Colère agricole : actions coup de poing de la Coordination Rurale
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Terres de Jim : rencontres et échanges avec le ministre de l'Agriculture
Yannick Fialip, président de la Chambre d'Agriculture de Haute-Loire, a demandé à Didier Guillaume de formuler un voeu pour l'agriculture. "Une agriculture forte avec du revenu pour les agriculteurs", telle a été la réponse inscrite sur le papier par le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation ce dimanche 8 septembre 2019, sur les "Terres de Jim". Une phrase lourde de sens et on a pu le découvrir tout au long de la visite ministérielle qui a eu lieu, ce dimanche, au coeur de la plus grande fête agricole en plein air d'Europe organisée par les Jeunes Agriculteurs de la Haute-Loire.
(Le ministre de l'Agriculture accueilli ce dimanche par les JA 43 de Terres de Jim accompagnés de leur président national Samuel Vandaele. Photo © Zoomdici-S.Ma)
Deux heures durant, le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation est passé de stand en stand, se retrouvant ainsi directement confronté au dynamisme des agriculteurs altiligériens, mais aussi à leurs difficultés. Thierry Cubizolles, président de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) de Haute-Loire, a le premier interpellé Didier Guillaume, abordant en premier lieu la situation économique des agriculteurs, "qui ont de moins en moins de revenus." Et pourtant les Etats Généraux de l'Alimentation et la loi Egalim pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole ont donné beaucoup d'espoir aux agriculteurs. Mais à ce jour et ce depuis sa promulgation le 1er novembre 2018, ils n'en ressentent toujours pas les effets . "Il y a les revenus, mais pas que, ajoute Thierry Cubizolles. Il y a aussi la trahison que perçoivent nos agriculteurs par rapport à l'accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada, le CETA."
La Chambre d'Agriculture de Haute-Loire directement menacée, dans le cadre du projet de loi de finances pour 2020, par une baisse de 15% de la taxe additionnelle sur le foncier non bâti, n'a pas manqué d'interpeller également le ministre. La diminution de cet impôt, payé par l'ensemble des propriétaires agricoles pour permettre le fonctionnement des Chambres d'Agriculture, fera perdre 400 000 euros par an à la chambre consulaire altiligérienne. Une perte qui pourrait avoir des conséquences notamment sur l'accompagnement des agriculteurs dans leur changement d'exploitation par exemple, ou sur les demandes de financements, "et on voit qu'aujourd'hui c'est très complexe notamment dans les demandes de financements européens", précise Yannick Fialip qui remet tout de même le sujet des revenus tout en haut de la liste des préoccupations du monde agricole.
La Lentille verte du Puy elle aussi était au coeur des échanges avec le ministre Didier Guillaume ce dimanche matin, comme nous le raconte le président de la Chambre d'Agriculture de Haute-Loire :
Sécheresse, prédation du loup, agribashing, zones de non traitement à proximité des habitations, etc. Tout au long de ce dimanche, le ministre a pu faire le tour de tous les sujets qui inquiètent les agriculteurs. Et c'est en fin de journée, juste après la remise des prix du concours Graines d'agriculteurs, que Didier Guillaume a pris la parole publiquement. "Nous avons l'agriculture la plus durable du monde, qui sait à la fois utiliser les nouvelles techniques et qui fait l'histoire de notre patrimoine. Au moment où l'agriculture de France fournit aux consommateurs une alimentation de qualité immense, qu'elle vienne du bio, du conventionnel, des circuits courts, des industries agroalimentaires, l'alimentation est saine en France, elle est sûre, elle est durable, elle est tracée ; et bien à ce moment-là, c'est là où l'opposition entre les villes et les campagnes, entre parfois bobos et ruraux, entre ceux qui travaillent la terre et ceux qui viennent s'y promener le week-end n'a jamais été aussi forte."
Le ministre a également évoqué la Politique Agricole Commune qui est en cours de discussion "et on a impérativement besoin d'un budget de la PAC important". Un budget qui sera de toute façon impacté par le départ du Royaume-Uni de l'Union Européenne, "mais qui devra être sanctuarisé au niveau des 27 pays restants et servira à deux ou trois orientations assez simples..."
Stéphanie Marin
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