Plan régional d'investissement ferroviaire : "Il était plus que temps"

Par CSe , Mise à jour le 24/10/2023 à 10:16

Alors qu'elle est tourmentée par une affaire d'emplois fictifs, la Région a annoncé son prochain Plan d'investissement ferroviaire. 5,7 milliards d'euros seront mis sur la table d'ici 2035, pour l'achat de nouveaux matériels mais aussi pour le financement de travaux sur l'infrastructure.

Alors que la préfète de région Fabienne Buccio accusait la Région de bloquer les avancées pour le développement du rail en Auvergne-Rhône-Alpes, Frédéric Aguilera (vice-président délégué aux transports) avait répondu fermement ce 12 octobre. « Si nous refusons actuellement de signer le contrat de plan État Région, c’est justement pour préserver les petites lignes qui sont menacées par le manque d’investissement de l’État ».

Un combat de boxe par voie de presse qui s'est soldé par la publication par la Région de son Plan d'investissement ferroviaire, établi pour les 12 prochaines années.

Celui-ci apparait également après que la tourmente ait secoué la Région suite à une enquête signée Radio France dénonçant l'existence d'emplois fictifs.

Il y a un an :

Fin octobre 2022, 15 présidents de région avaient appelé à un plan d'investissement de 100 milliards d'euros sur dix ans. Avec pour objectif de créer un choc d'offre, Valérie Pécresse (Ile-de-France), Laurent Wauquiez (Auvergne-Rhône-Alpes), Xavier Bertrand (Hauts-de-France) et 12 autres élus régionaux appelaient à un vaste plan d'investissement dans le rail, «de modernisation et d'équipement ferroviaire». «Europe, État, SNCF et collectivités s'engageraient à investir, sur une période de dix ans, entre 2023 et 2033, 10 milliards d'euros par an en moyenne» écrivaient-ils alors.

"Une somme colossale." Laurent Wauquiez

Au total, la Région a annoncé dans son plan un investissement de 5,7 milliards d'euros pour l'achat de matériel et le financement des travaux sur l'infrastructure, soit environ 259 millions par an d'ici 2035.

"Une somme colossale, pour Laurent Wauquiez. Sans doute le plus grand plan d'investissement dans le ferroviaire de toutes les régions, hors Île-de-France."

Cet argent servira, durant les 12 prochaines années, pour le financement des travaux d'infrastructure, mais aussi de matériel roulant. 

130 nouvelles rames

Parmi les objectifs de ce plan, l'augmentation d'un tiers du nombre de passagers, soit au total 300 000 passagers par jour, mais aussi la création, à hauteur de 30 %, de nouvelles offres, avec davantage de créneaux. Pour y parvenir, 130 nouvelles rames vont être implantées sur le réseau, propriétés de la Région contrairement à celles déjà en place (propriétés de l'État). 

Ces nouveaux outils disposeront de deux étages et concerneront en primauté la partie Rhône-Alpes de la région.

Ouverture à la concurrence en Auvergne pour débuter

Pour parvenir à ses objectifs, la Région a également prévu d'ouvrir ses lignes à la concurrence de la SNCF. Celle-ci se produira en plusieurs étapes et commencera par l'Auvergne, en 2028. Une primauté possible grâce au réseau déjà en place dans l'ancienne région. 

"Il était plus que temps." Association des usagers des transports d'Auvergne

Dans son communiqué relatif aux déclarations du président de Région, l'association des usagers des transports d'Auvergne se réjouit d'un tel investissement qui répond selon elle à "la demande sociale de transport collectif qui explose et concerne tout particulièrement les moins de 30 ans". 

L'organisme espère notamment que cet engagement permette "d'améliorer les conditions de transport d'usagers des TER et l'attractivité de ce mode de transport particulièrement vertueux en matière d'environnement, d'énergie et d'émissions de gaz à effet de serre".

"Un retard considérable" Association des usagers des transports d'Auvergne

L'organisme dénonce "une offre très insuffisante et souvent peu adaptée aux besoins. Les conditions de transport sont très difficiles : trains surchargés, fréquences insuffisantes, amplitude horaire limitée, réseau des cars région indigent."

Ainsi, une vigilance particulière sera accordée par 'association des usagers des transports d'Auvergne au contenu final du Contrat de plan avec l'État, qui doit être signé avant la fin 2023. 

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3 commentaires

mer 25/10/2023 - 16:54

Souhaitons que ne soit pas oubliée la ligne St-Etienne -Clermont .

mer 25/10/2023 - 12:03

J'espère que ce budget prévoit au moins quelques panneaux bleus ! On peut mettre ces 259 millions € par an pour un réseau étendue sur 12 départements en face des 226 M€ pour 10,7 km de voie express. Soit c'est dérisoire coté rail soit c'est gabegie coté route (ou les deux).

mar 24/10/2023 - 14:11

Ouverture à la concurrence, et on commence par l Auvergne en plus...ça fait rigoler quand on sait que déjà , en France, une seule ligne a intéressé les concurrents possibles de la SNCF, celle de Lyon Paris.... évidemment c'est une des plus fréquentée ...j attends de voir quel concurrent va se précipiter sur le Aurillac Clermont ou le Le Puy-en-Velay Clermont.... 

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