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« J’encourage tous les indécis à devenir enseignants »
Comme dans nombre d’établissements scolaires en France et en Haute-Loire, les enseignants effectuent leur rentrée avant celle des élèves. Pour certains, c’est une première. Une première dans la structure ou une première de leur vie. Reportage avec trois d’entre eux au lycée Saint-Jacques-de-Compostelle du Puy-en-Velay.
Elles s’appellent Merwa Amar, Cindy Jury et Irena Kovaleva. La première enseigne le droit, la seconde la SVT (Science de la Vie et de la Terre), la troisième l’Anglais. Si leurs profils sont différents, elles ont toutes un point commun. Une première. Merwa Amar et Irena Kovaleva vont éprouver l’expérience de la première rentrée de leur carrière. Quant à Cindy Jury, professeure aguerrie par 13 ans d’enseignement, le lycée de l’ensemble scolaire SJC 43 (Saint-Jacques-de-Compostelle) s'avère une nouvelle structure scolaire pour elle. Ils seront ainsi pas moins de 15 nouveaux professeurs, 15 nouveaux visages pour les élèves, à se présenter ce jeudi 2 septembre 2021. Au total, le SJC 43 est composé de 142 enseignants, instituteurs compris.
« Demain sera ma première vraie rentrée en tant qu’enseignante »
« Je viens de terminer mon master 2 en droit, explique Merwa Amar. Cette expérience d’enseignant au lycée sera peut-être provisoire car je vais continuer mes études en parallèle à l’IEJ (Institut d’Études Judiciaires) qui est une classe préparatoire pour passer l'examen du Barreau ». La probable future avocate révèle qu’elle a déjà donné des cours de tutorat à la faculté mais de façon très ponctuelle. « Demain sera ma première vraie rentrée en tant qu’enseignante », assure-t-elle. À la question de savoir si la jeune professionnelle ressent quelque appréhension, elle semble sereine. « Non, je n’en ai pas vraiment mais il est possible que ce soit différent une fois devant les élèves de 1er au BTS ».
« Je ne sais pas si j’éprouve de l’appréhension. On verra bien sur place »
Plus réservée, Irena Kovaleva se montre impressionnée par le moment. « J’ai fait un master 2 et j’ai passé le concours pour terminer le cursus d’enseignant, confie-t-elle. C’est ma première rentrée. Je ne sais pas si j’éprouve de l’appréhension. On verra bien sur place. » Cindy Jury apparaît la plus à l’aise des trois. Son avantage de taille est son expérience dans la profession. « Cela fait déjà 13 ans que j’enseigne, livre-t-elle. J’ai fait beaucoup d’écoles « hors contrat » en BTS esthétique. Ça fait maintenant quatre ans que je fais des remplacements dans l’enseignement catholique. J’ai eu mon concours en externe l’année dernière. Là, je reviens pour faire mon stage et valider ainsi mon master 2 ».
« Surtout, il ne faut pas y aller en se disant que ça va être tranquille car il y a les vacances scolaires. Je suis désolée de casser ce mythe mais ce métier est loin d’être cool. Il est passionnant, épanouissant, mais il n’est pas cool ». Cindy Jury
« Quand on nous traite de fainéant parce qu’on est prof, je trouve ça très injuste »
Comment analysent-elles certains reproches qui sont faits aux enseignants, notamment au niveau de leur emploi du temps ? « Pour ma part, je ne le vis pas vraiment mal, insiste Cindy Jury. Mais quand on nous traite de fainéant parce qu’on est prof, je trouve ça très injuste. La charge de travail est bien plus lourde qu’elle n’y paraît. Effectivement, on a les vacances scolaires et c’est confortable. Mais j’ai par exemple travaillé tout l’été pour préparer mes cours. L’essentiel de notre temps est concentré là-dessus ».
