Le crématorium du Velay en très bonne voie d'aboutissement

Par Nicolas DEFAY , Mise à jour le 13/12/2025 à 14:30

Temps de lecture : 4 minutes

La Haute-Loire est le tout dernier département en France à ne pas avoir son crématorium. Samedi 13 décembre, durant l'assemblée générale des crématistes, les nouvelles annoncées par les responsables donnent à penser que cette carence est en phase d'être révolue.

"Ça fait plus de 40 ans que nous avons créé notre association des crématistes 43, explique son président Daniel Rousseau. Enfin, nous vivons sûrement l'aboutissement de ce combat d'intérêt général".

Si Daniel Rousseau apparaît enthousiaste quant au dénouement de ce très long chapitre d'histoire, il use tout de même de prudence. "Bien entendu, nous savons qu'il peut y avoir des recours de maints ordres, générés principalement par celles et ceux contre l'implantation du crématorium à Saint-Christophe-sur-Dolaizon."

"Le 21 novembre, le commissaire enquêteur a donné un avis favorable"

À ses côtés, Jean-Paul Bringer, vice-président de l’agglomération du Puy-en-Velay, dévoile aux nombreuses personnes présentes les pierres administratives déjà bien scellées dans la terre du projet. "L'Agence Régionale de Santé a donné un avis favorable au mois de juin 2025", indique-t-il.

Il poursuit : "Une enquête publique s'est déroulée du 22 septembre au 25 octobre 2025. Cette étape a permis d'informer totalement le public sur le crématorium. Et le 21 novembre, le commissaire enquêteur a constaté que le protocole avait été respecté à la lettre et donné un avis favorable."

D'après Daniel Rousseau, l'asso des crématistes ne cesse de se densifier au fil du temps.
D'après Daniel Rousseau, l'asso des crématistes ne cesse de se densifier au fil du temps. Photo par Nicolas Defay

"Mercredi 17 décembre, le sujet sera débattu au Conseil d'Agglomération"

Jean-Paul Bringer continue ainsi avec une information d'importance : "Mercredi 17 décembre, le sujet sera débattu au Conseil d'Agglomération. Le bilan de l'enquête est largement positif et nous pensons que la création d'un crématorium revêt un intérêt essentiel pour la population, confortant l'avis d'une majorité de personnes".

"Des gens veulent un crématorium sans forcément vouloir avoir recours à la crémation. Mais ils pensent que cet équipement est indispensable et normal dans un département." Daniel Rousseau

Daniel Rousseau précise qu'en 1980, à la naissance de l'association des crématistes 43, seulement 1% de gens recouraient à la crémation. "Aujourd'hui, nous sommes à 45 % ! Au début, si nous avions peu de crédibilité, ce n'est clairement plus le cas en 2025. Cet équipement public est de première nécessité, maintenant."

"C'est le dossier le plus complexe que j'ai eu à gérer"

Christophe Guillot, directeur Loire-Haute-Loire de la société OGF, délégataire retenu pour le crématorium de Saint-Christophe-sur-Dolaizon, rappelle que "la Haute-Loire est devenue depuis peu le tout dernier département du pays sans crématorium".

Il affirme même que : "Depuis le début de ma carrière débutée en 1991, c'est le dossier le plus complexe que j'ai eu à gérer ! Je n'ai jamais eu autant de contre".

Avant d'apprendre à son auditoire : "J'ai rendez-vous avec la préfecture de la Haute-Loire le 27 janvier 2026. C'est un rendez-vous décisif pour le projet et je suis très optimiste. Cette pierre posée, plus celle du permis de construire dont nous espérons son adoption en avril 2026, on peut imaginer fêter l'inauguration du crématorium à la rentrée 2027".

"De nos jours, une majorité de personnes prépare leurs obsèques. En 2030, si les tendances se poursuivent ainsi, 60% des gens auront choisi la crémation". Christophe Guillot

"Les normes sont extrêmement poussées et les filtres très élaborés"

Le président des crématistes 43 explique les causes des échecs successifs qui ont fait perdre des décennies au crématorium. "Beaucoup de projets étaient mal ficelés, à l'instar de celui de Saint-Hostien en 2017, se désole Daniel Rousseau. Beaucoup ont été abandonnés. L’argument religieux ressortait aussi au début mais n'a presque plus d'impact aujourd'hui".

Il ajoute : "Souvent, les "contre" mentionnent la pollution que générerait un crématorium. Si cette remarque pouvait avoir un sens il y a des années, elle n'est plus recevable à présent. Les normes sont extrêmement poussées et les filtres très élaborés, avec un lourd cahier des charges à respecter".

"Je profite de la présence de Zoomdici pour adresser une pensée à notre vice-président, Jean-Pierre Charra, décédé le 1er mai 2025. Il a porté le projet de toutes ses forces. Sans lui, rien n'aurait été possible". Daniel Rousseau

(de gauche à droite). Daniel Rousseau, Christophe Guillot et Jean-Paul Bringer.
(De gauche à droite) Daniel Rousseau, Christophe Guillot et Jean-Paul Bringer. Photo par Nicolas Defay

 

 

Vous aimerez aussi

Vos commentaires

Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire

2 commentaires

sam 13/12/2025 - 20:13

Petite précision sur la position des religions par rapport à la crémation: elle est totalement proscrite par l'islam et le judaïsme (les juifs non pratiquants se font inhumer), pour la religion chrétienne aucun fondement théologique n'interdit la crémation. Elle est quasiment la norme pour le bouddhisme et l'hindouisme (cela pose d'ailleurs des problèmes de pollution en Inde puisqu'elle se pratique souvent à l'air libre !)

sam 13/12/2025 - 15:29

Quant le conservatisme de la religion devient obscurantiste !

Je renseigne ma commune de préférence :

  • Accès prioritaire à du contenu en lien avec cette commune
  • Peut être différente de votre lieu de travail
Valider