Les 1ers kms du chemin de St-Jacques sous les bistouris des pelleteuses

À l'occasion d'un bilan de l'Agence Auvergne-Rhône-Alpes entreprises, son co-président Laurent Wauquiez a évoqué, devant une assemblée de dirigeants d'entreprises de Haute-Loire, un sujet particulièrement houleux : celui du "Zéro Artificialisation Net". On fait le point.
Le Zéro Artificialisation Net, ou Zan, est un objectif fixé par le gouvernement, visant à ralentir et compenser l'artificialisation des sols en France.
Il apparaît pour la première fois en 2018 dans le plan biodiversité, puis repris par la convention citoyenne en 2020, et lors de la promulgation de la loi climat et résilience en 2021.
Deux échéances marquantes sont fixées : d'abord, à l'horizon 2030, l'objectif est de diviser par deux le rythme d'artificialisation des sols (par rapport à la période de référence 2011-2021), puis à l'horizon 2050, d'atteindre une artificialisation nette nulle.
Sur le site Vie publique, le gouvernement explique : « L’artificialisation des terres est l'une des causes de la perte de la biodiversité. Chaque année, la France perd 20 000 à 30 000 hectares d’espaces naturels, agricoles et forestiers sous la pression des activités humaines. Étalement des villes, développement d’infrastructures, bétonisation… »
Bon pour la nature mais au détriment des espaces de construction
Pour autant, le ZAN est loin de convenir à tout le monde. Et pour cause, il réduit considérablement les opportunités de construite de nouvelles zones, qu'elles soient commerciales, industrielles, artisanales, ou urbaines.
En effet, il impose une compensation pour toute nouvelle artificialisation. C'est-à-dire soit une renaturation de sols artificialisés (réaménagement de parkings, démolition de bâtiments abandonnés pour recréer des espaces naturels, etc), soit une désimperméabilisation des sols pour en restaurer la fonction biologique.
Les acteurs politiques, économiques et industriels des zones rurales se montrent donc inquiets d'être limités dans leurs ambitions de développement. C'est là que Laurent Wauquiez, en sa qualité de conseiller régional spécial, et co-président d'Auvergne-Rhône-Alpes entreprises, intervient.
« L'Auvergne-Rhône-Alpes est la première Région industrielle de France. Donc oui, je m'intéresse à cette possibilité d'acheter des quotas ZAN ailleurs », Laurent Wauquiez
Une loi très mauvaise pour Laurent Wauquiez
Pour qu'ils ne se sentent pas défavorisés par cette loi qu'il qualifie de très mauvaise, Laurent Wauquiez explique ainsi à l'assemblée de chefs d'entreprises altiligériens : « Aujourd'hui, cette loi limite chaque communauté de communes sur les terrains qu'elle peut aménager pour accueillir des entreprises ».
Il poursuit : « Ce qu'on a donc décidé, à l'échelle de la Région, c'est de créer un fonds, pour que l'on ne se retrouve pas avec uniquement des créations d'emploi sur la métropole lyonnaise. Et qu'on puisse accompagner les territoires ruraux qui investissent dans des nouvelles zones d'activité, essentielles pour notre avenir. »
« On est le moteur économique de la France, beaucoup de projets se créent dans notre Région »
Enfin, à la question de savoir s'il serait possible d'acquérir des quotas à d'autres territoires, Laurent Wauquiez répond : « À ce stade, ce n'est pas ouvert. Mais c'est effectivement une question que je me pose. On est le moteur économique de la France, beaucoup de projets se créent dans notre Région, 70 % des projets de relocalisation industrielle se sont faits sur notre territoire, l'Auvergne-Rhône-Alpes est la première Région industrielle de France. Donc oui, je m'intéresse à cette possibilité d'acheter des quotas ZAN ailleurs. »
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4 commentaires
Le ZAN imposerait " une compensation pour toute nouvelle artificialisation". C'est complètement faux, pour l'instant.
Peut-être en 2050, mais d'ici là, la droite aura certainement eu l'occasion de mettre aux oubliettes les lois de protection de l'environnement.
Le béton ou le bitume n'ont jamais nourrit personne ... l'autonomie alimentaire ( et bien d'autres) est indispensable
Non Développement = Sous Développement à terme !
Comment choisit-on ?
Développement = destruction
Quand on a compris ça, on a tout compris