À l’approche des fêtes de Noël, l’étendue glacée est installée depuis plusieurs années sur la place du Breuil durant sept semaines. Cette année, pour la première fois, sa durée d’utilisation sera amputée de 15 jours. « Nous avons décidé de réduire la durée du marché de Noël composé de la patinoire et des 41 chalets, précise Michel Chapuis, Maire du Puy-en-Velay. Ils seront en place du 1er décembre 2022 au 2 janvier 2023. »
« Cela donnerait un message fort et honorable aux citoyens »
Cette décision, effort tout de même notable de la part de la majorité, n’a pas conquis les élus de l’opposition. « D’un côté, vous tenez un discours de sobriété énergétique concernant les décorations de Noël en ville, de l’autre vous indiquez mettre encore en place la patinoire en glace naturelle, intervient Laurent Johanny. Certes, il faut continuer à avoir des moments festifs mais c’est à nous, élus, de proposer à la population des alternatives en prenant en compte l’hécatombe écologique que nous traversons ».
L’élu de la liste "Le Puy en commun en vert et pour tous" ajoute : « Cela donnerait un message fort et honorable aux citoyens si la patinoire était supprimée ».
Michel Chapuis se défend en ces mots : « Je comprends mais il y a un choix à faire entre le développement économique de la ville, les festivités pour les habitants qui en ont bien besoin et la sobriété énergétique. La durée de la patinoire perd tout de même 2 semaines cette année. » Il lance : « Nous ne souhaitons pas éteindre toutes les lumières de la ville comme vous aimeriez le faire ! »
« Les gens comprennent et peuvent très bien se passer de patinoire ! »
Catherine Granier Chevassus, élue minoritaire, contre argumente alors : « On peut faire du festif tout en limitant les consommations d’énergie. Mais là, on a passé un cap ! On a compris ! On ne peut plus être dans le déni à présent au sujet de l’état de santé de la planète. »
Fermement, elle appuie : « Le Conseil municipal s’honorerait s’il prenait cette décision d’interdire la patinoire. Les gens comprennent et peuvent très bien se passer de patinoire ! »
« Ce type d’installation consomme 60.000 kilowatts pendant un mois, l’équivalent de la consommation de 200 frigos pendant une année entière. Beaucoup plus s’il fait doux ou qu’il pleut ». Jean-Williams Semeraro durant le Conseil municipal du Puy
« Avec vous, c’est toujours pareil. C’est l’écologie punitive ! »
L’élu membre des "Démocrates pour la Planète", Jean-Williams Semeraro, soulève de son côté : « Il ne faut pas se priver de tout, c’est vrai. Mais il y a une réalité aujourd’hui. Nous sommes dans une situation gravissime. S’il vous plaît Mr Le Maire, ne la faites pas cette patinoire. Vous en avez le pouvoir. Ce serait un signal très fort pour la population ».
Le Maire du Puy-en-Velay répond alors calmement. « Et non, Mr Semeraro. On va la faire cette patinoire. Avec vous l’opposition, il faudrait de toute façon tout supprimer. Outre la sobriété énergétique, on parle aussi de développement de la ville, de son économie et de la survie de certains commerces. La réduction du temps de la patinoire est notre solution ».
Avant d’ajouter : « On va laisser la ville allumée car nous rentrons dans une période heureuse. Vous, vous voulez entrer dans un confinement énergétique ! Avec vous, c’est toujours pareil. C’est l’écologie punitive ! »
« Si vous souhaitez tant qu’il y ait une patinoire, mettez-en une synthétique »
La dernière remarque de Michel Chapuis a aussitôt fait monter la température. « Nous ne sommes clairement pas dans une écologie punitive, Mr Le Maire, intervient Michelle Chaumet, élue minoritaire. On dit juste qu’il y a un décalage entre l’installation d’une patinoire en glace naturelle et les restrictions énergétiques demandées par le gouvernement à toute la population. Si vous souhaitez tant qu’il y ait une patinoire, mettez-en une synthétique comme celle de Lantriac qui va très bien ! »
« C’est symbolique de ne pas installer cette patinoire, mais cela aurait pu constituer un geste de la municipalité. Cela signifie que la mobilisation nous concerne tous et que chacun y prend sa part, même les collectivités et cela, ce n’est pas de l’écologie punitive. On demande à la population d’être sobre, tout le monde doit l’être et aux élus de donner l’exemple ». Jean-Williams Semeraro