivant l'ouverture"
Anciens et nouveaux propriétaires du Régina annoncent leur projet.
Photo par Clara Serrano
Quid du personnel ?
Suite à la transmission de l'hôtel restaurant, se pose la question de l'avenir du personnel employé actuellement au Régina. Marc Pigeon affirme vouloir maintenir le contrat des salariés en CDI "s'ils le souhaitent ". Ils sont aujourd'hui environ une dizaine.
Avant d'ajouter : " Rester avec nous impliquerait d'accompagner le changement radical d'identité du Régina. Peut-être que certains ne seront pas partants."
Des embauches devront également être réalisées. Le nouveau propriétaire affirme que les réflexions puis les recherches seront lancées dès le mois d'octobre.
Un goût d'amertume pour Jérôme Celle
Le revendeur Jérôme Celle, qui avait acquis l'hôtel restaurant il y a seulement trois ans raconte avec amertume : " Je regrette cette industrialisation de l'hôtellerie. J'ai une vision très traditionnelle et familiale, qui je pense peut fonctionner mais d'une autre manière. Malheureusement, la situation économique et sociétale m'ont découragé à pousser le Régina encore plus loin."
" Le Régina est un bon outil de travail, qui a eu un passé, qui a un présent et qui aura un avenir. " confie Jérôme Celle, qui se dit malgré tout heureux de l'avenir promis au Régina.
Il souligne également la pérennité du bâtiment qui depuis sa création en 1918 perdure. "Au Puy, il s'agit du seul hôtel du début du XXe siècle qui est resté en exploitation depuis sa création. C'est grâce à sa situation géographique mais aussi à sa conception particulière."
