Colère agricole : actions coup de poing de la Coordination Rurale
Une révolution pour les diabétiques de type 1 en Haute-Loire
C’est une nouveauté majeure en Haute-Loire. Le tout premier patient souffrant d’un diabète type 1 a été équipé, à l'hôpital Emile-Roux, de la pompe à insuline en « Boucle fermée ». Si le dispositif ne signifie pas grand-chose au bien portant, c’est une révolution sans précédent pour le quotidien des malades.
Se piquer le doigt 10 fois par jour ou scanner tout autant son capteur Free Style pour contrôler son taux de glycémie dans le sang. S’injecter un minimum de 4 fois d’insuline quotidiennement en fonction des glucides rapides et lents présents dans l’assiette. Subir des hyperglycémies qui agissent comme du papier ponce dans les vaisseaux, détruisant lentement les organes. Endurer des hypoglycémies qui mettent à genoux la victime, martelant son corps d’une fatigue abyssale jusqu’à la conduire parfois au coma.
Et surtout...traîner ce boulet à chaque seconde, à chaque instant, une charge mentale qui ne s’allège jamais. Le diabétique de type 1 est un funambule qui avance dans l’ombre, son corps et son esprit toujours oscillant entre ces deux états, « l’hyper » et « l’hypo », le trop de glucides et le pas assez. Nuit et jour, sans repos mental, ainsi est sa vie.
« Le contrôle de sa glycémie, au quotidien, des dizaines de fois par jour et parfois en pleine nuit, est quelque chose qui prend réellement la tête. Cette charge mentale est à la fois très importante et éreintante ». Laurent, diabétique type 1
« Un algorithme va faire communiquer les deux dispositifs pour ajuster la dose d’insuline »
Après les stylos d’insuline rapide, après l’insuline lente, après les capteurs de glycémie à scanner (remboursés depuis le 1er juin 2021), vient ainsi la pompe à insuline à Boucle fermée. Le principe ? Allier et combiner les innovations précédentes pour être chapeautées par un algorithme qui agit à la place du malade.
« Il s’agit de l’interaction entre une pompe à insuline et un capteur de glycémie qui va mesurer en continue la glycémie, explique Stéphanie Verret, responsable du service d’endocrinologie et endocrinologue nutritionniste à l’hôpital Émile-Roux du Puy-en-Velay. Un algorithme va faire communiquer les deux dispositifs pour ajuster la dose d’insuline adéquate tout au long de la journée et de la nuit. Ce système permettra notamment d’éviter les terribles hypoglycémies ».
« Quand le diabétique de type 1 sort d’une hypoglycémie, il est en général totalement épuisé et coupé de ses ressources énergétiques. C’est très anxiogène pour lui et son entourage ! » le Docteur Stéphanie Verret
Au fait, c’est quoi la différence entre le diabète de type 1 et 2 ?
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« Les types 1 et 2 s’appellent diabète mais sont pourtant deux maladies bien différentes, résume l’endocrinologue Stéphanie Verret. Le diabète de type 2 est une résistance à l’insuline. Cela veut dire que l’insuline est toujours produite par le pancréas mais agit moins bien au niveau des organes. Alors que le type 1, c’est une dégradation complète des cellules qui produisent l’insuline. Ce n’est pas du tout la même maladie, ni le même traitement ».
Environ 200 patients éligibles dans le département pour en bénéficier
Pour vulgariser la chose, le combo ferait ainsi office d’un pancréas artificiel...enfin presque. « Le patient doit, tout de même, toujours renseigner la quantité de glucides lents et rapides à sa pompe avant chaque repas, précise Stéphanie Verret. Cette étape permet à la pompe de savoir quelle quantité d’insuline injecter dans le corps du malade ».
Elle souligne : « L’avenir est que le système soit totalement automatisé sans qu’il y ait nécessité de rentrer ces données nutritionnelles ». Malgré tout, la Boucle fermée reste une avancée majeure pour les personnes concernées. D’après le docteur Charlène Lemaire, environ 200 patients en Haute-Loire seraient éligibles à ce système remboursé par la sécurité sociale depuis le 15 avril 2022.
« Avec la boucle fermée, il y a beaucoup moins de fluctuation du taux de glucides qu’un suivi manuel. Car le système va réajuster la dose d’insuline nécessaire toutes les 5 minutes, chose impossible à faire autrement ». Le Docteur Stéphanie Verret
« Dormir des nuits complètes sans s’inquiéter de faire une hypoglycémie à trois heures du matin »
Laurent, 36 ans, diabétique de type 1 depuis 3 ans, est le tout premier patient de l’hôpital Émile-Roux à se faire équiper par le système de Boucle fermée. « Ça fait des années qu’on en entend parler, confie-t-il. Quand on m’a proposé ça, j’ai accepté tout de suite. Avoir un diabète mal équilibré est très dangereux sur le long terme. Et au niveau de cette charge mentale que tous les diabétiques connaissent, j’espère que ce système va en prendre une grande partie ».
Il termine en ces mots : « Rien que faire des nuits complètes sans s’inquiéter de faire une hypoglycémie à trois heures du matin, déjà, ça serait un sacré plus ! ». À préciser que le système de Boucle fermée est destiné aux seuls patients diabétiques de type 1 porteurs d'une pompe à insuline depuis plus de six mois.
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