Une analyse que partage Irena Kovaleva en dépit de son inexpérience. « Dans le meilleur des cas, nous devons attaquer avant 8 heures afin d’être prêts pour le premier cours de la journée. Ensuite, on enseigne en classe jusqu’à 15 heures. Une fois à la maison, on prépare les leçons pour le lendemain et on corrige les copies des élèves. Et très souvent, nous avons en plus des réunions qui se terminent aux alentours de 20 heures ».
Citation de Charles Péguy (1873-1914)
"Le plus beau métier du monde, après le métier de parent, (et d'ailleurs c'est le métier le plus apparenté au métier de parent), c'est le métier de maître d'école et c'est le métier de professeur de lycée".
Toujours le plus beau métier du monde ?
Mais alors... pourquoi faire ce métier et que dire aux éventuels candidats encore indécis à épouser la carrière ? « Je dirais que c’est franchement un super métier, affirme Cindy Jury. Mais il ne faut le faire que si on est passionné. Par contre, si la personne recherche de la reconnaissance, elle sera très déçue. »
Elle ajoute : « J’encourage tous les indécis à devenir enseignants car c’est une profession extrêmement enrichissante, extrêmement gratifiante notamment quand on voit les élèves comprendre ce qu’on leur transmet. Surtout, il ne faut pas y aller en se disant que ça va être tranquille car il y a les vacances scolaires. Je suis désolé de casser ce mythe mais ce métier est loin d’être cool. Il est passionnant, épanouissant, mais il n’est pas cool ».
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6 commentaires
Hé bien ! Les commentaires démontrent bien que la reconnaissance n'est pas pour eux ! Pourtant, ce n'est pas si facile et les vacances ne compensent malheureusement pas ! Mais bon ! Que les plus sceptiques s'y essayent !
SOYONS CLAIRS : le niveau des concours est de plus en plus bas en terme de savoirs car il faut bien attirer des candidats très moyens, parfois ne maitrisant même pas la grammaire et l'orthographe. Les bons éléments, eux, se tournent vers des filières plus prestigieuses et rémunératrices. Les reçus au concours vont rejoindre l'ESPE qui est un ramassis de profs planqués qui balancent leur discours pédagogogique sans intérêt. A la fin, après qu'ils aient pondu moults mémoires sans intérêt (à part occuper ceux qui les dirigent) on délivrera aux heureux élus un master 2 inutile car n'ouvrant qu'au métiers de prof. Heureusement que ces jeunes auront comme récompense de quitter leur territoire durant de longues années pour enseigner dans des quartiers sympas...
Je crois qu'il n'y a pas de sot ni de parfait métier. La plus dure chose à accepter dans l'enseignement (et plus largement dans la Fonction Publique) est que celui qui est travailleur, sérieux et qui fait avancer c'est élève est traité exactement de la même manière (voire moins bien) que celui qui cumule absences, décharge syndicale et sorties d'agrément. C'est même pire que ça, l'institution demande aux premiers de compenser l'incompétence des seconds pour faire tourner la machine. Hormis ce fait, la mission d'Education est noble et belle.
Allez donc raconter votre histoire aux pigeons de l'année car la motivation première est avant tout le nombre de jours travaillés dans une année scolaire et non une vocation. Ça, la majorité des enseignants vous le diront y compris dans l'enseignement privé. Tant mieux si tout le monde y trouve son compte quand aux jaloux, dont je ne fais pas partie puisque j'ai savouré mon métier d'architecte, vous n'avez ou n'aviez qu'à franchir le pas....
« J’encourage tous les indécis à devenir enseignants »
Surtout pas!!!!
N'envoyer comme enseignants que les personnes motivées ,et qui ont la foi ,et non les indecis ,ceux pour qui c'est un second choix
il faut espérer le même reportage dans établissement public où les nouveaux enseignants pourraient nous parler de leur CAPES et le leur agrégation qui sont obligatoires pour être dans le public, quantà la citation de Péguy je ne suis pas certain qu'elle visait les profs du privé