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Du jus de fumier dans un ruisseau de Chaspuzac
Une « pollution organique », selon les lanceurs d’alerte. « Une exception à cause de la pluie », pour Michel Joubert, maire de Chaspuzac. Après le Say, souillé pendant des mois par des rejets industriels non traités, c’est au tour de l’un de ses affluents d’être montré du doigt.
L’association Bien Vivre à Chaspuzac a constaté, depuis lundi 27 mai, un état « anormal » du ruisseau de Mauriac. « Il est parsemé de galettes épaisses et molles, qui dégagent une étrange odeur de putréfaction, explique l’un de ses membres. Ça ressemble en fait beaucoup à cette matière qui se trouvait dans le Say lors de la pollution organique il y a trois ans ».
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Inquiets pour son environnement, les adhérents de l’association mènent eux-mêmes l’enquête. En remontant le ruisseau, ils s’aperçoivent que du jus de fumier et d’ensilage s’écoule dans le mince cours d’eau, parsemant sa surface d’amas gluants et nauséabonds. Ces rejets s’avèrent provenir alors de la ferme des Embruns, située à quelques mètres du ruisseau.
« Des pollutions qui n’existaient pas ! »
Sur des photos partagées par l’association, on distingue le patron de l’Eurl des Embruns s’affairer à ôter, à grand coup d’huile de coude, la matière suspecte présente dans le ruisseau.
Interrogé sur la question, Michel Joubert, maire de la commune, apparaît indigné par l’attitude de l’association. « Cette association alerte sur tout et n’importe quoi ! Elle a fait déplacer deux fois quatre véhicules de pompiers et quatorze agents de l’OFB (Office français de la biodiversité) pour des pollutions qui n’existaient pas ! »
« Des extraits d’ensilage ont débordé pour atteindre le ruisseau »
Michel Joubert admet que la matière visqueuse repérée est issue de la ferme des Embruns. « Mais c’est une exception à cause de la pluie, assure-t-il. L’agriculteur devait être en train d’ensiler. Avec les averses qui n’ont cessé depuis des jours, des extraits d’ensilage ont débordé pour atteindre le ruisseau. Mais c’est tout. Cela n’a rien à voir avec une pollution ».
Selon la législation, les jus doivent être en totalité dirigés vers une fosse de stockage
Si les pluies abondantes ont assurément joué un rôle malencontreux, il reste néanmoins obligatoire pour les exploitations agricoles d’être équipées convenablement. Selon la législation, les jus doivent être en totalité dirigés vers une fosse de stockage. « Le déversement direct des effluents d'exploitations agricoles dans les eaux superficielles, souterraines ou les eaux de la mer est interdit », comme le cadre l’article R211-48 du Code de l’environnement.
Le contrôle d’une pollution sur un milieu superficiel, est le plus souvent réalisé par les agents de l’Agence Française de la Biodiversité ou par la gendarmerie. La pollution peut relever d’un contravention de 5ème classe (article R.216-6) ou d’un délit (article L.216-6)
L’OFB démontre une irrégularité
L’autre point de crispation mis à jour par l’association Bien Vivre à Chaspuzac concerne l’emplacement même de la ferme. D’après une enquête de l’OFB qui remonte au mois d’avril 2023, un rapport de non-conformité a été adressé à Michel Joubert. Elle évoque « le dépôt de fumier avec écoulement des jus à proximité d'un cours d'eau sur la commune de Chaspuzac, à Mauriac, par l'EARL des Embruns ».
Sur le document, il est écrit : « Le Règlement Sanitaire Départemental (RSD) impose une distance minimal de 35 mètres entre un cours d’eau et un lieu de stockage de fumier et nous mesurons une distance de 20 mètres entre la dalle de stockage et la sortie du ruisseau à l’air libre ».
Des distances qui ne seraient pas dans les clous
L’enquête rapporte aussi : « Le RSD interdit tout dépôt de fumier sur ou à proximité immédiate de routes et impose également une distance de 50 m entre le dépôt de fumier et les habitations. En conséquence, le stockage constaté présente une infraction au regard du Règlement Sanitaire Départemental (RSD) et doit être déplacé aux distances réglementaires ».
