"1 Bébé, 1 Livre" : opération pour éveiller le langage des nouveau-nés au Puy
Un risque de fermeture des Halles Ponotes ?
Ce jeudi 16 mai, le lourd dossier des Halles Ponotes est passé pour la première fois sur les bancs du Tribunal administratif (pas judiciaire, l'enquête du Parquet National Financier étant toujours en cours). Une chose est certaine, ça semble sentir le roussi tant d’irrégularités ont été posées sur la table du rapporteur public.
Benjamin Bizzarri, l’avocat d’Alexis Haon, candidat écarté de la Délégation de Service Public (DSP) pour la gestion des Halles, s’est entretenu avec la rédaction de Zoomdici pour faire une synthèse de ce qu’il s’est déroulé entre les murs du Tribunal Administratif de Clermont-Ferrand, ce jeudi 16 mai.
L’avocat de l'autre partie, c'est-à-dire les Halles Ponotes, société gérée par Guillaume Fourcade et Frédéric Bayer à qui la DSP a été attribuée, et enfin l'avocat de la Commune du Puy, ont présenté, eux aussi, leur mémoire au rapporteur public.
Bien faire la différence entre le pénal et l’administratif
« Il faut bien différencier l’enquête pénale et l’enquête administrative, explique Benjamin Bizzarri. La première est en cours, gérée par le PNF, composée de témoignages, de documents et de toutes formes de preuves diverses. La seconde se fonde sur les mémoires constitués par chacun des avocats ».
Il ajoute : « Chacune des parties plaide devant une formation de trois juges, avec un quatrième magistrat qu'on appelle le rapporteur public. Le rapporteur public prononce ses conclusions. La juridiction sera ensuite libre de suivre ou pas ses conclusions. En général, c’est le cas ».
« Nous avons sollicité à ce qu'il y ait sursis à statuer […] pour que nous ayons tous les éléments de l'enquête »
L’avocat d’Alexis Haon, se lance alors dans le vif du sujet : « De notre côté, nous avons sollicité à ce qu'il y ait sursis à statuer, c'est-à-dire de mettre en stand by le bail, pour que nous ayons tous les éléments de l'enquête. Ceci, afin que l’on puisse se prononcer en toute connaissance de cause sur ce qu’il s'est précisément passé dans cette affaire ».
Sans surprise, les avocats du duo Fourcade/Bayer et de la ville du Puy-en-Velay ont demandé le rejet de la requête de Benjamin Bizzarri.
« Selon elle, il était entaché d'erreurs manifestes d'appréciation sur les notations des parties avec un profond défaut d'impartialité »
Après cette entrée, Benjamin Bizzarri déroule un peu plus le menu pour arriver au plat de résistance. « La magistrate (le rapporteur public, Ndlr) a estimé qu’il y avait assez d’éléments dans son dossier pour constater que le marché était illégal. Selon elle, il était entaché d'erreurs manifestes d'appréciation sur les notations des parties avec un profond défaut d'impartialité ».
Il dévoile alors : « Elle a proposé qu'il y ait une annulation du marché avec un effet différé 12 mois ». Autrement dit, que les Halles Ponotes ferment dans un délai de 12 mois.
« Il n’aurait même pas dû passer le round des discussions de candidatures »
Si le rapporteur public va clairement dans le sens d’Alexis Haon et de son avocat, ces derniers ne veulent pas rester sur leur faim. « Je n’ai pas été totalement d’accord avec les conclusions de la magistrate, car nous estimions qu’il fallait attendre d’avoir tous les éléments de l’enquête afin de constater la totalité des vices graves de l’affaire. D’où notre demande de sursis à statuer ».
D’après Benjamin Bizzarri, l’offre de Guillaume Fourcade et de Frédréric Bayer « n’aurait même pas dû passer le round des discussions de candidatures. Il manquait des pièces nécessaires pour être en lice dans ce cadre-là ».
« Offre incomplète, confuse, peu aboutie, comportant énormément d’imprécisions »
En guise de dessert, le Rapport Initial d’Analyse des Offres de mai 2021 (non pas effectué par le cabinet d'avocats Philippe Petit et associés comme nous l'avions indiqué, mais par le service de la Commission DSP de la ville du Puy), confirme la chose. Le précieux document de 26 pages compare justement les deux dossiers en compétition.
