Réseaux sociaux : « Ils y passent plus de la moitié de leur temps »

Florent Gay, psychologue à l’association Addictions France du Puy-en-Velay explique que passer un temps excessif sur les réseaux sociaux n’est pas forcément synonyme de dépendance. La dépendance se caractérise notamment par une perte de contrôle de l’utilisation.

Il alerte cependant sur la connexion permanente. « Cela peut refléter la peur d’être à l’écart du groupe », poursuit le psychologue qui décrit également « une difficulté à avoir le sentiment d’exister en dehors de ce lien permanent. »
Florent Gay ajoute que l’hyper connexion peut être à l’origine d’une « déconnexion et d’un désinvestissement de la réalité, des relations familiales, amicales, des activités et de la scolarité. »

Un concours pour réfléchir

Le temps passé sur les réseaux sociaux est en moyenne de plusieurs heures par jour. Pour réfléchir à ce phénomène, Cécile Maurines Lerat, professeur au lycée Simone Weil du Puy a inscrit ses élèves de Terminale ST2S (Sciences et Technologies Santé et du Social) au concours « Jeunes, solidaires et citoyens. »

Cet évènement est proposé par l’EN3S ( Ecole Nationale Supérieure de Sécurité Sociale) en partenariat avec le ministère de l’Éducation Nationale.

L’enseignante souligne que ses élèves ont dans un premier temps analysé leur temps d’utilisation des réseaux sociaux. « Ils ont remarqué qu’ils y consacraient bien plus de la moitié de leur temps. Ça les a fait réagir », rapporte Cécile Maurines Lerat.

Dans le cadre de ce concours, les élèves de Terminale ST2S ont décidé de passer au crible le comportement des élèves de l’établissement face aux écrans et aux réseaux sociaux. Les lycéens ont distribué des questionnaires qui ont fait ressortir des résultats significatifs :

- Plus de 3/4 des élèves utilisent leur téléphone la nuit, et 90 % pendant leurs devoirs

- 38 % ont déjà reçu de menaces ou des insultes via les réseaux sociaux

- 3,4 % ont appelé le numéro d’aide contre le cyberharcèlement

- 54,8 % estiment leur temps de sommeil trop court à cause des médias sociaux

- 29 % associent dépendance aux réseaux sociaux avec un mal-être ou une dépression

A partir de ces résultats, des groupes de travail pour chaque thématique ont mis en place des actions concrètes au sein du lycée Simone Weil.

Réalisation d’un court métrage sur le sujet, création d’un jeu de société sensibilisant à l’addiction aux réseaux sociaux, ouverture d’une salle prévue à cet effet ou encore organisation d’un challenge anti-réseaux prévu le 30 janvier prochain…

L’ouverture d’une salle de jeux de société a justement eu beaucoup de succès, au point que « son existence devrait être prolongée au-delà du projet », se réjouit Cécile Maurines Lerat.

Elle précise que ses élèves ont été très investis tout au long du projet et que les recherches effectuées ont « ouvert les yeux à un certain nombre d’élèves qui ont compris qu’ils étaient manipulées » par ces plateformes.