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Confédération Paysanne : « On arrivera peut-être à donner un sens à notre métier »
« Si la Politique Agricole Commune (PAC) est différente, on arrivera peut-être à donner un sens à notre métier ». Cette phrase livrée par Oliver Vacheron de la Conf paysanne se veut être un appel d’espoir pour que le paysan revienne au centre des intérêts.
Les quelques chiffres partagés par Olivier Vacheron, producteur d’ovin à Saint-Vénérand et adhérent à la Confédération paysanne, sont édifiants « 1/3 des paysans en France gagnent moins de 350 euros par mois, confie-t-il. La production d’un veau va coûter 3 euros le kilo pour son éleveur. Ce même kilo sera vendu 2,20 euros dans le marché. Une tonne de lait coûte 400 euros à produire. Elle est vendue 320 euros ».
Et la liste continue ainsi sur la plupart des produits agricoles bradés à perte et conduisant la profession...à sa perte. « Tant que nous ne remettrons pas le paysan au centre de la Politique Agricole Commune, ces équations continueront jusqu’à une désaffection totale des producteurs et notamment des plus petits », se désole-t-il.
L’importance de valoriser les petites exploitations
Car il est là, le problème, d’après Olivier Vacheron. La course aux grosses structures pour produire toujours plus enterre lentement les petites exploitations. « La nouvelle PAC va être effective entre 2023 et 2017, précise Olivier Vacheron. Mais elle va décider en fait le visage de l’agriculture pour les dix ans à venir. Nous, à la Confédération paysanne, nous demandons une plus grande reconnaissance sur les petites fermes et plus précisément sur les premières productions effectuées par le paysan ».
D’après Olivier Vacheron, 1/3 des éleveurs vont disparaître de l’Hexagone dans les 10 ans à venir. Et pour 3 départs à la retraite, une seule installation est assurée aujourd’hui
« Il est nécessaire d’appliquer des quotas de production »
Pour cela, ils souhaitent par exemple que les 200 000 premiers litres de lait, et uniquement eux, soient valorisés par une aide qui assure une rémunération au-dessus des coûts de production. « Un outil de régulation doit être mis en place, insiste Olivier Vacheron. Il est nécessaire d’appliquer des quotas de production. Les 50 premières vaches, les 300 premières brebis, les premiers hectares jusqu’à 52 hectares (surface moyenne d’une ferme en Haute-Loire, Ndlr) doivent bénéficier d’un prix rémunérateur pour motiver l’exploitant à ne pas trop amplifier sa capacité de production ».
Il ajoute : « Après, libre à l’éleveur, producteur ou maraîcher d’aller au-delà des limites que l’on propose. Mais la production dépassée ne devrait pas être soutenue par des aides afin d’éviter justement le développement des méga structures agricoles ».
« Il faut trouver ce qui semble être le plus juste pour que tout le monde »
Autre revendication portée par la Confédération paysanne, l’Indemnité Compensatoire de Handicaps Naturels (ICHN). D’après la définition du ministère de l’agriculture et de l’alimentation, « l’ICHN vise depuis 1976 à maintenir une agriculture viable dans des zones fragiles. Elle apporte, chaque année, une compensation financière venant corriger les différences de revenus qui existent entre les exploitations situées en zones défavorisées et celles du reste du territoire ».
Très bien en théorie. Mais en pratique, Olivier Vacheron dénonce une distribution parfois abusive de cette subvention. « Nous souhaitons bien évidement qu’elle soit maintenue car la plupart des éleveurs et producteurs en Haute-Loire en bénéficie. Mais elle ne doit pas être appliquée aux exploitants qui ont d’immenses terrains dans les plaines ! » Il continue : « Au dessus d’une certaine quantité donnée, il faut trouver ce qui semble être le plus juste pour que tout le monde s’en sorte équitablement ».
ICHN quoi ?
L’indemnité compensatoire de handicaps naturels (ICHN) est une aide qui vient soutenir les agriculteurs installés dans des territoires où les conditions de productions sont plus difficiles qu’ailleurs, du fait de contraintes naturelles ou spécifiques.
Quels sont les territoires concernés ?
Le zonage ICHN actuel comprend 16 120 communes françaises, situées au sein d’espaces très divers, déterminés par des critères précis, comme l'altitude, la pente, l'excès de sécheresse ou d'humidité, ou bien encore des sols de faible qualité. Deux catégories sont répertoriées :
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les zones de montagne et de haute-montagne;
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les zones défavorisées hors montagne : zones défavorisées simples et zones de piémont.
Quels sont les bénéficiaires ?
