Huit arches érigées en 1925, courbées de 325m de rayon et de 70 mètres au-dessus de la Gazeille. Depuis plus de 30 ans, c'est LE spot de saut à l’élastique en Haute-Loire. Le viaduc de la Recoumène accueille plus de 50 000 visiteurs par an, Cap Liberty se contente environ de 1000 courageux par an.
Le jour J
Les principales contre-indications à la pratique du saut à l’élastique sont : maladies cardiaques ou articulaires, épilepsie, diabète, et vertige de Ménière. Les femmes enceintes ne peuvent par ailleurs pas pratiquer le saut à l’élastique au cours de leur grossesse. L'âge n'en est pas un : la personne la plus âgée avait 91 ans.
À l'arrivée sur le viaduc, des membres de l'équipe s'occupent de l'accueil pour remplir la fiche de renseignements et d’informations. Un certificat médical est demandé, en particulier pour les personnes ayant des antécédents médicaux ou ayant dépassées l'âge de 55 ans. Il suffit ensuite de choisir si on souhaite l'option vidéo, si oui, on nous donne alors une petite clef USB pour y mettre nos souvenirs.
Une fois fini, il faut ensuite accéder au Viaduc. Le stress commence alors à monter. Surtout quand on commence à voir les autres se jeter du haut du colosse de 70m... et surtout à les entendre.
La préparation
Plus on s'approche, plus le stress monte. Mais pas de panique, Lulu et Pierrick, équipier et chef de saut, sont là pour vous rassurer, sous le ton de l'humour, et faire décompresser un peu avant le grand saut.
LE SAVIEZ-VOUS ?
L’origine du saut à l’élastique remonte au peuple autochtone « Bungee » des îles Vanuatu, en Océanie. A l'époque, ce rituel s'appelait « Nagol » ou « Land Diving ». Les hommes sautaient d’une tour en bois avec des lianes attachées à leurs chevilles pour montrer leur bravoure et apaiser les dieux. Ils permettaient ainsi aux hommes d'acquérir le statut de guerrier.
Pierrick, équipier depuis 10 ans, a l'habitude. Alors, il n'hésite pas à utiliser quelques tournures cocasses "Le principe est simple : on s'envoie en l'air !"
On enfile ensuite le harnais et les jambières. On écoute attentivement les explications, ainsi que les consignes de sécurité. "Quand vous serez devant, il y a l'expression se chier dessus qui prend tout son sens !", explique avec humour Pierrick. "Ça va ressembler à une grosse balançoire, un peu rock-N roll, mais une balançoire quand même".
Après une vérification de l’équipement, Pierrick attache les jambières et la corde de sécurité à la tête de l’élastique.
Passer le cap et faire le grand saut
L’élastique est composé de latex naturel multifibres, une multitude de brins tressés et entassés. Chaque élastique est étudié et utilisé pour le saut en fonction du poids et de la hauteur, il ne peut être soumis à plus de 150 sauts.
Ça y est, la pression monte. On peut sentir son souffle augmenter, son cœur battre plus fort. Mais, on a encore le temps. On vérifie maintenant la corde, la chaine, et Pierrick nous tend la main quand on se sent prêt à monter sur le rebord. Il nous rappelle alors quelques consignes et tend à nous détendre. "Tu regardes bien la colline au loin. Il ne faut pas regarder en bas. Tu fais un beau saut de l'ange. Comme si tu voulais rejoindre cette colline.", explique-t-il d'un ton rassurant. "Prends-toi pour un aigle !"
Puis le décompte arrive.... 3...2...1....GO !
J'ai testé pour vous
"Je n'y crois pas, je l'ai fait !". Si on m'avait dit que je ferais ça un jour, je ne l'aurai pas cru. Le cri, est juste, incontrôlable. Une impression de voler, et de tomber en même temps. Se sentir en sécurité, car on sait qu'on est attaché, et en même temps se demander si on ne va pas vraiment tomber. Tout se mélange en quelques demi-secondes dans ma tête. Cette sensation est simplement indescriptible, incomparable. Je n'ai pas le temps de réaliser que je suis déjà au bout du fil, à rebondir et à tourner sous le pont. Et...quelle vue !
"Je ne me suis jamais sentie aussi vivante"
J'entends le moniteur en bas me dire d'attraper la corde bleue pour me redresser et je me pose enfin pour souffler un coup. Je me dis que je l'ai fait, et je ne suis pas morte. Au contraire, je ne me suis jamais sentie aussi vivante. J'ai surmonté ma peur de le faire, pour Zoomdici. Et, je suis fière de l'avoir fait. Ce reportage restera gravé en moi.
Le reportage vidéo, c'est ici :