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Deux classes fermées deux jours après la rentrée scolaire

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 07/09/2023 à 06:00

Mardi 5 septembre, c'est la douche froide pour les instances syndicales de l'enseignement après les conclusions du Comité Social d'Administration (CSA) concernant la rentrée scolaire en Haute-Loire. Les écoles de Paulhac et de Vazeilles-Limandre viennent d'apprendre qu'elles perdent chacune une classe.

L'administration a réuni ce mardi 5 septembre ce qu'on appelle un Comité Social d'Administration - Spécial Départemental (CSA SD) traitant de la rentrée scolaire dans le 1er et le 2d degré. Regroupés autour d'une table, des syndicats de l'enseignement, des enseignants, des professionnels et des agents de l'administration de l'Education Nationale. 

À l'issue de ces réunions où les tensions règnent souvent, c'est un coup de tonnerre qui a éclaté entre les murs de l'Inspection Académique de la Haute-Loire. "L'administration a acté la fermeture de 2 classes, rapporte Thomas Decoeur, co-secretaire du syndicat FSU dans le 1er degré. Le passage de 3 à 2 classes à Paulhac et le passage de 2 à 1 classe à Vazeilles-Limandre". D'autre part, ces mesures se doivent d'être mises en place dès cette première semaine de rentrée scolaire.

"Cette décision est une marque de mépris pour les collègues dont le sort était probablement scellé dès le mois de juin mais dont la situation n'est officialisée que tardivement !" Thomas Decoeur

Amer, Thomas Decoeur ajoute : "La FSU dénonce fortement ce mépris des instances qui deviennent des chambres d'enregistrement plutôt que des lieux de concertation et de dialogue. Espérons qu'il ne s'agit là que d'un héritage de l'ancienne DASEN (Marie-Hélène Aubry, Ndlr) connue pour son gout très limité du dialogue et non de la préfiguration d'un fonctionnement pérenne". 

« Il y a 34 élèves dans notre école. Nous passons donc logiquement de trois à deux classes »

Nous avons contacté Laurent Philippon, maire de Paulhac. Il semble se résigner à la décision de l’inspection académique, tout en trouvant dommage de priver les enfants d’un confort d’éducation certain. « Il y a 34 élèves dans notre école, décrit-il. Nous passons donc logiquement de trois à deux classes. Pourtant, nous avons essayé de maintenir l’ensemble avec des investissements financiers comme en 2014. En vain ».

Il rejette ce constat sur la baisse générale de la démographie en Haute-Loire. « Un phénomène est en train de se passer dans les campagnes, souligne-t-il. Durant le Covid, les villages se remplissaient. Et puis sont arrivés l’inflation et les coûts hallucinants de la vie. Que font les gens à présent ? Ils se détournent des villages pour rejoindre les villes afin de minimiser les coûts de l’essence et du reste ».

D’autant plus que Paulhac est une petite commune qui se trouve à très grande proximité de la grande Brioude avec tous ses offres de services notamment ses écoles publiques et privées.

La rédaction de Zoomdici a tenté de joindre le maire de Vazeilles-Limandre mais nous n'avons pas eu de retour à ce jour

Un pansement pour soigner une hémorragie 

Au terme du CSA, d'autres mesures ont été annoncées. Si elles paraissent positives en soi, elles sont assimilées par les syndicats à un pansement sur une plaie béante. "Trois postes de titulaires remplaçants seront crées, révèle Thomas Decoeur. C'est une décision bienvenue et nécessaire, certes, mais insuffisante puisqu'elle n'évitera pas que dans l'année de nombreuses classes se retrouveront ponctuellement sans enseignant".

En parallèle, un poste au Service Départemental de l'Ecole Inclusive (SDEI) est également constitué. Mais, d'après les informations du syndicat FSU, ce poste fait suite à la suppression de 4 places au sein du Rased (Réseau d'aides spécialisées aux élèves en difficulté) en cette rentrée scolaire 2023. "Si les besoins en formation sont bien réels, ce sont surtout de postes au contact des élèves dont l'école a besoin pour répondre aux difficultés scolaires", pointe du doigt Thomas Decoeur.

"Le jeu de l'enseignement privé"

Thomas Decoeur termine ainsi : "Si avec le départ de Mme Aubry, la réunion s'est déroulée dans une ambiance plus détendue qu' à l'accoutumée, l'administration n'a pour autant accédé à aucune demande des organisations syndicales. Notre demande d'ouverture à l'école de Séneujols qui accueille actuellement 25 élèves en classe unique et prévoit l'arrivée d'élèves supplémentaires est restée en suspens".

"Ce sont des conditions de travail et d'apprentissage inacceptables au moment où le ministère communique sur la limitation à 24 du nombre d'élèves dans les classes de GS,CP et CE1".

Aucun bougé non-plus dans les collèges qui accueillent, toujours selon la FSU, pour certains 30 élèves en 6ème (Brioude, Tence, Aurec, ) voire 31 à Monistrol en 3ème. "Autant de situations difficiles qui font malheureusement parfois le jeu de l'enseignement privé", conclut Thomas Decoeur.

L'ensemble des organisations syndicales ont voté contre ces mesures. Une nouvelle réunion devrait se tenir jeudi 14 septembre. Les responsables syndicalistes, tous enseignants qui plus est, redoutent qu'aucune de leurs demandes ne soient prises en considération par l'administration.

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