Les bénéficiaires de l’ICHN sont les exploitants qui exercent une activité agricole dans les zones défavorisées. L'aide est attribuée aux éleveurs et peut également être versée pour les productions végétales commercialisées dans les zones de montagne. Plusieurs conditions existent pour être éligibles et percevoir l'aide à taux plein :
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être agriculteur actif au sens des aides de la PAC;
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retirer au moins 50% de ses revenus de l’activité agricole;
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exploiter la surface minimale requise selon le type d’activité;
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avoir au moins 80% de la surface agricole en zone défavorisée;
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respecter le taux de chargement pour les éleveurs (autrement dit, le rapport entre le nombre d'animaux et la surface fourragère).
En France en 2019, près de 110 000 agriculteurs ont bénéficié de cette indemnité compensatoire.
Le montant de l’indemnité varie entre 35 et 450 euros par hectare, est dégressif et est limité par un plafond de 75 hectares pour les surfaces fourragères dédiées à l'élevage et de 50 hectares pour les cultures commercialisées. Elle se calcule en tenant compte du type de zone, de l’importance du handicap et du type d’exploitation (production animale ou végétale).
Dans certaines régions, cette aide peut représenter 30 à 60% du revenu des agriculteurs, voire 80% dans certaines zones se trouvant en haute altitude. Le montant annuel de l’aide peut varier, selon le type d'exploitation et la zone, de 1 700 à 21 500 euros, en fonction des types de territoire, de culture et d’élevage.
(Source : Ministère de l'agriculture et de l'alimentation)
Une profession à l’agonie
Olivier Vacheron affirme que le moral n’est pas au beau fixe pour la profession. « Les difficultés sont en priorité le revenu que nous n’avons pas, commence-t-il. D’autre part, si nous voulons suivre la cadence du marché, il faut produire toujours plus en ayant conscience de ce ratio coût de production/prix de vente en notre défaveur. Enfin, un paysan travaille en moyenne 70 heures par semaine, sept jours sur sept, pour nourrir la population. Et ceci avec tellement peu de reconnaissance ». En 2011, 4 300 agriculteurs étaient déclarés à la PAC. En 2021, il sont 3 600. D’après Olivier Vacheron, 1/3 des éleveurs vont disparaître de l’Hexagone dans les 10 ans à venir. Et pour 3 départs à la retraite, une seule installation est assurée aujourd’hui.
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2 commentaires
On est pas du métier et on donne des leçons à des gens qui bossent plus de 80 heures par semaine! Alors s'il vous plait Mr lo aller bosser dans une exploitation après on verra . Cette profession est difficile avec toujours plus de normes, de paperasse,des charges en hausse pour des prix de ventes toujours plus bas.
Si ils arrosent des bâtiments c'est certainement pas par plaisir mais par colère, c’est que personnes ne veux les écouter et comprendre leur désarrois. Aujourd’hui nous vivons dans une surproduction alimentaire mais cela pourrait changer, cette profession décroit d'année en année et va s’accélérer avec de nombreux départ en retraite. Aujourd’hui nous avons le frigo bien plein en faisant les courses au magasin, faudrait penser qu'avant d'arriver à la grande surface, ceci a été produit par des agriculteurs et des entreprises alimentaires. Un jour les rayons de nos grandes surfaces pourrait être difficilement achalandé. Quand on voit qu'a un premier confinement les gens ce disputent pour un paquet de pâte. Qui auraient cru porter des masque pendant plus d'un an en 2020. Peut être qu'un jour il y aura famine! Et Là, l'alimentation aura un prix!!
Il est bien évident que comme dans la majorité des cas on donne plus facilement davantage aux "grands" qu'aux petits...Sous prétextes qu'une corporation peut subir des contre-performances, il est anormal et absurde de donner des subventions aux grosses exploitations qui ont toujours le nez hors de l'eau quoiqu'il arrive et qui leur servent uniquement d'argent de poches alors que les plus modestes en ont besoin ELLES pour survivre. Mais un conseil tout de même, ce n'est pas en arrosant les bâtiments publics de lisier et autres détritus de vos fermes que vous gagnerez la sympathie du consommateur bien au contraire car c'est d'eux que vous avez besoin. Alors, soyez un peu plus intelligents en vous approchant du client et au lieu de caresser certains élus beaux parleurs régionaux dans le sens du poil qui profitent de votre naïveté, boudez-les et faites-les sortir de leur tanière pour qu'ils y mettent le nez dedans ! N'étant pas du tout du milieu agricole cette situation m'attriste sincèrement.