Un ponot dans la cour des grands du bodybuilding

Par EMa , Mise à jour le 23/11/2024 à 06:00

Il a vécu un week-end pas comme les autres… Les 9 et 10 novembre derniers ont marqué un tournant décisif dans la carrière d’un athlète altiligérien de 35 ans. Tanguy Cabanis, coach principal du Gym Club Emblavez à Beaulieu, est devenu officiellement bodybuilder professionnel. « Quoi qu'il en soit, c'est le dépassement de soi qui m'intéresse, rien d'autre », partage le sportif.

Ces deux jours étaient décisifs, avec deux événements majeurs : le Grand Prix de Malte et les Jeux Méditerranéens. Le Grand Prix de Malte est un événement durant lequel les athlètes amateurs des équipes nationales du monde entier s'affrontent pour décrocher leur carte professionnelle en remportant le titre du "toute catégorie" (Overall). En parallèle, les Jeux Méditerranéens, initialement prévus en Asie, mais déplacés à Malte pour des raisons de sécurité, rassemblent les 23 pays du pourtour méditerranéen. Là aussi, le gagnant du toute catégorie devient professionnel.

Tanguy Cabanis a non seulement remporté la première place dans sa catégorie de prédilection, le Classic Physique, mais il a également triomphé dans la toute catégorie des deux compétitions, devenant ainsi professionnel par deux fois. Mais ce n'est pas tout : pour éviter de dépasser le poids limite de sa catégorie (qui impose un ratio taille +6kg, soit 76 kg pour ses 170 cm), il s’est inscrit dans la catégorie Bodybuilding moins de 80 kg, où il a pareillement remporté la première place dans les deux championnats. Toutefois, il n'a pas décroché le titre du toute catégorie cette fois. 

Un sésame symbolique, sportif et financier

Avec l'obtention de cette carte pro, c'est une nouvelle étape franchie par Tanguy : « Je suis arrivé au maximum de ce que je pouvais faire dans le milieu amateur. Il était presque temps que je l’obtienne, car j’étais un peu à l’étroit dans ma catégorie. » En devenant professionnel, Tanguy accède à des compétitions dans lesquelles les standards physiques sont encore plus exigeants. « Cela me permet d’arriver avec un physique plus musclé, puisque je vais avoir le droit d’ajouter trois kilos supplémentaires par rapport au ratio poids/taille qui m’est accordé. »

Cependant, ce nouveau statut ne s’accompagne pas d’une vie plus facile. En France, le bodybuilding reste une discipline confidentielle, loin d’être valorisée à l’échelle nationale. « En France, les moyens ne sont pas énormes. Dans d’autres pays, les fédérations sont bien mieux loties. Par exemple, j’ai rencontré des athlètes des Émirats arabes unis : chez eux, quand ils sont pros, tous leurs frais sont payés, ils ont un salaire. Ici, c’est une autre histoire. »

Dans le circuit professionnel, les récompenses financières dépendent du classement. « Pour une première place, on peut recevoir 5 000 €, mais ça descend rapidement pour les suivants. »

Tanguy Cabanis sur la scène des Grand Prix de Maltes et des Jeux Méditerranéens

« Encore des défis à relever ! Et j'aime ça ! »

Le parcours de Tanguy Cabanis est d'autant plus impressionnant qu'il n'avait jamais envisagé devenir professionnel au début de sa carrière, il y a 10 ans. Pourtant, en 2022, un juge international l'a encouragé à poursuivre et lui a assuré qu'il avait sa place parmi les pros.

Depuis, cet habitant du Puy-en-Velay depuis 2013, a couru après cet objectif avec une détermination sans faille, animé par un esprit de compétition envers lui-même. L'année précédente, lors du Grand Prix du Portugal, il avait échoué à décrocher sa carte professionnelle, n'étant séparé de la première place que par quelques points.

« Avoir obtenu cette carte pro, c’est comme si je sortais du CM2. J’étais le plus grand de la cour de récréation et, tout d’un coup, je passe en 6e, où je me retrouve le plus petit. »

Mais pour Tanguy, l'essentiel n'est pas la victoire elle-même, mais le dépassement de soi et l'amélioration continue. « Quoi qu'il en soit, c'est le dépassement de soi qui m'intéresse, rien d'autre. Devenir meilleur d'année en année », explique-t-il. Aujourd'hui qu'il a atteint ce statut de professionnel, il ne considère pas cela comme un objectif atteint, mais comme une porte ouverte vers de nouveaux défis, « des étapes bien plus grandes », dit-il avec enthousiasme. « Encore des défis à relever ! Et j'aime ça ! Avoir obtenu cette carte pro, c’est comme si je sortais du CM2. J’étais le plus grand de la cour de récréation et, tout d’un coup, je passe en 6e, où je me retrouve le plus petit », poursuit-il avec sourire.

Pour atteindre les standards des compétitions professionnelles, un long travail l’attend. « Actuellement, mon physique ne me permettrait pas de gagner quoi que ce soit chez les pros. Il me faudra entre 16 et 20 mois de travail intensif pour arriver à un physique de niveau professionnel », conclu l'athlète.

Ainsi, ce tournant décisif dans la carrière de Tanguy est à la fois une consécration et une prise de conscience : le chemin à parcourir pour s’imposer parmi les meilleurs ne fait que commencer. Mais fidèle à son credo, c’est le dépassement de soi qui continue de l’animer.

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