Yssingeaux : nouvelle phase de travaux en centre-ville

"Communiqué à ceux qui aiment la terre et leur territoire". Le titre du texte partagé par Yannik Fialip, président de la Chambre d'agriculture Haute-Loire et élu à la FNSEA, à l'encontre du chef triplement étoilé Jacques Marcon, annonce clairement un camouflet des plus acides. Et pour boucler la boucle avec la même âcreté, il conclut même son réquisitoire ainsi : "Nous partageons tous le même amour : celui de la terre. Simplement, certains la cultivent avec des mots, d’autres avec leurs mains". Ambiance...
Jacques Marcon, fils de Régis Marcon et frère du récent Bocuse d'or Paul Marcon, s'est exprimé à plusieurs reprises sur le danger que pouvait représenter la mise en application de la loi Duplomb dans les cultures françaises, notamment avec la réintroduction de certains pesticides.
"Fiers d’être altiligériens" est la devise de notre département, mais aujourd’hui, j'ai honte de vivre en Haute-Loire, département dont vous êtes sénateur !", avait partagé en ce sens le cuisinier de renom, dans un article publié le 12 juillet 2025, envers le sénateur LR de la Haute-Loire, Laurent Duplomb.
Il avait terminé sa diatribe avec ces mots : "Nous avons besoin de la nature pour vivre, des abeilles pour la pollinisation, de fruits et légumes sains pour notre santé. M. Duplomb, tout le monde peut faire des erreurs, l’important pour vous serait de le reconnaître. Une belle balade au milieu des champs de cistre au Mézenc vous fera comprendre tout cela".
"Je respecte Jacques Marcon, mais..."
Parce que la Chambre d'Agriculture et Laurent Duplomb sont comme les racines accrochées à son arbre, son président arrive à la charge avec un plein sac de graines... de discorde.
Par le biais d'un communiqué de presse confié aux médias du département, l'élu de la FNSEA sème ainsi tout un parterre de phrases urticantes : "Je respecte Jacques Marcon, son talent et son attachement à nos terroirs. Mais certaines de ses déclarations, relayées ces dernières semaines, traduisent une vision de l’agriculture française qui mérite d’être corrigée".
Il ajoute : "La famille Marcon a choisi depuis des années de développer un territoire rural à travers la croissance économique de ses entreprises, le rapprochement avec des organisations prônant la décroissance interroge".
"Non, les prairies naturelles du Mézenc ne seront pas retournées pour faire place à un modèle “à l’américaine”. Cette idée est aussi fausse qu’injuste envers nos éleveurs". Yannick Fialip
"Il est trop facile d’opposer les “bons” et les “mauvais” agriculteurs"
Le président de la "Chambre d'Agri" poursuit en ces termes : "Le changement climatique nous oblige à nous adapter, pas à nous renier. Adapter les fourrages, ajuster les pratiques, repenser la gestion de l’eau : voilà la réalité du terrain".
Et de souligner : "Il est trop facile d’opposer les bons et les mauvais agriculteurs, les bio et les autres. La réalité est plus nuancée : il existe mille façons de respecter la nature sans tomber dans la décroissance".
"Ceux qui, aujourd’hui, utilisent encore des produits phytosanitaires dans un cadre strict ne sont pas des irresponsables. Ils sont des professionnels soumis à des règles parmi les plus exigeantes d’Europe. Ils veulent nourrir les Français, préserver leur sol et vivre dignement de leur métier". Yannik Fialip
"Nous n’avons pas attendu une loi ou un hashtag pour avancer"
En Haute-Loire, la part du bio y est supérieure à la moyenne nationale, selon les données de Yannick Fialip. D'après lui également, les exploitations sont à taille humaine et l’usage des pesticides serait parmi les plus faibles de France.
"Nous accompagnons toutes les formes d’agriculture dès lors qu’elles s’inscrivent dans une logique de progrès, assure-t-il. Nous n’avons pas attendu une loi ou un hashtag pour avancer".
Yannick Fialip dénonce une forme de pensée unique que dicterait Jacques Marcon pour glorifier la culture bio au détriment des autres. "Une pensée qui érige un modèle bio ou militant en vérité absolue, et caricature le reste comme un vestige du passé, balance-t-il. Nous refusons cette opposition stérile. La transition agricole se fera avec tous les agriculteurs, pas contre eux".