Et complète en terminant ainsi : « L’EARL des Embruns est une installation soumise à déclaration et que le stockage de ce tas de fumier ne respecte pas l’arrêté préfectoral du 27 septembre 1996 qui impose certaines distances réglementaires du RSD (35 m des points d’eau) et des distances plus restrictives (100 m des habitations) ».
Une plainte à l’horizon
Michel Joubert affirme que l’exploitation agricole est en totale conformité. « La ferme n’est pas trop proche du ruisseau ! Si elle a obtenu son permis de construire, c’est bien qu’elle respectait la législation en détail ».
Il ajoute : « Je tiens à préciser que ce n’est pas un ruisseau qui se trouve à côté de la ferme, mais un fossé qui longe la route. Le ruisseau de Mauriac se trouve à plus de cinquante mètres en contrebas ».
En guise de conclusion, l’association Bien Vivre à Chaspuzac partage sa volonté de porter plainte « avec d’autres partenaires tels que la Fédération de pêche, SOS Loire vivante et France Nature Environnement ».
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11 commentaires
des extraits d’ensilage ont débordé pour atteindre le ruisseau. Mais c’est tout. Cela n’a rien à voir avec une pollution Ben voyons !
Les agriculteurs se disent les meilleurs défenseurs de la nature . Etranges méthodes .
Je ne connais pas les problèmes de fond, mais la virulence de propos sur une personne ou sur l'agriculture me fait penser à un réglement de compte plus qu' à un vrai souci de protection de l'environnement. De même, je m'interroge sur le fait de diffusions de photos appartenant à une association par Zoom.
Ce Mr joubert semble systématiquement soutenir les atteintes à l environnement. A t il une conscience des enjeux pour les générations futures ? Quand à ces pratique agricoles d ensilage à gogo , il serait temps d évoluer (ex des producteurs de reblochon qui ont banni cette alimentation)
ça me rappelle une phrase célèbre d'Edouard Herriot : la politique c'est comme l'andouillette, ça doit sentir un peu la m.... mais pas trop.
Quand on veut sauver la planète, on commence par s'appliquer certains principes à soi même. On se doit de circuler en électrique et non en diesel.
Pourquoi parler bétonisation alors qu'avec la révision du PLU, il y aura beaucoup moins de constructions. On devrait s' en réjouir. Mais non, par esprit " d'anti "solidement ancré dans les gènes de certains, on se précipite pour faire des réclamations. Où est le bon sens?
Entre Pralhac et maintenant Mauriac, je ne vois qu'un point commun aux deux affaires, Mr le maire et président de l'agglo, qui néglige fortement notre environnement. Ne faudrait pas qu'il quitte lui la campagne, car il ne l'aime pas et bétonne partout et pollue sans cesse. Il faut qu'il parte en ville. Quand aux pompiers et agents de l'OFB, ils ne déplacent pas sans preuve. Heureusement qu'il y en a qui se battent tous les jours pour sauver la planète face aux abus de pouvoir et l'argent. MERCI A EUX.
Peut on parler de nuisances quand on détruit notre environnement. Le monde agricole se doit de respecter leur outil de travail..la terre et ce n'est pas la chimie qui doit les guider dans cette démarche. Nous payons chaque jour les excès d utilisation des intrants comme ils disent....évidemment pour certains élus le commun des mortel n y comprend rien c est forcément un ecolo empecheur de tourner en rond . Quand prendrez vous conscience messieurs les décideurs que nous sommes en péril et que notre environnement est source de vie et non de profits.
Ce ne sont pas des gens de la ville ! ceux là, on arriverait à les comprendre ! non, ce sont des gens nés à la campagne avec l'étable qui jouxtait la maison d'habitation !
A vous gens de la ville qui ne supportait aucune nuisance :
Il existe en ville des trottoirs propres traités chimiquement, des eaux claires et limpides au bon goût de chlore, l absence d insecte, aucun bruit d animaux même pas celui d oiseaux , probablement un monde idéal pour vous
Puisque vous ne supportez aucune nuisance, il est certain que la campagne n est pas pour vous
Retroussez votre chemin et retournez en ville
Personne ne vous en voudra