Violence, alcool... et un aller direct par la case prison

, Mise à jour le 19/04/2025 à 06:00

Ce mardi 8 avril, était jugée au tribunal correctionnel du Puy en Velay une affaire de violences, d’outrages et de menaces de mort à l’encontre des gendarmes. Cette audience prenait une tournure très particulière pour l’un des prévenus. Les faits remontent au 25 novembre 2024, où l’équipe d’intervention de la gendarmerie d’Yssingeaux a été menacée par un père et son fils.

 

 

« Si tu touches à mon fils, je te tue »

C’est donc ce 25 novembre, que le jeune mineur, après sa journée scolaire, est ramené au domicile familial, par son frère et son père qui ont déjà passablement consommé d’alcool. Ces derniers repartent rapidement pour aller s’enivrer un peu plus, ailleurs. À leur retour, le père insulte copieusement sa fille et l’attrape par le col, cette dernière composera le 17.

C’est à 21 h 20 que les gendarmes d’Yssingeaux ont été réquisitionnés pour se rendre au domicile conjugale du couple connu pour violences intrafamiliales.

Une pelle comme arme

Les gendarmes arrivent en pleine nuit et entrent par le garage ouvert où se trouve le père et le fils fortement alcoolisés. Les deux hommes parlent fort, ils insultent les gendarmes tandis qu’ils essayent d’établir un dialogue un peu constructif.

Le fils part au fond du garage, il s’est armé du pelle, sa démarche est agressive et menaçante vis-à-vis des forces de l’ordre qui lui demande de lâcher son arme. Puis il s’arme d’un taser et continue de menacer les gendarmes qui utilisent leur propre taser pour maîtriser le plus jeune, tandis que le père « vocifère » des insultes et des menaces envers les forces de l’ordre. « Si tu touches à moi fils, je te tue ».

Le fils encourt 10 ans de prison, son père, 5 ans. « Je n’ai ni utilisé la pelle, ni le taser », se défend ce dernier.

Une famille en souffrance

La fille, en sanglot résumera la vie au domicile, la situation de danger qu’ils vivent au quotidien, auprès d’un homme qui ne fait rien de la journée à part boire de l’alcool du matin au soir.

« Il cache de l’alcool partout, sous son lit, dans l’armoire, sous les sièges de la voiture, décrit-elle. Il cherche toutes les solutions pour acheter de l’alcool ».

Cette jeune fille se livre en ces mots : « Je suis enfermée dans ma chambre quand mon père est au domicile, on dort ensemble avec ma mère. Il gueule, il insulte, il menace, il provoque tout le monde ».

Elle parlera d’un épisode violent sur son frère qui avait reçu des coups dans le ventre et qui ne pouvait plus respirer. « J’ai peur pour mon frère, car mon père l’entraîne, il lui fait prendre sa voiture comme ça ».

La femme du prévenu dira qu’il ne prend pas son traitement, qu’il ne fait rien pour s’en sortir, qu’elle travaille. Et quand elle rentre, il est alcoolisé.

« Cette attitude est inadmissible, il va finir par vous tuer »

La souffrance, la mise en danger permanente et la peur de cette mère, de cette jeune fille sont presque palpables. Ce père, nerveux certes, reconnaît qu’il est complètement différent quand il ne boit pas.

Sa consommation d’alcool n’a cessé d’augmenter au fil des années, la perte de l’entreprise familiale de maçonnerie, la perte de son dernier emploi en sont les conséquences.

Concernant les soins, il évoquera deux échecs de cures  « pour me soigner, il me faut un emploi et que j’y sois bien ». Sa femme expliquera que son mari dit qu’« il cherchera du travail quand on lui rendra son arme ». Heureusement, cette dernière lui a été retirée par la gendarmerie auparavant.

« Oui, mais on ne fait rien avec l’alcool »

Lorsque la juge évoque, une séparation, un éloignement, une autre possibilité de logement, « on n’a qu’à vendre la maison, on fait ce qu’on veut avec l’argent », dit-il. Et la juge de lui répondre « oui, mais on ne fait rien avec l’alcool ».

Séjour direct en prison

Après délibération de la cour, le fils sera condamné coupable pour outrage envers les gendarmes « Vous êtes des connards, toi, tu es un connard », usage et menace avec une arme envers les gendarmes, sous état alcoolique. Il est condamné à de 12 mois de prison assorti d’un sursis de 2 ans.

Concernant le père, la cour choisira la seule alternative possible pour ne faire courir aucun risque à la famille et condamnera ce dernier à 16 mois de prison dont 4 mois de sursis. Il sera mit sous mandat de dépôt et sera emmené par les forces de l’ordre directement à la prison.

De notre correspondante : Sylvie Mialon

 

 

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