RSA : Redonner la motivation à travailler

Par Nicolas Defay , Mise à jour le 28/11/2023 à 06:00

La CCI, Le Département, Ô 5 Sens. Le trio fait le pari de réintégrer professionnellement des bénéficiaires du RSA altiligériens, très éloignés du monde du travail, en mettant l’accent sur le côté humain plutôt que sur leur curriculum vitae. Sans précédent, la formation de 10 semaines est destinée à huit bénéficiaires qui seront sélectionnés au mois de janvier 2024.

2 800. C’est le nombre de bénéficiaires du RSA (Revenu de Solidarité Active) en Haute-Loire. Parmi ces milliers de personnes aux profils extrêmement divers, huit auront la possibilité, dès le mois d’avril 2024, de suivre une formation de 10 semaines dont la recette a été composée avec des ingrédients jamais mis en ensemble.

Le RSA, c'est ça ▼

Le revenu de solidarité active (RSA) est une prestation de protection sociale française, qui complète les revenus d'une personne démunie ou aux ressources faibles, afin de lui garantir un revenu minimal.

Les chefs cuistots sont au nombre de trois, à savoir Antoine Wassner, Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie, Marie-Agnès Petit, Présidente du Conseil départemental, et Sandra Barthélémy, patronne de l’entreprise Ô 5 Sens pôle multisensoriel.

« Nous avons voulu proposer quelque chose de nouveau, une formation sur mesure pour accompagner les bénéficiaires du RSA au retour à l’emploi, explique Antoine Wassner. Quand une personne est restée loin du monde du travail, peu importe les raisons, elle s’est lentement désociabilisée. Ce facteur est un véritable frein pour retrouver une vie professionnelle ».

« L’approche de la formation se veut humaine, psychologique et sociale. L’idée est de redonner la confiance à ces gens-là. Car sans ça, c’est voué à l’échec ». Marie-Agnès Petit

« Nous avons fait dans la dentelle ! »

« D’un côté, beaucoup d’entreprises en Haute-Loire ne trouvent pas de recrues alors que le chômage existe ici aussi, partage Marie-Agnès Petit. De l’autre côté, beaucoup de femmes et d’hommes ne demandent qu’à trouver un travail. Il fallait faire matcher les deux. Pour cela, nous avons fait dans la dentelle ! »

Elle précise : « Ce seront des formations sur mesure, adaptées en fonction des faiblesses émotionnelles des candidats, de leurs compétences et de leurs lacunes éventuelles ».

Antoine Wassner, Président de la CCI, main dans la main avec le Département.
Antoine Wassner, Président de la CCI, main dans la main avec le Département. Photo par Nicolas Defay

« En les armant émotionnellement, nous les armons aussi pour passer un bon entretien d’embauche »

Sandra Barthélémy, la dynamique patronne de Ô 5 Sens, accueille pas moins d’une quarantaine de thérapeutes dans son local à Brives-Charensac. « Vouloir trouver un emploi, c’est bien. Mais si on arrive perdant, l’estime de soi érodée par des années sans travail, c’est un sacré boulet attaché au pied ».

Elle poursuit : « Nous allons dispenser de la socio-esthétique, du psychocorporel et de la sophrologie. En les armant émotionnellement, nous les armons aussi pour passer un bon entretien d’embauche et avoir des consciences de ses propres atouts ».

Une mise à jour des connaissances fondamentales

Cendrine Bouilhol, du Service formation de la CCI Haute-Loire, s’occupera quant à elle du côté « Savoir être » des candidats. « Selon le niveau de chacun, ils vont se réapproprier des bases de français, de mathématiques, d’informatique et de numérique, liste-t-elle. Il y aura également des visites dans les entreprises volontaires. Le 22 janvier, nous allons rencontrer les candidats et commencer les sélections. »

Cette formation est financée à hauteur de 23 700 euros par le Département.

 

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3 commentaires

mar 28/11/2023 - 19:06

Pour motiver nos jeunes , il leur faut un salaire de base digne correcte pour vivre indépendant  DONC bien 1600€ net !!!!!!!! On est LOIN du compte 

mar 28/11/2023 - 13:25

Cette expérimentation est vertueuse pour que les bénéficiaires puissent accéder à l’emploi et sortir de la précarité. Toutefois la réussite de ce dispositif passe par la mobilisation des employeurs afin d'accueillir les personnes formées.

mar 28/11/2023 - 12:25

très belle initiative, juste croiser les doigts pour que ça marche et que cela donne envie à d'autres. Il est tellement difficile de réinsérer des femmes et hommes qui sont si éloignés de la vraie vie. Souhaitons leur bonne chance.

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