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Un portique de désinfection inédit au Monastier
Le premier dans le Var, le second en Haute-Loire. L’Intermarché du Monastier-sur-Gazeille est devenu depuis ce mercredi 2 septembre 2020 la première grande surface alimentaire de la région Auvergne-Rhône-Alpes et la deuxième en France à être équipée d’une cabine très spéciale. Au premier regard, elle se compose d’une arche en métal peinte en blanc disposée dans l’accueil. Sur le côté, un écran vidéo style selfie. Au centre, de la fumée blanche genre boite de nuit. En haut, des lumières violacées type cabine de bronzage.
Dans cette machine qui pourrait servir de décor à un film de science-fiction que les acteurs franchiraient pour être transporté dans un autre monde se cache une arme redoutable pour lutter contre le coronavirus. Mieux, elle éliminerait également toute sorte de germes très sympathiques comme la gastro-entérite et autres petits plaisirs.
Moins de dix secondes pour être désinfecté
« La personne s’avance vers la cabine Saniboxx et place son visage devant l’écran, explique Yohann Plisson, le technicien en train d’effectuer les derniers réglages. Le moniteur va indiquer la température interne du client et son bon port de masque. La cabine va l’inviter à se désinfecter les mains avec le gel hydroalcoolique disposé devant lui. Ensuite, la personne entre à l’intérieur du portique avec son chariot. Un capteur disposé au-dessus de lui va alors activer trois dispositifs en même temps. Un, des jets de brumes sèches, deux, des ultra-violets, trois, de l’ozone. Toute cette opération va durer moins de dix secondes. »
D’après les entreprises Saniboxx à Valbonne (06) et Axiome concept à Mouans-Sartoux (06), ce saut dans la quatrième dimension désinfecterait son passager à 99%.
----Du vrac liquide pour freiner la contamination
L’Intermarché du Monastier-sur-Gazeille suit une politique de protection sanitaire étendue jusque dans ses rayons. Depuis l’installation de la pandémie, la direction a mis en place du vrac liquide afin que les clients puissent amener leurs contenants, au préalable achetés au magasin, pour ensuite venir se servir en huile, vinaigre, lessive, produits vaisselles et autres. Ce procédé, bon du point de vie écologique, évite un brassage des récipients et assure au client de ne pas emporter avec lui des traces de coronavirus éventuellement logées sur les centaines de bouteilles en rayon.-----Ozone, UV et ultra-son : le trio gagnant
Comment ça marche ? Le secret réside dans l’addition des trois technologies activées au même moment. « Les aérosols à ultrasons vont produire des brumes naturelles et sèches, détaille Eric Peltier de la société Saniboxx. Ce qui va provoquer une réaction électrostatique et attirer dans l’air poussières et fumée. L’ozone, qui a un rôle de puissant oxydant, et les ultra-violets vont à ce moment-là détruire les membranes cellulaires des bactéries soulevées par la brume sèche. »
Eric Peltier indique que le tunnel de désinfection est modulable à souhait. « Pour la grande distribution, il était préférable que, même si la cabine découvre la température d’un client anormalement élevée, le processus de désinfection se fasse quand même. Ceci afin de ne pas générer des files d’attente importantes et surtout pour que le magasin ne perde pas de clients. À ce moment-là, le voyant passera au rouge mais ne bloquera pas le dispositif ».
Pour le respect du client et des salariés
Pour David et Mélanie Accaries, gérants de l’Intermarché du Monastier, ce portique est un élément positif pour les clients et les salariés. « Déjà, dès le premier jour du confinement, nous avions mis en place toutes les mesures sanitaires pour réduire au maximum la transmission du virus, confie David Accaries. Les employés ont passé une période difficile durant le confinement, très inquiets du flou qui existait à l’époque sur ce qu’il fallait faire ou ne pas faire. Avec cette cabine de désinfection, mon équipe est rassurée. La machine désinfecte non seulement les clients mais aussi les habits, les chariots et tout ce qui passe par elle. En fait, c’est parti d’une volonté respectueuse pour la bonne santé des clients et des salariés du magasin ».
« Nous utiliserons ce portique pour toutes les autres formes d’infections »
Si David Accaries ne souhaite pas dévoiler le montant d’un tel procédé, il révèle tout de même que l’investissement est lourd pour son magasin de 1 000 m². « Mais je pense que la protection sanitaire passe avant tout, insiste-il. Mes clients sont rassurés, mes salariés également. Et si le Covid vient enfin à disparaître, nous utiliserons ce portique pour toutes les autres formes d’infections comme la gastro, la grippe et les virus de saison, par exemple. ».
D’après lui, les clients apparaissent ravis de l’initiative. « Il faut encore faire quelques réglages et les gens sont au premier abord surpris de cette structure type portique d’aéroport. Mais ils sont totalement conquis. Certains m’ont même dit qu’ils aimeraient bien avoir la même machine sur leur lieu de travail ». Quant à la maintenance de cette porte bactéricide, tout se fait à distance via le réseau Internet sauf le remplissage du réservoir d’eau pour la production de brume sèche.
Nicolas Defay
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