Pour les Halles du Marché Couvert (Haon), il est écrit dans la synthèse : « Le candidat a proposé un dossier complet, tant sur la forme que sur le fond. L’offre est sérieuse et solide, même si élaborée sur un modèle économique centré sur le restaurant. Quelques points cependant devront être explicités, comme notamment l’absence de lien juridique entre la redevance versée à la commune, et les redevances perçues par les commerçants, et sur gestion des ressources humaines de l’activité « gestion de la halle ».
Pour Les Halles Ponotes (Fourcade/Bayer), il est indiqué : « Offre incomplète, confuse, peu aboutie, comportant énormément d’imprécisions. Les retours juridiques laissent à penser que ce candidat n’a pas pris la mesure du contexte dans lequel s’inscrit la concession ».
Le digestif dans trois semaines
D’après Benjamin Bizzarri, le jugement aura lieu dans environ trois semaines. Trois choix seront alors possibles. Soit les conclusions du rapporteur public sont retenues, soit le sursis à statuer demandé par le représentant d’Alexis Haon est obtenu, soit la requête de Benjamin Bizzarri est rejetée en bloc.
Quelle que soit la décision, celle-ci pourra être contestée en appel.
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9 commentaires
Certains elus locaux et fonctionnaires ont oublié que leur mission est, avant tout, de service public, et non de servir les ambitions politiques du psdt de région. Concernant cette affaires en plus d'1 nouveau marché public, tous les responsables devront répondre de leurs actes devant la justice, en revanche je trouverai normal qu'il y ai une mesure afin de protéger l'activité des commerçants présents dans les halles, eux n'y sont pour rien.
« La magistrate (le rapporteur public, Ndlr) a estimé qu’il y avait assez d’éléments dans son dossier pour constater que le marché était illégal. Selon elle, il était entaché d'erreurs manifestes d'appréciation sur les notations des parties avec un profond défaut d'impartialité ».
Tout est dit dans ces quelques lignes !!! Quelle que soit l'issue de ce contentieux, les propos rapportés dans l'article de Zoom43 font sens et la gestion de ce dossier restera une tache indélébile pour certains des protagonistes ...
on n'attend plus qu'un comité de soutien aux élus engagés dans cette affaire. Une marche blanche ; des barrages routiers, des grèves de la faim. Il y a une justice en France : elle doit passer. Si on est pas content du verdict les avocats des parties en présence sont là pour faire appel, et obtenir gain de cause puisque certains grands juristes pensent que la justice ne fait pas son travail.
Je suis le premier a profiter de cette possibilité offerte par zoom mais je pense que l'anonymat ne devrait pas être toléré quand on veut commenter les agissements des personnes visées dans un article j'ai travaillé toute ma vie professionnelle dans une administration ou les lettres anonymes étaient systématiquement jetées à la poubelle
SCANDALEUX lamentable s'il faut fermer les halles !!!!! Condamner les coupables MAIS garder l'activité commerciale pour éviter des licenciements donc une perte économique dont on a rudement besoin car nous sommes en récession GRAVE !!!!!
Justice attendu car trop de favoritisme dans cette affaire
Au vu du tribunal administratif, la collectivité n'a pas agit dans les règles et a fait preuve de favoritisme. Mais cela n'étonne plus grand monde au Puy. Certes On peut déplorer, les fermetures futures de petits commerces, mais le responsable n'est pas le restaurateur non retenu, lui fait simplement valoir ses droits, la responsabilité de ce fiasco incombe bien aux différents elus (Region, mairie) et au duo de gestionnaires en place. Place désormais à la conclusion de l'enquête du PNF.
Sans parti pris politique il faudra bien que la justice passe ; c'est cela la démocratie tans bafouée ; quelque soit l'issue de cette malheureuse affaire le climat politique va souffrir des abus ou manquements à la rigueur de la gestion des affaires d'une collectivité. Et tout dépendra des conclusions judiciaires mais l'avenir de personnalités politiques du département pourrait en souffrir.
Ce ne serait à priori que justice de fermer ces halls qui laissent un gout amer, si condamnation il y a. Et si tel est le cas, certains politiques locaux vont devoir rendre des comptes...