Le Puy, nouveau berceau d'une ultra-droite ultra assumée

Puits de science, il l’est. Pendant les 42 minutes qu’a duré son interview dans l’arrière-cour de la librairie des Arts Enracinés, propriété de son ami Maxime Sanial, Pierre-Maire Bonneau dépeint l’histoire du fascisme dans un verbe soutenu.

La tête de liste de Forteresse Europe, liste nationaliste aux idées radicales décomplexées, partage des propos puisés dans la terre des pires moments de l’histoire de l’Humanité.

Le candidat de 55 ans, qui n’a recueilli que 34 voix sur 114 648 bulletins en Haute-Loire pour les élections européennes, a choisi Maxime Sanial comme troisième de son équipe sur les 81 éléments composant sa liste nationaliste.

« Je trouve que Maxime Sanial fait un travail formidable, assure Pierre-Marie Bonneau. Il a pignon sur rue et, surtout, c’est un libraire. On a mis les plus fervents militants dans les premières places pour leur rôle essentiel qu’ils apportent à nos convictions nationalistes ». Il ajoute : « Maxime Sanial, par sa profession, répand la culture du nationalisme. Et ça, c’est primordial pour nous. »

« Le nationalisme, c’est faire passer avant toutes choses l'intérêt de la nation »

À la question de savoir si lui, ou sa liste, est fasciste, il répond par une longue leçon d’histoire sur le mouvement politique. « Je ne suis ni néo-fasciste, ni fasciste, lance-t-il tout de go. Pourquoi ? Car le fascisme correspond à une époque et à un lieu. Je ne suis pas italien et je n’ai pas vécu après la 1ʳᵉ Guerre Mondiale. »

Il précise : « Je ne peux être néo-fasciste parce que ce courant s’adapte constamment à la modernité. Moi, je suis nationaliste. Le nationaliste est celui qui, en tout point, résonne en fonction de l'intérêt supérieur de la nation. »

« Je veux qu’on abolisse toutes les lois antiracistes ! Ça n’a pas de sens car la République française est une et indivisible. Donc, il n’y a pas de races ». Pierre-Marie Bonneau

« Nous avons une appartenance ethnique et raciale qui est l'Europe blanche »

Pierre-Marie Bonneau, insatiable sur les mouvements fascistes, nationalistes et assimilés, confie son attachement à ce qu’il appelle la société traditionnelle. « Une société comme je l’entends est une entité qui, nécessairement, discrimine. Pour reprendre Jean-Marie Le Pen, je préfère ma femme à ma voisine, ma fille à ma nièce, ma nièce à ma cousine. C'est naturel ».

Il développe en ce sens : « Nous avons une appartenance ethnique et raciale qui est l'Europe blanche. Et nous avons une appartenance aux religions traditionnelles que sont le christianisme catholique et le protestantisme. C’est ça la France et les français. »

« La remigration, c’est arrêter cette submersion par des populations qui ne se sentent pas françaises, sans quoi nous allons être dissouts dans un magma mondial. Et c'est nous qui allons disparaître ». Pierre-Marie Bonneau

« Les voleurs sont pour l’essentiel les Géorgiens et les Arméniens. Ce sont des réalités tangibles ! »

Concernant la « remigration », l’avocat au barreau de Toulouse insiste la nécessité de la procédure. « Il ne faut se contenter d’arrêter les flux migratoires, il faut qu’on les inverse pour revenir à la composition ethnoculturelle qu’a eu la France antérieurement ».

Avant d’assumer les arguments suivants : « Je suis pour l’application d’un recensement ethnique et religieux. Car il est démontré que certains types de délinquances sont adoptés par certaines origines ethniques. Par exemple, les voleurs sont pour l’essentiel les Géorgiens et les Arméniens. Ce sont des réalités tangibles ! »

Pour Pierre-Maire Bonneau, l’homosexualité est une pathologie

Pierre-Marie Bonneau, malgré son statut d’avocat, frôle l’illégalité en partageant au micro de Zoomdici sa vision du mariage homosexuel. « J'y suis opposé. Qu'il y ait des homosexuels qui fassent leurs "trucs" dans le secret de la chambre, je ne suis pas là pour faire la police des baguettes. Mais qu'ils prétendent fonder une famille et éduquer un enfant avec cette spécificité, ça ne me paraît pas acceptable. »

Et de poursuivre : « Je ne suis pas favorable à cette politique qui dit qu'il existe 99 genres différents. Il n'en existe que deux. Un homme et une femme. Le reste ne sont que des gens souffrant de pathologies plus ou moins graves. Pathologie ne signifie pas que je reproche quoi que ce soit à celui qui souffre de cette différence. Mais c'est une différence qu'on ne peut imposer au même titre qu'un couple normal ».

« Je suis absolument contre l’avortement et le fait de tuer un être vivant et sensible »

Quant à l’avortement, Pierre-Marie Bonneau considère cet acte comme un meurtre. « À partir du moment où il y a un spermatozoïde qui sort du corps autre que celui de la mère, qui féconde ensuite un ovule, l’ovule fécondé n’est plus un ovule. C'est un être vivant à part entière avec sa sensibilité propre. C’est pour cela que je suis absolument contre l’avortement et le fait de tuer un être vivant et sensible ».

Même combat pour la PMA et GPA où Pierre-Maire Bonneau ne peut concevoir « que l'on puisse faire du corps humain une marchandise. On n'achète pas le ventre de quelqu'un ».

Un repère nationaliste en plein cœur du Puy-en-Velay

Pour revenir à la librairie des Arts Enracinés, certains opposants la qualifient plutôt de « local » des Arts Enracinés. Et il est vrai que ce passage de libraire à porte-drapeau politique pour une liste d’ultra-droite suscite la question de savoir ce qu’est réellement la boutique de la rue Raphaël.

Car, outre ses ouvrages sulfureux, signés par la plume de partisans abonnés aux condamnations pour propos antisémites et autres, les Arts Enracinés sont, depuis les élections européennes, devenus officiellement un repère nationaliste en plein cœur du Puy-en-Velay.