Le Puy : « On a de l'eau, l'essentiel est de bien la répartir »

Dans son rapport sur l'année 2022, la Direction de l'Eau et de l'Assainissement (DEA) dresse un bilan à la fois sur la quantité et la qualité de l'eau. Et en effet, dans ses lignes ont retrouve ceci : « Les branchements en plomb, cuivre et PVC sont remplacés depuis quelques années par le polyéthylène haute densité renforcé. »

C'est précisément ce que regrette Laurent Johanny, élu de l'opposition, sur ce dossier : « Nous ne pouvons que regretter l'existence encore réelle de raccordement au plomb, pourtant nocif pur la santé humaine. Cela avance mais lentement malheureusement. » 

En effet, le plomb est un composant toxique pour l'Homme, puisqu'il peut provoquer, même à faible dose, des cas de saturnisme, une maladie à l'origine chez l'adulte de troubles de la pression artérielle, de la fonction rénale et de la reproduction, ainsi que chez l'enfant, de troubles du système nerveux central (diminution de points de quotient intellectuel, troubles de l'attention).

Ainsi, la mairie du Puy assure que des travaux devraient être réalisés : « Il reste approximativement 200 branchements à repérer et à rénover, principalement situés en centre-ville du Puy-en-Velay. »

À noter également que le rapport évoque encore 540 mètres de conduites amiante ciment sur les 98,2km de son réseau, « à remplacer à moyen terme ». Celles-ci étant pourtant soupçonnées par de nombreuses études, d'être responsables de cancers du côlon, de l’estomac et de l’œsophage.

« De l'eau en quantité...

« De l'eau, il y en a, et en quantité », se réjouit le maire, Michel Chapuis, appuyé par le bilan de la DEA qui rapporte que la ville dispose de 8 réservoirs, permettant de stocker 4 814 m³ d'eau. Un chiffre largement supérieur à la consommation journalière de la commune, qui s'élève en moyenne à environ 3 090 m³.

« On n'a pas de souci sur la quantité d'eau pour l'instant. Il faut toucher du bois et ce n'est pas pour autant qu'il faut en gaspiller », souligne le maire, avant de poursuivre : « Ce n'est pas tout d'avoir de l'eau de qualité, mais il ne faut pas qu'on la perde, c'est pourquoi on travaille sur la rénovation des réseaux. et à chaque fois qu'il y a des travaux de voirie, on en profite pour évaluer l'état des canalisations. »

... Et de qualité »

Contrôlé à la fois par la DEA et l'Agence régionale de Santé (ARS), la qualité de l'eau distribuée au Puy-en-Velay est conforme aux normes réglementaires, selon le rapport, à 100 %, en 2022. Ces contrôles sont réalisés via des analyses de l'ARS, au nombre de 114 en 2022, mais aussi via la DEA qui réalise de manière hebdomadaire des contrôles du taux de chlore et mensuellement, d'autres analyses physico-chimiques et bactériologiques plus poussées. 

Mais à quel prix ?

Comme annoncé lors du dernier conseil communautaire de l'Agglomération du Puy-en-Velay, la tarification du service devrait être lissée, mais aussi augmentée. Pour l'heure, pas de détails donnés par la communauté ou par la commune, mais celles-ci semblent liées à l'augmentation des prix des matières premières et à la hausse des tarifs de l'électricité. 

Face à cette augmentation des tarifs, l'opposition, avec Laurent Johanny, revendique la prise en compte de l'utilisation de l'eau : « Toute eau consommée n'a pas la même utilisation et son prix devrait en tenir compte. Pour chaque foyer, les premiers m³ destinés aux besoins vitaux devraient être à moindre coût, voire gratuits, avec une tarification progressive au-delà. Difficile de concevoir que l'eau à boire soit au même prix que l'eau pour remplir une piscine. »