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Vélorution, pour mettre en évidence le peu de place fait à la bicyclette au Puy
Faire du vélo au Puy le samedi n’a rien d’une sinécure. C’est ce qu’ont conclu l’ensemble des participants de la Vélorution organisée par Europe Ecologie les Verts (EELV) ce samedi 7 mars 2020 à l’heure du marché.
Un parcours en ville pour les autos et pour les vélos mais pas dans le même sens
Le parcours choisi par les organisateurs pouvait surprendre car il s’agissait depuis la place Cadelade de remonter par la rue Portail d’Avignon puis la rue Chaussade et Pannessac avant de redescendre le boulevard Carnot pour remonter vers le centre-ville et la mairie.
Il se trouve que ce parcours est autorisé pour les cyclistes. Comme à Paris, les vélos peuvent remonter ces rues en sens unique quand cela est indiqué.
Peu empruntées le samedi matin, les rues semi-piétonnes Pannessac et Chaussade font coexister piétons, 4-roues et cyclistes. La preuve est faite sur cet itinéraire que cette cohabitation n’est pas évidente pour tous, spécialement pour les automobilistes. Les piétons le savent bien ; ils se serrent sur les trottoirs pour permettre le passage des autos quand ils ne doivent pas leur laisser la place a cause du stationnement sauvage sur le trottoir, une sorte de tradition locale.
De retour au centre-ville il n’y a rien pour accrocher les vélos devant la mairie
De retour vers la mairie, la quarantaine de participants à la balade était à peine refroidi et les visages étaient tout sourire.
« Pour moi, du moment que je fais du vélo je suis heureuse » dit Celline Gacon l’une des organisatrices et leader d'EELV au Puy. « En plus, tout s’est bien passé ». Elle a posé son vélo contre le mur de la mairie. Il n’y a de toute façon aucun autre endroit pour le garer.
Tout de suite après elle, est arrivé Fantin qui a roulé avec son papa Sébastien. Eux aussi ont la banane
« C’est sûr la ville n’est pas faite pour le vélo, mais là en groupe, la balade a été très agréable. Par contre quand on est seul, il faut faire attention car s’il y a des pistes cyclables de ci de là, il n’y a pas de continuité et parfois même la piste revient sur la route sans prévenir. C’est dangereux », nous dit Sébastien le papa.
« Utiliser ton vélo quand je serais plus grand, mais Oui pourquoi pas ! »
Sébastien roule avec un vélo tout rouillé et qui semble hors d’âge. Celui-ci est de marque Peugeot, il a conservé tous les accessoires d’origine (celle des années 80) garde-boues en aluminium surmontés de lumières alimentées par une dynamo à friction.
« Elle marche ! je m’en suis servi il y a quelques semaines encore. Ce vélo c’est un vélo de famille, mon père me l’a donné et un jour il sera peut-être à mon fils. Hein, Fantin, Qu’est-ce que tu en penses ? Je te le donnerais ce vélo ?
« Mais oui, pourquoi pas » répond l’enfant à la figure d’ange.
« On est venu parce qu’on fait du vélo tous les jours. Pour nous c’est le moyen naturel et normal pour se déplacer depuis qu’on vit en ville. Alors certes, ce n’est pas toujours facile de rouler au Puy, surtout dans l’hyper centre d’ailleurs. On a l’impression que rien n’a été pensé pour le vélo ».
Des pistes cyclables pas ou peu utilisables
C’est d’ailleurs l’avis général des participants rencontrés.
Le groupe leadé par Jean Luc a apprécié le parcours mais pas le revêtement, « les pavés ne sont pas faits pour la mobilité douce et surtout les tranchées des ralentisseurs. Il suffirait d’une mince bande au milieu de ces tranchées sur laquelle les pavés seraient remontés à la hauteur du reste de la chaussée pour permettre aux vélos de passer sans casser nos roues. Cela éviterait de faire le détour par le trottoir qui est, lui, au niveau de la rue car pour le moment c’est souvent le seul endroit où passer.
On vient de Vals, la route y est totalement inadaptée pour les vélos. On roule au milieu de la circulation et quand il y a des pistes cyclables, parfois elles s’arrêtent d’un coup et parfois même le trottoir n’est pas rabaissé pour redescendre sur la chaussée ».
« Le long du parcours, sous le rocher d’Aiguilhe, la piste cyclable est bien identifiée, mais il est impossible d’y rouler tellement elle est salie de gravillons », continue Jean-Luc.
Benjamin et Patrick, qui sont arrivés depuis quelques minutes, expliquent quant à eux : « Nous sommes tous les deux des militants de la mobilité douce, c’est pour ça qu’on est venu aujourd’hui mais le vélo c’est évident que dans cette ville, on n’a pas pensé pour lui ». « Il faut penser la ville pour le vélo et non le contraire », assène Benjamin.
Patrick habite la vieille ville et se déplace partout à vélo, il n’a d’ailleurs plus de voiture. Il a repéré tous les trucs à connaitre pour aller d’un endroit à l’autre en deux-roues.
« Pour aller vers Brives par exemple, le nouveau parcours au départ de la gare, lui, est vraiment bien fait. Ce n’est pas le cas partout et surtout pas dans le centre. Tenez, ici (on est devant la mairie) il n’y a rien pour garer son vélo ».
Le vélo en famille, c’est possible avec une assistance électrique
Au milieu du groupe, il y a de jeunes enfants dont deux qui goûtent, à l’abri dans la cellule couverte d’un vélo cargo. La famille Jouffre Rollin est aussi une inconditionnelle du vélo. On leur a prêté ce vélo de fabrication hollandaise dans lequel les enfants sont installés à l’avant du pilote mais au quotidien ils utilisent des vélos électriques, plus pratique pour gravir les côtes : « On accompagne les enfants vers leur école de la Calandrette ».
Ils ont trois enfants et ceux-ci sont des cyclistes déjà confirmés (les deux plus grands en fait car le dernier ne doit pas avoir un an) mais « il est impossible de rouler en famille en ville, c’est beaucoup trop dangereux de rouler en groupe ».
T.C.
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