Le paysage est magnifique au-dessus des falaises. La cité anicienne se dévoile majestueusement au nord-est, au coude-à-coude avec la vaste « Valladière », étirant quant à elle ses bras jusqu’aux mystérieuses chibottes. Sous le soleil ardent, les prés teintent l’horizon de la couleur de la sécheresse, un jaune uniforme, comme si Van Gogh avait peint d’innombrables champs de blé à l’infini.
L’herbe est plus verte ailleurs
Mais dans ce tableau d’herbes mortes et cassantes, une oasis de verdure semble se moquer de la terre partout ailleurs assoiffée. Ici, dans la dernière section du Chemin de la Sermon haute à Vals, c’est tout un pan de nature qui respire la fraîcheur et la vie. Les mûriers s’en donnent à cœur joie, exposant leurs fruits bien plus en chair que leurs voisins. L’herbe est verte et souple. Et le goudron est colonisé par des filets d’eau qui s’échappent de la butte légèrement en amont.
En amont de la fuite, l'herbe est brûlée contrairement à la flore baignant dans l'eau.
Photo par Nicolas Defay
« Aujourd'hui, l'eau potable continue à s’écouler »
« C’est ainsi depuis deux mois environ, certifie une habitante, son smartphone empli de photos et de vidéos comme preuve de sa bonne fois. Dès le début, nous avons demandé à la mairie de constater la situation, car nous savions que le château d’eau se situait juste à proximité ».
Elle continue : « Les techniciens pensaient à une source. Mais nous savons bien qu’il n’y a jamais eu de source à cet endroit là. Et puis, ils ont finalement admis que l’eau proviendrait bien d’une vanne défectueuse du château d’eau. Aujourd'hui, l'eau potable continue à s’écouler. Pour nous, c’est un véritable scandale ! »
Le château d'eau se situe à environ une centaine de mètres de la zone trempée.
Photo par Nicolas Defay
« Elle est allée à la mairie pour alerter les services et a même envoyé une lettre au préfet »
Selon l’habitante, l’eau s’échappe tellement et depuis si longtemps que de la vase s’est formée. Sur place, la rédaction de Zoomdici a effectivement constaté que les abords de la haie sont généreusement gorgés d’eau.
« Une amie qui promenait son chien sur les lieux a remarqué le même phénomène, confie-t-elle encore. Elle est allée à la mairie pour alerter les services et a même envoyé une lettre au préfet pour lui faire part du problème. Pour l’instant, rien ne passe. L’eau du château se gaspille par litres sous nos yeux. C’est simplement intolérable ! »
« La DEA nous a assuré qu’elle réglerait le problème dès la semaine suivante, c’est à dire avant le 25 août ». Mairie de Vals
Nous avons contacté les services de la mairie de Vals-près-le-Puy pour les faire réagir sur le sujet, sujet qui se veut des plus sensibles tant l’eau est perçue comme un élément plus rare chaque jour.
« Nous avons bien contacté la DEA (Syndicat d'Assainissement et Eau du Puy en Velay) pour leur indiquer ce problème que nous estimons très important, partage une agent de la mairie. Après avoir été alertés par les habitants, nous avons envoyé un mail au syndicat le 18 août précisément. D’après leur informations, la fuite provient bien du château d’eau à cause d’un problème de régulation d’un trop plein du réservoir ».
La fonctionnaire ajoute aussi : « La DEA nous a assuré qu’elle réglerait le problème dès la semaine suivante, c’est à dire avant le 25 août ».
Le réservoir d'eau potable sur les hauteurs de Vals-prés-le-Puy.
Photo par Nicolas Defay
« Nous allons faire intervenir une équipe cette après-midi pour voir ce qu’il en est vraiment ». La DEA
Laurent Ferrer, chef de service à la DEA, nous éclaire un peu plus sur le problème. « Effectivement, nous sommes déjà intervenus fin août pour un problème de régulation du réservoir, convient-il. Mais il faut faire attention avec ce terme de « fuite ». Des fuites d’eau, on en gère une à deux par jour ! Donc, avant de déclarer que c’est bien une fuite, il faut en être certain ».
Il poursuit : « Hier soir (mardi 12 septembre, Ndlr), on nous a indiqué que le problème semblait persister du côté de la Sermone haute malgré notre intervention fin août. Nous allons faire intervenir une équipe cette après-midi (ce mercredi 13 septembre, Ndlr) pour voir ce qu’il en est vraiment ».
Il termine en ces termes : « Mais j’insiste sur le fait que nos équipes sont à pied d’œuvre constamment, pour faire en sorte que les problèmes liés à l’eau soient solutionnés aussi vite et aussi efficacement que possible ! »
Derrière les herbes vertes, le parterre est saturé d'eau potable du château.
Photo par Nicolas Defay