Une fin sucrée-amère
Le patron de la Chambre d'Agriculture de la Haute-Loire termine son texte en adoucissant ses propos : "Je crois, comme lui, à l’éducation au goût, à la transmission et au respect du produit. Mais pour que ce produit existe demain, il faut d’abord que l’agriculteur puisse vivre aujourd’hui. Et cela suppose d’accepter la diversité des pratiques, la liberté d’entreprendre, et la reconnaissance du travail de ceux qui nourrissent le pays".
Avant de conclure avec un uppercut des plus cassants : "Au fond, nous partageons tous le même amour : celui de la terre. Simplement, certains la cultivent avec des mots, d’autres avec leurs mains".
Vos commentaires
Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire
11 commentaires
On sait bien que l agriculture française est en concurrence deloyale avec le reste du monde. C est bien d être vertueux et de prôner le bio mais peu de français ont les moyens d` en acheter. Pendant ce temps là l agriculture française se meurt elle qui contribuait à maintenir une balance commerciale correcte mais la France préfère tuer l agriculture et emprunter à des taux très chers sur les marchés pour financer des dettes colossales. Dommage et merci aux donneurs de leçons de St Bonnet le froid.
trM8M
Bjr. Les agriculteurs veulent vivre de leur agriculture mais les enfants veulent.. VIVRE !!
Heureuse d'avoir votée la pétition CONTRE la loi DUPLOMB !
Chefs MARCON ont l'amour de leur métier de cuisiner avec et seulement des produits sains (pas les moyens de m'offrir un repas chez ces chefs étoilés ! 😉)
Pensons à nos enfants avant le portefeuille de certains agriculteurs avec quads, primes++ et qui n'ont pas un seul mais plusieurs tracteurs pour éviter d'enlever une remorque ou autres...
Mangeons sain !
« La terre, elle, ne ment pas. » Maréchal Fialip, 14 octobre 1940.
Les Maisons Marcon : un nom qui fait saliver ! Il suffit de voir le menu servi 13 octobre aux 100 chefs. Je ne pourrai jamais déguster un tel repas faute de moyens financiers. J'espère que les producteurs bénéficient d'un prix bien supérieur au prix du marché, une façon de valoriser leur travail. Je pense que même si ces chefs achètent auprés d'agriculteurs en haute-loire (sauf bien entendu le homard), leur pourcentage d'achat par rapport à la production totale doit être minime.
Je cite : "aujourd'hui on a des engins de 300 chevaux qui valent 300 000 euros". Je me demande comment on fait pour payer de tels machines avec un salaire égal (et pas toujours ) au SMIC, comme le prétend la FNSEA. De plus, on peut s'interroger sur la pertinence de ces engins en Haute-Loire, pays de petites parcelles ; on n'est pas en Beauce ! Ce syndicat (de moins en moins majoritaire) fait la preuve de sa collusion avec les politiques de droite et son idéologie productiviste à tous crins qui prétend nous nourrir...en nous empoisonnant !
Faudra dire à Duplomb qu'il y a aussi des pimpins à la chambre d'agriculture
La FNSEA devient extremiste. Elle prone des idées dangereuses. Un danger pour la santé de nos enfants, un danger pour la santé des paysans, un danger pour l'eau, les sols, le climat. Leurs représentants font honte à cette belle profession d'agriculteur. Plusieurs de leurs dirigeants dont l'actuel, ont dirigé des multinationnales pronant le libre echange, les pratiques intensives et destructrices... Une honte.
Soutien au courageux restaurateur qui lui fait vivre des dizaines de salariés, qui achete ses produits à des agriculteurs vertueux de Haute-Loire (et pas aux agro-industriels)
Des déclarations au vitriol comme les saloperies que Mr Duplomb soutenu ( et le mot est faible) par la FNSEA voudrait mettre ds nos assiettes, une honte; Vivement les prochaines sénatoriales et merci monsieur Marcon
Et ben espérons que ce monsieur ne devienne jamais notre sénateur!
On peut préférer déjeuner chez M. Marcon plutôt que dans les cuisines au glyphosate chères aux chantres de la FNSEA .
Il y a longtemps que les agriculteurs ne cultivent plus la terre avec leurs mains comme le faisaient mes parents et moi avec eux, mais avec des engins de 300 chevaux valant près de 300 000 euros !