Les maires demandent à voter contre la carte scolaire 2025
![Quelques-uns des élus réunis en délégation devant l'Inspection académique.](/sites/default/files/styles/article_vignette/public/upload/images/elu_1_0.jpg?h=fbb9580a&itok=PPKhySb5)
Ce lundi 10 février, c'est de nouveau un fort rassemblement qui s'est formé devant l'Inspection académique de la Haute-Loire. Si des avancées ont été formulées pour modifier la carte scolaire 2025, il est clair qu'elles ne satisfont absolument pas les centaines de parents et enseignants présents.
Ce ne sont pas moins de 15 fermetures de classes et dix suppressions de postes qui sont en jeu dans la carte scolaire 2025 en Haute-Loire. "C'est l'un des pires programmes que nous subissons, partage un enseignant, souhaitant rester anonyme. On a l'impression de revivre le saccage déplorable effectué sous l'ère Aubry (Marie-Hélène Aubry est restée Inspectrice académique du département pendant 4 ans, jusqu'en 2023, NDLR)".
"Ces gens-là sont des bons-à-rien, assis sur leur fauteuil à satisfaire les directives venant d'en haut"
"Derrière leurs chiffres, ce sont des enfants, ce sont des profs, ce sont écoles, des villages, des vies..."
Au milieu des 150 personnes présentes, il poursuit, acerbe : "Ces technocrates avec leurs tableaux Excel sont des gens déconnectés de la réalité qui remplissent des cases et en suppriment d'autres. Et pourtant, derrière leurs chiffres, ce sont des enfants, ce sont des profs, ce sont écoles, des villages, des vies... Ces gens-là sont des bons-à-rien, assis sur leur fauteuil à satisfaire les directives venant d'en haut sans se soucier une seconde des dommages profonds pour ceux d'en bas".
Cussac-sur-Loire et Retournac sortiraient la tête de l'eau
Le ton est là, composé d'une sourde colère et d'une motivation à ne rien lâcher d'ici au 14 février, date définitive de l’adoption de la carte scolaire à venir.
Depuis le premier CSA du 31 janvier (Comité Social d'Administration), du lest a été lâché "du bout des doigts" par l'Inspection académique. "Il y a eu trois légères modifications, nous apprend Muriel Vignaud, Secrétaire départementale FSU-SNUipp43. L'inspecteur reviendrait sur la fermeture d'une classe à l'école de Cussac-sur-Loire à condition d'une fusion entre les écoles élémentaires et maternelles".
Elle continue : "L'école de Retournac devrait être épargnée par la fermeture annoncée de sa classe. Enfin, l'Inspecteur académique a annulé la création d'un demi poste référent au quartier politique de la ville et territoire éducatifs ruraux".
Muriel Vignaud et l'ensemble des syndicats en lutte n'apparaissent pas du tout en accord avec "les miettes jetées ainsi par l'Inspection académique". Le maintien de toutes les classes et de tous les postes est exigé par les forces en présence.
Le cas particulier de Langeac
Le journaliste de Zoomdici a pu s'entretenir avec Gérard Beaud, maire de Langeac, élu drapé de son écharpe tricolore durant la manifestation. "De notre côté, nous sommes dans une situation dont nous ne devrions même pas être concernés, explique-t-il. Dans la carte scolaire de Mr l'inspecteur académique, il a été décidé que soient supprimées des heures allouées à notre unité d'UP2A (L'Unité Pédagogique pour Élèves Allophones Arrivants, NDLR). Cette unité permet d'accueillir les enfants demandeurs d'asiles".
"On ne peut pas laisser ces enfants sur le trottoir ! Ce n'est pas possible. C'est franchement grotesque que Monsieur l'inspecteur fasse son marché de cette façon". Gérard Beaud
"Tout est mélangé ! Tout est flou"
Gérard Beaud développe : "Ces enfants ont le droit d'avoir le même niveau d'enseignement, mais aussi et surtout d'avoir le droit de devenir de futurs citoyens. Or, notre UP2A risque de disparaître, emportée par la carte scolaire 2025".
Il se demande alors : "Qui gouverne le France ? J'appelle sincèrement l'ensemble des parlementaires à se poser la question de savoir qui tient les commandes ! Cette affaire-là ne relève pas du Ministère de l’Éducation Nationale, mais plutôt celui de l'Intérieur. Tout est mélangé ! Tout est flou".
"L'avenir des existences humaines ne peut pas se régler sur le coin d'une table avec un stylo et une calculette". Gérard Beaud
Gérard Beaud, visiblement éprouvé par la situation dans sa commune, vitupère : "Quand ils ont écrit leur budget en début de semaine dernière, comment est-il possible d'entendre des décisions pareilles, actées en quelques jours, avec autant de conséquences néfastes pour nombre de familles et d'enfants ?"
"On m'avait dit qu'en Auvergne, il y avait toujours une place à table pour l'étranger"
L'élu termine avec ces mots : "On m'avait dit qu'en Auvergne, il y avait toujours une place à table pour l'étranger. À Langeac, cette philosophie de vie est une tradition. On accueille, car nous sommes une terre d'accueil. L'histoire nous a montré que nous sommes capables de le faire avec réussite. L'avenir des existences humaines ne peut pas se régler sur le coin d'une table avec un stylo et une calculette".
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1 commentaire
"On m'avait dit qu'en Auvergne, il y avait toujours une place à table pour l'étranger." ... C'est écrit dans l'article, ce n('est me semble-t-il ni l'avis de Mr Wauquiez, ni celui de Mr Retailleau. Une honte ces suppressions de postes, ces fermetures de classes