Bars et restaurants : une saison qui débute timidement

Par Macéo Cartal , Mise à jour le 22/07/2024 à 15:30

Au Puy, les bars, restaurants et tout autres établissements possédant une terrasse croisent les doigts chaque jour pour que les clients soient au rendez-vous. Entre la météo capricieuse, les événements culturels et l'arrivée des touristes, voici un état des lieux de la fréquentation des établissements à la mi-saison estivale.

À l'exception des perturbations orageuses de ce week-end, la chaleur et les beaux jours repointent (enfin !) le bout de leur nez ! Les rues de la cité ponote commencent à voir circuler de plus en plus de monde et les terrasses des cafés et restaurants se remplissent à nouveau. Une fréquentation bienvenue pour les commerçants, restaurateurs et barmans du coin, qui ont quelque peu pâti d'un début d'été en demi-teinte.

La météo, LE facteur déterminant

Presque tous vous le diront : « Quand la météo est bonne, les gens viennent, quand il fait froid et pluvieux, les gens restent chez eux ». Cela n'a échappé à personne, la météo du début de la saison a été pour le moins capricieuse : soleil absent, températures en dessous des normales de saison et de la pluie. Et forcément, cela a un impact sur la fréquentation de ces établissements 

« Quand je vais quelque part, je regarde la météo. Et les touristes font la même chose », explique Florian Dumas, gérant de l’Adélaïde à côté de la place Cadelade, qui a une fréquentation régulière, mais loin de faire le plein.

« La saison démarre plus doucement que l’année dernière », nous confie Jimmy, gérant du restaurant La Pellerine sur la fréquentée Place du Plot. « De toute façon, quand vous avez des journées à 12 degrés au mois de mai et même plus tard, ça ne donne pas envie de sortir ! », ajoute-t-il.

« Depuis cinq ans que je travaille ici, c’est la première fois que je vois une saison démarrer aussi doucement », nous confie-t-on au Yam's

Même son de cloche pour le Bobar, situé à côté de la bibliothèque. « Nous avons senti une légère baisse, notamment les jeudis et vendredis midi, indique Florent Moulergue patron de l’établissement, même si cela reste stable les soirs (du jeudi au samedi NDLR), ce qui est positif ».

En effet, les touristes manquent cruellement à l’appel. Pourtant, un peu plus tôt dans l’année, la météo clémente avait fait venir les foules. « On a eu pas mal de touristes sur la fin du mois de mai et tout début juin. Depuis, ça s’est fortement calmé », nous confie-t-on au bar l’Aviation.

« Depuis cinq ans que je travaille ici, c’est la première fois que je vois une saison démarrer aussi doucement, explique la jeune femme derrière le comptoir du Yam’s, Regardez, on est dimanche après-midi, il fait bon, et la terrasse est presque vide .

La terrasse du Palais, peu fréquentée ce dimanche après-midi Photo par Macéo Cartal

Parkings payants, accès au centre-ville : une nouvelle problématique

Autre raison qui pourrait expliquer la baisse de fréquentation, les conditions d’accès au centre-ville. Pendant la période estivale, le stationnement est payant tout au long de la journée, et même la nuit sur les parkings à barrières. « Cela a forcément impacté les établissements qui font à manger le midi. Avant, le stationnement était gratuit entre midi et deux, ce qui permettait aux gens de poser leur voiture pendant le repas. Aujourd’hui, ils doivent payer au moins 1,50 € en plus de leur repas » nous dit-on au Yam’s.

À ceci, un client du bar réagit « Et puis aussi le fait que le cœur de ville soit devenu piéton. Aujourd’hui, les jours de marché, vous devez vous garer à perpète sans être sûr de trouver une place. Et puis avec le prix, vous ne voulez pas rester trop longtemps ».

Un point de vue légitime que certains nuancent toutefois : « Il faut voir des deux côtés. L’augmentation des prix des parkings permet aussi d’éviter la hausse des impôts locaux. Par exemple pour compenser, nous offrons désormais le café de fin de repas, dont le prix équivaut à 1 h 30 de temps de stationnement, soit le temps qu’il faut aux gens pour manger », explique le gérant du Batadou.

Devoir de se réinventer

Ce changement de fréquentation oblige alors certains à changer leur manière de fonctionner. Par exemple sur la Place aux Laines, l’Aviation, le Yam’s et le Batadou ainsi que d’autres établissements du secteur travaillent ensemble en mutualisant des soirées afin de conserver l’attractivité du lieu.

« On est obligés de se réinventer et d’adapter notre offre, nous explique-t-on conjointement, l’offre est grandissante et forcément, les gens sont plus dispatchés sur différents lieux ».

Gros événements, un vecteur d’affluence

Heureusement, les bars et restaurants ponots peuvent compter sur la tenue de gros événements comme récemment le festival des Nuits de Saint-Jacques ou encore Interfolk, qui ramènent locaux et touristes. Cette année, la coupe de l’Euro a également permis de remplir les établissements diffusant les matchs. « Chaque soir, nous avions entre 200 et 300 réservations, sans compter les gens qui s’arrêtaient au passage. Sachant que, plus on avançait dans la compétition, plus les gens se déplaçaient », nous indique l’équipe de l’Aviation.

Les jours de marché, une fréquentation assurée, mais aussi en baisse

Ce samedi matin, le soleil était seul dans le ciel, et le traditionnel marché du Puy était bondé. Ce rendez-vous hebdomadaire permet d’assurer une fréquentation intense des établissements et de leur terrasses, comme en témoignent les « désolé, nous n’avons pas le temps pour vous maintenant » que certains gérants nous répondent lorsque nous les sollicitons pour notre reportage.

« Nous faisons de très beaux marchés en général, sauf lorsqu’il y a de gros événements comme le trail du Puy, assez paradoxalement », confie Florent Moulergue, du Bobar.

L’occasion aussi pour certains d’adapter leur offre afin de subvenir aux envies des clients.

« Les jours de marché par exemple, on essaye de développer les formules petit-déjeuner et surtout brunch, que l’on a aussi le reste de la semaine, mais que l’on élargit ce jour-là », explique Florian Dumas de l’Adélaïde.

Malgré cela, certains remarquent aussi un recul de l’affluence, comme au Yam’s, où l’on nous explique qu’ils avaient l’habitude d’avoir une terrasse pleine à craquer de 10 à 14 heures, alors qu’aujourd’hui, les touristes comme certains locaux désertent les lieux bien plus tôt.

La Place du Plot plutôt vivante grâce au marché du samedi matin Photo par Macéo Cartal

Une saison qui va peut-être se décaler

« Depuis cette semaine, on a plus de touristes, d’étrangers. On a eu aussi beaucoup de monde pour le 14 juillet », expliquent Jimmy et Louis, les cogérants de La Pellerine. « C’est sûrement dû aussi aux nombreux festivals qui se déroulent en Haute-Loire en ce moment. Par exemple les nombreuses animations qui ont lieu sur la place ou dans la rue », ajoute Jimmy.

Pour l’heure, tous subissent cette baisse de fréquentation indéniable. Certains nous ont parlé d’une baisse de chiffre allant de 25 % à 35 % selon les établissements par rapport à la même période sur l’année précédente. En plus des raisons évoquées plus haut, certains se posent la question de savoir si le contexte d’inflation et des prix qui augmentent, ou encore le contexte politique qui refroidirait peut-être certains touristes, seraient des causes possibles de cette baisse de fréquentation. Pour autant, aucun ne se montre alarmiste sur la situation.

« Il faut toujours rester positif », Jimmy du restaurant La Pellerine

Par ailleurs, la plupart des gérants que nous avons sollicités se disent confiant pour la suite de la saison. « Il faut toujours rester positif » lance Jimmy de la Pellerine « Je pense que cette année la saison va se décaler. On devrait bien travailler au mois de septembre et octobre, malgré la rentrée », projette-t-il confiant.

La terrasse du Bobar, samedi matin Photo par Macéo Cartal

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Vos commentaires

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2 commentaires

mar 23/07/2024 - 06:32

K ;   Globalement ces activités marchent assez bien, même si des saisons moins bonnes cela arrive; les prix pratiqués sont parfois exagérés ce qui peut aussi expliquer la baisse de fréquentation.

Pour avoir été début Octobre au Puy dans les années précédentes pas facile de trouver un dimanche un restaurant ouvert, donc satisfait de la saison.

 

lun 22/07/2024 - 17:00

quand on voit les prix pratiqués dans certains établissements ( pas tous heureusement) pour un simple demi par exemple on réfléchit à 2 fois avant de s'assoir et ce encore plus si on se met en terrasse et pire s'il y a retransmission d'une manifestation sportive dans ce cas sans qu'on sache pourquoi le prix se voit augmenté à la caisse tout en restant affiché à l'ancien prix sur le tarif 

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